APA – Dakar (Sénégal) Les Africains ont intérêt à revoir leur mode de vie et à opérer les changements de comportement qui s’imposent à eux, d’autant que le traitement coûteux des maladies cardiovasculaires place la majorité d’entre eux devant une seule issue : la mort, ont confié jeudi à APA les cardiologues réunis à Dakar.
«Il faut que les plus riches comprennent que l’embonpoint n’est pas un signe de bonne santé, que la viande tous les soirs n’est pas indiquée, que la sédentarisation est dangereuse", a indiqué à APA, le Dr Mariame Beavogui de la Guinée Conakry.
Les pauvres qui ne peuvent pas se prendre en charge, doivent arrêter de fumer par exemple, a ajouté Dr Beavogui, précisant que "nous ne gagnons rien à changer notre mode de vie en copiant les autres.
Selon elle, si nous ne changeons pas de comportement nous courons droit à la mort, parce que nous n’avons ni les moyens financiers, ni les plateaux médicaux pour nous tirer d’affaire ou tirer d’affaire plus de la moitié d’entre nous.
"Tout ce que nous risquons, c’est de mourir jeunes, c’est-à-dire à 55 ans », a prévenu Dr Beavogui, au deuxième jour du 1er congrès de la Société sénégalaise de cardiologie (SSC) portant sur le thème « cardiopathies ischémiques ».
Le plancher de la prise en charge d’un malade terrassé par une crise cardiaque varie entre 500 000 et 625 000 francs CFA pour une dizaine de jours de traitement dans un centre hospitalier de niveau 3 (hôpital Grand Yoff, hôpital Principal).
L’ampoule de Thrombose utilisée pour désagréger les caillots causant la nécrose tissulaire coûte 80 000 francs CFA.
Le coût élevé du traitement s’explique aussi par les échographies, les électrocardiogrammes du myocarde et les médicaments prescrits par les médecins.
La facture du patient peut culminer à plus de 2 millions de francs CFA, a indique lors de sa communication le Dr L. J Kagambega de l’hôpital général Grand Yoff de Dakar.
Le coût du traitement aurait pu dépasser les 3 millions de francs CFA pour les malades si le Sénégal disposait d’une salle de coronorographie, ou si le pontage (réaliser un pont sur l’artère atteinte) était pratiqué.
En France, le pontage coûte 20 000 euros, a indiqué à APA le Pr. Massemba Thiam, chef de service à l’hôpital Principal et président du Comité scientifique de la SSC.
Conscients des limites du pouvoir d’achat des populations, les cardiologues africains présents à Dakar sont convaincus que le salut des Africains réside dans le changement de comportement ».
Au Sénégal, le gouvernement a pris une importante décision visant à assurer la gratuité des soins aux personnes âgées de plus de 60 ans.
Le 1er congrès de la SSC, qui s’achève samedi à Dakar, se déroule dans un contexte marqué par l’accroissement des maladies cardiovasculaires considérées cvome la deuxième cause de mortalité en Afrique, la première en Europe, et tuant 20 millions de personnes par an dans le monde.
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