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LES MARCHANDS AMBULANTS DEGUERPIS DU ROND-POINT : Sandaga respire en attendant...

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LES MARCHANDS AMBULANTS DEGUERPIS DU ROND-POINT : Sandaga respire en attendant...

Depuis le 13 septembre, seuls des hommes habillés en bleus et kakis sont visibles au rond-point de Sandaga qui jadis servait de centre commercial plein air pour les marchands ambulants. Ces volontaires de la mairie de Dakar ont ratissé ce périmètre et assurent la fluidité du trafic. Ce, sous la parfaite coopération des ambulants qui demandent tout de même à l'édile de la ville de Dakar de trouver une solution avant l'ouverture prochaine des classes. Ils veulent vendre. Sinon...

Le marché attire par le cours normal de la circulation des voitures et des personnes. On ne se fatigue pas pour se frayer un passage. En voiture ou à pieds. La circulation est fluide. Et les nombreux étales de sacs, de chaussures et de vêtements sur le rond-­point font carrément défaut à l'ambiance du marché. Il est quasi désert.

C'est le nouveau visage qu'offre le marché Sandaga depuis le lundi 13 septembre. Pour mettre un terme au désordre qui a tout le temps régné sur ces lieux, les volontaires de la mairie de Dakar semblent avoir tout «balayé» sur leur passage, d'un revers de main. Sur ce rond-point où nombre de vendeurs se retrouvaient pour écouler leurs marchandises, il n'y a plus l'ombre d'un marchand ambulant. Ils sont tous parqués sur les trottoirs. Et, contrairement aux prédictions des plus pessimistes, aucun incident n'a été signalé jusque-là par rapport à cette nouvelle mesure de la mairie de Dakar. La situation reste sous contrôle et les ambulants se sont montrés jusqu'ici coopératifs selon les assurances de Mamadou Diakhaté, responsable de la brigade d'intervention de la mairie. « Ils avaient promis au maire de quitter le rond-point après la Korité. Ils n'ont manifesté aucun refus et on n'a aucun problème avec eux», rassure Diakhaté. Avec 47 éléments sur le terrain, les volontaires de la mairie de Dakar quadrillent le périmètre et assurent même la fluidité du trafic en suppléant les agents de la circulation dans leurs tâches.

Et comme pour clouer le bec à ceux qui annonçaient le pire, les ambulants montrent une position plutôt favorable bien qu'ayant quelques appréhensions par rapport à l'ouverture des classes qui se pointent à l'horizon et à la célébration prochaine de la fête de Tabaski. «Ils nous avaient avertis, ils ne font que leur travail et ils n'ont usé d'aucune force. On savait bien qu'on encombrait la chaussée, mais c'est parce que l'on ne savait pas où aller», lance Omar Sy, vendeur de chaussures. Abondant dans le même sens qu'Omar, El hadji Niang avoue que les affaires ne marchent plus comme auparavant. Tout en espérant que les discussions bipartites entre la mairie et les représentants des ambulants vont aboutir à un dénouement heureux. L'ouverture des classes hante le sommeil de ce jeune marchand ambulant. «Nous allons vers l'ouverture des classes et nous devons vendre. Dès lors, nous espérons que le maire de Dakar va trouver une solution d'ici là», implore El hadji. Car, d'après lui, l'ouverture des classes parmi d'autres événements est une occasion phare pour eux. Ceci dans la mesure ou ils amassent un gain considérable.

Les proprios de magasins déplorent la situation

Parqués devant les boutiques, les ambulants sont un fardeau lourd à porter pour les propriétaires de magasins. Depuis que les ambulants déambulent en masse devant leurs boutiques, Ces derniers voient de moins en moins de clients. Ayant habituellement les mêmes produits, a la différence de la qualité et du prix, comme le soutiennent les propriétaires de magasins, leur non-stabilité porte préjudice à ceux qui ont pied-à-­terre dans ce marché. Vendeur de tissus, Ibrahima Seck fait partie de ce lot. Devant sa boutique, une foule de vendeurs ambulants bloquent l'accès. Il n'y peut rien. Il n'a que ses yeux pour constater le préjudice et rester les bras croisés. «On n'y peut rien. À cause d'eux, mon magasin n'est plus accessible. Ils ont été déguerpis du rond-point et c'est nous qui en payons les pots cassés, car ils envahissent la devanture de nos magasins», dénonce le vieux Seck.

Une situation qui ne semble pas non plus faire les affaires des acheteurs. D'ailleurs, depuis que les ambulants ont quitté le rond-point, ils se font rares. Khadija est une fidèle cliente et depuis une semaine, elle a du mal à repérer ses vendeurs préférés. «Ce n'est plus facile d'acheter, car on ne parvient plus à trouver les ambulants. Certes, ils occupaient le rond-point de façon anarchique, mais j'espère qu'ils seront recasés dans un endroit plus accessible pour nous acheteurs. Car, leurs produits sont moins chers», argue la jeune femme. Même son de cloche chez Diarra. N'ayant pas l'habitude de rester une semaine sans faire un tour au marché Sandaga, elle regrette de devoir tourner dans le marché pour voir les ambulants. « Je savais où me rendre directement. Et puis, ils ne vendent pas cher. Avec 5 mille francs seulement, on peut avoir deux à 3 bodys. »

- PATIENCE CHEZ LES MARCHANDS AMBULANTS : «Nous avons espoir... »

L'époque de la révolte contre la décision du gouvernement sénégalais de déguerpir les marchands ambulants des rues de Dakar semble révolue. Contrairement à ce qui s'est passé en 2008, lors de la grande résistance des marchands ambulants face au projet de désengorgement de Dakar du gouvernement, ils ont choisi cette fois-ci la paix et la patience. Depuis que le rond-point du marché Sandaga a été déguerpi de ses vendeurs, rien ne bouge. Sans broncher et espérant être recasés le plus tôt possible dans des cantines comme il se doit, ceux qui évoluent dans l'informel au rond-point acceptent de rester sur les trottoirs sans piper mot.

À l'approche de l'ouverture des classes, une période assez propice pour faire de bonnes affaires, nombre de ces marchands continuent quand même de garder leur calme. Et, précisant même que présentement, ils acceptent de rester là où ils sont, ne songeant point à mener la résistance contre les autorités.

Joint au téléphone hier nuit, Madior Diouf -qui affirme au bout du fil qu'il était en réunion depuis 16h 30 avec le ministre du Commerce sur ce problème- avoue que l'Etat fait des efforts. Pour le président du Rassemblement national des activités du secteur de l’informel (Rasni), il n'y a aucune raison de se précipiter. À l'en croire, il est préférable d'avoir accès à une réinsertion complète de tous ceux qui se trouvent dans l'informel. «Si on accélère les choses, nous allons encore passer de déguerpissement à recasement.»

Par ailleurs, M. Diouf précise que si on continue à parquer ces marchands ambulants sans préconiser de solutions, ils vont revenir dans la rue. «Il ne faut pas rater ce décollage, que ce soit nous du secteur de l'informel, que ce soit aussi gouvernement», dit-il. Estimant le nombre des marchands ambulants à 4,5 millions, le président du Rasni affirme qu'il n'est pas souhaitable pour le pays que ces gens se révoltent. «Mieux vaut trouver ce qu'il y a à faire.»

En ce qui concerne les déguerpis du rond-point Sandaga, M. Diouf confie qu'eux aussi ont des devoirs et des droits. Pour sa part, il ne cautionne guère que des gens se mettent au rond-point Sandaga pour vendre. «Ce n'est pas normal qu'il y ait un bordel parce qu'on veut gagner sa vie. Il faut aussi respecter les gens et non s'adonner à une occupation anarchique des lieux», préconise-t-il.

Madior Diouf renseigne que le président de la République a débloqué 1,2 milliard pour l’achat des cantines.



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