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LES NARCOTRAFIQUANTS CONQUIERENT L’AFRIQUE DE L’OUEST7 tonnes de cocaïne y ont été saisies ces 3 derniers mois

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LES NARCOTRAFIQUANTS CONQUIERENT L’AFRIQUE DE L’OUEST7 tonnes de cocaïne y ont été saisies ces 3 derniers mois
Africatime - En dix ans, la région est devenue le principal point de transit entre les cartels sud-américains et l’Europe. Selon Interpol, sept tonnes de cocaïne y ont été saisies ces trois derniers mois.
Le coup de filet, effectué au lendemain de prises record de 2,5 tonnes de cocaïne, les 27 juin et 1er juillet au Sénégal, a signé l’entrée dans une nouvelle ère. Parmi les sept narcotrafiquants écroués figurent deux « blanchisseurs » colombiens ayant créé une société de pisciculture, un Vénézuélien, un Équatorien et un skipper français. Dans son voilier, qui transbordait la poudre entre un bateau au large et la plage de Nianing au sud de Dakar, les gendarmes locaux trouvèrent quatre billets d’avion entre l’Amérique du Sud et la Guinée-Bissau ainsi que des faux papiers... L’affaire n’a surpris que par son ampleur. Elle a confirmé le rôle charnière qu’occupe désormais l’Afrique de l’Ouest dans les trafics entre l’Amérique du Sud et l’Europe.

Des caches de plus en plus ingénieuses

Les filières « noires » de la cocaïne ont commencé à se développer au début des années 1990. À l’époque, les cartels multipliaient les traversées transatlantiques pour déverser leur marchandise par cargos entiers sur les côtes de Galice en Espagne, porte d’entrée en Europe. À force de trébucher sur la Garde civile et la douane espagnoles, qui se livraient à des saisies ruineuses de tonnes de poudre, les trafiquants sud-américains ont trouvé de nouvelles routes, plus au sud. Leur production a été évaluée à 984 tonnes l’année dernière.

À l’occasion d’une réunion de délégations antidrogue de 27 pays africains en Tanzanie, Interpol a révélé que 7 tonnes de cocaïne ont été saisies ces trois derniers mois dans le golfe de Guinée.« Le trafic a pris des contours colossaux depuis 2005 », explique le commissaire principal Emmanuel Leclaire, sous-directeur chargé de la répression de la drogue et du crime organisé à Interpol.

Des pionniers colombiens se sont installés au Ghana, puis au Nigeria, avant que la marée blanche ne vienne éclabousser la Guinée, la Mauritanie, le Bénin ou, plus récemment encore, le Sénégal. Profitant de l’instabilité politique d’une région déchirée par les conflits, de l’étendue des côtes mal surveillées et de la complicité des réseaux criminels nigérians en plein essor, les colonies sud-américaines prospèrent sur le terreau africain.

« Tous les moyens sont bons pour remonter la drogue de manière morcelée, afin d’éviter les grosses saisies policières », constate le commissaire Leclaire. Par voie terrestre, de gros 4x4, jouant sur la porosité des zones frontalières, remontent les pistes avec quelques centaines de kilos de poudre jusqu’au Maroc. Les caches sont de plus en plus ingénieuses : des stocks ont récemment été découverts à Accra (Ghana), conditionnés dans des lots de tubes de crème pour le visage ou de boîtes d’huile de palme.

La main-d’oeuvre, pauvre et donc bon marché, fournit des bataillons d’« avaleurs » aux filières. Moyennant 1 500 dollars en moyenne, ces derniers ingèrent entre 700 grammes et 1,5 kg de « coke » - soit 120 boulettes - avant de prendre de longs courriers. L’année dernière, le nombre des interpellations a explosé sur les tarmacs européens. En décembre dernier, 28 passeurs nigérians en provenance de Guinée ont été arrêtés à la descente d’un même avion à l’aéroport Schiphol d’Amsterdam.

Selon l’Office central de lutte contre les trafics illicites de stupéfiants, le cortège des « fourmis » africaines gagne la France : près de soixante passeurs de cocaïne béninois, togolais, nigérians, guinéens ou ivoiriens ont été interpellés en un semestre à Roissy. Soucieuse d’éradiquer le fléau à la source, la Direction centrale de la police judiciaire française projette de créer, peut-être dès l’automne, une plate-forme antidrogue à Dakar, à l’image de celle qui a fait ses preuves aux Antilles depuis des années. De son côté, Interpol a d’ores et déjà déployé une quarantaine d’agents à Abidjan, Harare et Nairobi. Une quatrième antenne devrait voir le jour à Yaoundé.

Outre une assistance scientifique, les experts tentent de former les forces de l’ordre en Afrique de l’Ouest. Ignorant les contours des trafics, en proie à une corruption endémique, elles manquent cruellement de moyens. Les deux seules voitures, souvent en panne d’essence, dont dispose la Direction générale de la police de Guinée-Bissau, résument cette impuissance. Antonio Mazzitelli, représentant régional de l’office spécialisé de l’Onu, vient de se rendre à Bissau pour s’entretenir avec les autorités.

D’après les spécialistes onusiens, ce petit pays lusophone au sud du Sénégal est devenu le principal « entrepôt » de la cocaïne sud-américaine dans la région.




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