Conséquence pernicieuse de l`anarchie qui caractérise l’installation de certains quartiers dakarois, les Parcelles Assainies et sans doute d’autres quartiers de la capitale sénégalaise manquent d’aires de jeu. Le problème se vit plus difficilement pendant les vacances, moment propice à la pratique sportive.
La question préoccupe et interpelle d’autant plus que dans un contexte marqué par une crise larvée n’épargnant pas la proche et grande banlieue dakaroise, le sport est parfois la seule échappatoire pour échapper à la violence et à la drogue. Faut-il rappeler que l’oisiveté est la mère de tous les vices, dans tous les cieux.
Aux Parcelles Assainies donc, à l’image d’autres quartiers, la question des aires de jeu constitue une équation de plus pour les jeunes. Les sportifs sont souvent obligés de sortir de leur quartier pour aller s’entrainer dans d’autres unités voisines. Parfois, la plage seule peut servir d’alternative.
Preuve que certaines localités dakaroises ont été aménagés souvent des logiques plutôt absurdes, les terrains de jeu des Parcelles Assainies sont en réalité prévus pour des infrastructures, selon Saliou Niang, un des adjoints au maire de cette commune d’arrondissement. «Au départ, il n’était pas prévu de terrain au niveau de chaque quartier dans le plan initial des Parcelles Assainies», informe M. Niang, en charge de l’assainissement, des terrains et espaces verts.
La conséquence, c’est que les espaces servant d’aires de jeu sont des sites qui serviront plus tard à abriter des infrastructures. Ce sont des sites «où il est prévu de mettre des équipements d’intérêt général, des infrastructures comme les écoles», poursuit Saliou Niang, selon qui le stade municipal des Parcelles Assainies «est le seul terrain qui était prévu dans le plan initial de la commune.»
«A notre niveau, nous nous entrainons sur le terrain municipal du lundi au vendredi de 10h à 12h. C’est le temps qui nous est imparti suite à une demande qu’on a déposée au niveau de la mairie », témoigne Adi Ndoye, l’entraîneur de l’équipe junior du Sport Club des Parcelles Assainies(SCPA), évoluant en National.
Le technicien fait cependant observer que ce terrain n’est pas souvent accessible du fait des nombreuses demandes et activités qu’il abrite. «Je peux même dire qu’il est surexploité, car des séances d’entrainement s’y tiennent jusque tard dans la nuit, en plus d’autres activités.» «On est parfois obligé de nous rabattre sur la plage ou à l’intérieur des quartiers», note M. Ndoye. S’il le faut en essayant le plus possible de ménager et de faire avec les jeunes, qui réfléchissent et agissent souvent en termes de territoires conquis appartenant à leurs seules bandes.
Normal, puisque tous les jeunes veulent s’entrainer, constate Mamadou Lamine Seck de l’étoile sportif de Dakar. Il faut donc se résigner à «se partager les terrains», souligne le jeune joueur, un peu philosophe.
Pape Ibrahima Sène, président de la zone 8 c, est du genre plutôt pratique. Selon lui, les terrains ne manquent pas, véritablement. «Il y en a suffisamment aux Parcelles Assainies. Chaque ASC a au sein de son quartier un terrain pour s’entrainer, à l’exception de quelques rares unités.»
Il avance que seule la rivalité, exacerbée entre les équipes du championnat populaire, empêche les jeunes de s’entendre pour se partager un terrain, rappelant en particulier le conflit qui a opposé les équipes des ASC Santhiane (unité 19) et Njelbeen (unité 24), au sujet du terrain ACAPES.
Saliou Niang, très diplomatiquement, essaie de tempérer cette analyse. «Tous les jeunes qui s’activent dans les mouvements associatifs se connaissent et se rencontrent. Ils peuvent, si le besoin se fait sentir, s’entendre pour s’entre-aider dans ce sens là», argumente l’adjoint au maire des Parcelles Assainies chargé de l’assainissement, des terrains et espaces verts.
De même, une autre solution consiste pour les jeunes à déplacer leurs activités sportives vers la plage, les aires de jeu de la cité Diamalaye ou alors au niveau du terrain situé derrière la police des Parcelles Assainies.
Le problème ne se sera pas résolu pour autant, les tout-petits également ayant besoin d’espaces et d’aires de jeu pour évoluer. Ils semblent être les dindons de la farce, cantonnés qu’ils sont dans des espaces extrêmement réduits, voire même des parkings, s’ils n’évoluent pas à l’intérieur des écoles publiques qu’ils partagent par ailleurs avec les lutteurs.
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