A travers un document de la Direction de la Pêche de la Guinée Bissau dont nous avons reçu copie, la nouvelle tarification en vigueur pour l'année 2010 fixe à près de 2 millions de francs Cfa la licence de pêche, alors que l'année précédente elle était à 800.000 francs. Un coût élevé et inaccessible pour les acteurs de la pêche artisanale. Malick Sagna, le porte-parole des pêcheurs de la région rappelle : «Le contact a été noué avec la direction locale de la pêche pour signaler cette surenchère des licences et jusqu'à nos jours, nous sommes restés sur notre faim. Ils nous ont fait savoir que le directeur a voyagé.
Nous ne pouvons plus rester et croiser les bras en tant que responsables de familles.» Selon lui, le renouvellement des accords de pêche entre les deux pays s'impose pour reconsidérer cette tarification et les pêcheurs en appellent l'Etat à prendre ses responsabilités.«Nous sommes des centaines de Sénégalais qui ont arrêté toute activité de pêche dans les eaux bissau-guinéennes. Et il faut noter que chaque pirogue fait vivre au moins quarante personnes», concède leur porte-parole non sans dénoncer le mutisme des autorités qui, selon lui, «ne doivent pas favoriser le chômage parce que nous serons obligés de chercher un autre moyen pour survivre.» «Si rien n'est fait, nous risquons de reprendre l'émigration clandestine en embarquant vers l'Espagne», dit-il.
À ce propos, il rappelle que «beaucoup de détenteurs de pirogue ont tourné le dos à cette activité pour se consacrer définitivement à la pêche, mais l'inactivité va pousser les uns et les autres à reprendre leurs vieilles habitudes puisque les clients ne manquent pas.»
Les Sénégalais pêchant dans les eaux bissau-guinéennes sont fréquemment en proie à des tracasseries et autres interpellations de toutes sortes. «Même si vous possédez votre licence, votre pirogue risque d'être arraisonnée à tout moment par les gardes côtes qui vous dépouille de la cargaison et confisque le moteur pour seulement un chiffre qui s'est effacé sur la matricule mentionnée sur votre embarcation.
Nos conditions de travail sont très déplorables dans cette partie de l'océan atlantique», révèle Malick Sagna. Et celui-ci de lancer un appel à l'endroit des autorités du ministère de la Pêche, afin de trouver un consensus avec leurs homologues bissau-guinéens. Ce qui leur permettra de reprendre le travail et gagner leur vie «honnêtement».
Boubacar SOW
Source Walf Grand Place
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