Les populations des zones inondées de la banlieue de Dakar, qui s'attendaient à une accalmie de la pluviométrie après le mois d'août, ont commencé à déchanter. La limite de leur capacité de résistance dépassée, les sinistrés du quartier Abdou Ndiaye ont tout bonnement plié bagages.
C'est à une véritable opération de déménagement qu'on assiste actuellement dans la Commune d'arrondissement de Diamaguène Sicap-Mbao. Au populeux quartier Abdou Ndiaye de ladite commune, les habitations ne sont plus que l'ombre d'elles-mêmes. Les eaux des pluies incessantes de ces derniers jours ont installé dans la désolation la quasi-totalité des maisons construites dans les bas-fonds de ce quartier le plus touché par le sinistre des inondations à Diamaguène Sicap-Mbao. À la nappe phréatique qui affleure sont venues s'ajouter les eaux stagnantes mélangées avec les tonnes de saletés de ce quartier non nettoyé depuis longtemps du fait des problèmes d'accessibilité. Impossible de circuler sans des bottes. Dans certaines maisons abandonnées aux eaux envahissantes par leurs propriétaires, au-delà des cours, l'on peut apercevoir de loin les flaques boueuses et verdâtres jusque dans les chambres dont les portes sont laissées entrouvertes. Dans ce quartier à problème, il ne se passe pas un jour sans qu'une famille ne plie bagages pour aller s'installer ailleurs. Craignant l'effondrement de sa maison, Ismaïla Ndao explique les raisons de ce déménagement collectif. «Face à la montée effrénée des eaux de pluie et de la nappe, à l'insécurité grandissante, à l'absence d'assainissement et d'assistance des autorités étatiques, une alternative s'offre aux sinistrés de Keur Abdou Ndiaye : déménager et emporter ce qui peut l'être encore, le temps qu’arrive la fin de la saison pluvieuse que nous avions prévue pour début septembre», dit M. Ndao, amer.
Pour lui, «rester dans ce bourbier où les murs des maisons qui ne tiennent plus n'attendent que de nouvelles fortes précipitations pour s'effondrer, c'est s'exposer avec sa famille à des risques dont les conséquences seraient incommensurables». Une situation devenue invivable, à quelques jours de la rentrée des classes. Les sinistrés, qui font état de l'inondation du Collège d'enseignement moyen (Cem) de ce quartier oublié de la banlieue de Dakar, s'interrogent quant à la gestion de la scolarité de leurs enfants, victimes de ce déménagement collectif. «Nous sommes chassés par les eaux et nos enfants, élèves, devront bientôt aller à l'école», fait remarquer Maïmouna Sylla, une mère de famille établie dans la zone et dont les enfants ont été confiés à des parents dans les quartiers voisins moins éprouvés par les inondations.
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2 Commentaires
Gui
En Février, 2016 (20:39 PM)Anonyme
En Août, 2016 (09:19 AM)Participer à la Discussion