Les résultats provisoires d’une enquête d’évaluation des apprentissages au Sénégal dans le cadre du programme JANGANDOO (signifiant apprendre ensemble en langue Wolof) mené par le Laboratoire de recherche sur les transformations économiques et sociales (LARTES) de l’Institut fondamental d’Afrique Noire (IFAN), a révélé un niveau bas de l’éducation dans le cycle primaire au Sénégal, a appris vendredi APA auprès de cette structure de recherche basée à Dakar.
Ces résultats ont été présentés en avant première à l’équipe du Task force et des ONG partenaires du LARTES.
Selon Latif Dramani, enseignant-chercheur au LARTES, les épreuves qui ont été conçus pour l’évaluation ont porté sur la lecture, le calcul (numération, mécanismes opératoires, mesures, géométrie, résolution de problème) et la culture générale.
Les enquêtes de terrain ont touché quatre régions : Dakar, Diourbel (centre), Kolda (Sud) et Saint-Louis (Nord) sur un échantillon de 1618 enfants (âgés de 6 à 18 ans) et 526 ménages.
Au niveau du cours moyen 2ème année (CM2) la région de Diourbel vient en tête pour les tests de lecture avec 89% des enfants qui les ont validés.
Elle est suivie de Dakar (77%), Saint-Louis (61,5%) et Kolda (42,1%).
Par département, les plus mauvais scores sont réalisés par Kolda (42,1%), Podor (52,9%) et Rufisque (66,7%). Le peloton de tête est constitué de Mbacké (Centre avec 90,9%), Pikine et Diourbel (87,5%) et Dakar (84,6%).
Concernant le milieu de résidence, 77,4% des enfants urbains ont validé le test de lecture contre 53,8% en milieu rural, les filles réussissant mieux aux tests que les garçons avec un pourcentage respectif de 73,1% et 64,7%.
Concernant les tests de calcul, seuls 59,5% des élèves de CM2 de Dakar l’ont réussi contre 55,3% pour Diourbel, 35,9% pour Saint-Louis et 26,3% pour Kolda.
Au niveau du test global, les plus mauvais résultats ont été enregistrés par la région de Saint-Louis où seuls 20,5% des élèves l’ont réussi. Cette région est suivie par Kolda (23,7%), Diourbel (47,4%) et Dakar (55,4%).
« Ces premiers résultats confirment les tendances lourdes du système éducatif », a laissé entendre le professeur Meissa Ndiaye Bèye directeur exécutif du Cabinet d’appui pour la recherche en éducation et pour la formation au Sénégal (CAREF). Quant à M. Yoro Sow, inspecteur de l’éducation en retraite, il a estimé que les résultats sont inquiétants pour les élèves du CM2.
« C’est vrai que le niveau est très faible, mais le niveau de maîtrise qu’on a vu est encore très catastrophique », avance pour sa part M. Baba Ly de l’Inspection d’académie de Dakar, ajoutant que l’un des problèmes du système éducatif sénégalais est la langue parce que les élèves ne lisent plus.
Selon Abasse Athié, chargé de l’éducation inclusive à la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP), c’est au niveau de la compréhension des textes que les élèves avaient des problèmes lors de l’enquête car ils pouvaient lire mais ne comprenaient pas ce qu’ils lisaient.
Des pistes de solutions ont été émises pour corriger le niveau bas des élèves. C’est le cas des manuels scolaires qu’il faudra rééditer et les mettre en conformité avec le curriculum des élèves. D’autres membres de la Task force du LARTES ont suggéré un suivi scolaire de l’enfant dans son foyer et la mise en place de cantines scolaires.
Une autre piste importante est de réfléchir sur des formes de remédiassions scolaires comme en Inde. Cette méthode a permis d’encadrer puis de remettre dans le circuit scolaire indien des élèves ayant un niveau bas. Pour cela, il faut avoir un modèle qu’il faut tester.
L’idée d’une motivation financière des enseignants a été évoquée. L’expérience de la localité de Niary Tally (quartier périphérique de Dakar) , où la mairie donne annuellement un petit pécule aux enseignants pour organiser des cours de renforcement de capacités aux élèves, a été citée en exemple.
Selon le professeur Abdou Salam Fall, une première présentation publique des résultats de l’enquête aura lieu le 3 juillet prochain en présence du ministre sénégalais de l’Education nationale et des responsables de la Fondation américaine Hewlett qui appuie le LARTES initiateur du programme JANGANDOO.
Il est prévu également deux restitutions publiques par région.
13 Commentaires
Salambaye
En Juin, 2012 (21:01 PM)Baks
En Juin, 2012 (21:05 PM)Visavis
En Juin, 2012 (21:13 PM)Thiey Senegal
En Juin, 2012 (21:18 PM)Enseignant
En Juin, 2012 (21:22 PM)Sage&sage
En Juin, 2012 (22:52 PM)Mamadouelimane
En Juin, 2012 (23:47 PM)Ils s'en foutent. le discours officiel est obscurantiste. Les gens ne pensent à l'école que comme instrument de promotion sociale et non comme une une voie d'acquisition de savoir et de savoir faire condition indispensable d'épanouissement de tout être humain.
Notre système d'éducation a cessé de faire partie des standards internationaux depuis plusieurs décennies.
-Des classes de plus de 80 élèves au Primaire. Là ou ils sont de 12 élèves en Norvège et 15 en Corée du Sud
Il n'existe aucun système de suivi des élèves du primaire à la Terminale.
On inaugure des Lycées et des CEM comme des bornes fontaines sans se soucier de la qualité et des conditions dans lesquelles les enseignements y sont prodigués.
On recrute des enseignants comme on embauche des manœuvres sans aucune formation pédagogique sérieuse.
Certains n'ont même pas le BEPC j'en connais.J'ai écris une lettre de correspondance d'une institutrice à son supérieur académique.
Des années scolaires de moins de 4 mois effectifs qui sont devenues la norme.
On apprend en français et on s'exprime exclusivement en ouolof. voila la source de la faiblesse en lecture,écriture et locution. Un officiel sur deux ne peut pas prononcer une phrase correcte en français
L'exemple-type est l'ancien Premier ministre qui est de surcroit un avocat. Il est loin d'être le seul dans cette situation. Même le président Wade a un problème avec la langue de molière.
On ne peut pas apprendre dans une langue qu'on refuse de maîtriser. C'est impossible.
La presse nationale est une véritable calamité. On ne dit parfois que les journalistes n'ont pas le CEPE.
Comment voulez vous qu'un apprenant produit des lumières dans ce contexte.
La plupart des adultes lettrés n'ont lu plus de 05 œuvres littéraires de leur existence. Il n'existe que 2 Librairies digne de ce nom à Dakar (4 vents et Clairafrique).
Des etudes de l'UNESCO ont montré il y quelques années sur 100 sénégalais inscrits la même année à l'école primaire un seul arrive à la maîtrise sans redoubler. Là où le taux de réussite du BAC en France est supérieure à 80% et il est loin d'être le meilleur au monde.
Là on le Prix du Président de la République pour les sciences est doté de 03 millions ou donne des dizaines de millions et des villas à des basketteurs, des griots, des lutteurs. Qui d'entre vous connait le nonm des 03 derniers lauréats de ce Prix. Un tel pays n'encourage pas le savoir.
Il y a moins de 20% de BAC scientifiques et techniques au cours d'une session académique. Dans ce lot moins de 15% ont la mention. On n'a cessé de placer des étudiants sénégalais issus des classes préparatoires dans le concours des grandes écoles françaises (Polytechnique; Normale Sup, Centrale...) depuis des décennies.
J'ai encore des choses encore plus graves à dire de l'enseignement supérieur pour avoir enseigner une décennie dans nos Universités.
Enfin commen,t développer au XXI ème Siècle un pays avec de telles ressources humaines. On est largué depuis longtemps. Excusez moi d'avoir été un peu méchant mais c'est la triste vérité
Mamadouelimane
En Juin, 2012 (23:56 PM)Mya Niang
En Juin, 2012 (00:05 AM)Blemtak
En Juin, 2012 (00:59 AM)Quelle Etude Biaisee!
En Juin, 2012 (07:55 AM)Senescience
En Juin, 2012 (14:15 PM)''Des années scolaires de moins de 4 mois effectifs qui sont devenues la norme.
On apprend en français et on s'exprime exclusivement en ouolof. voila la source de la faiblesse en lecture,écriture et locution. Un officiel sur deux ne peut pas prononcer une phrase correcte en français
L'exemple-type est l'ancien Premier ministre qui est de surcroit un avocat. Il est loin d'être le seul dans...''.
Cela eclaire mais je ne vois pas, pour le moment, la necessite de comparer les villes et regions entre elles. Pourquoi l'etude n'a pas tenu compte de la difference de niveau entre ECOLES PRIVEES ET ECOLES PUBLIQUES ? Les enfants des ministres, des patrons et des riches ne sont-ils pas plus nombreux dans les ecoles privees que dans les ecoles puliques ?
Personnellement, je pense que tout est dans les NIVEAUX D'EDUCATION ET DE VIE DES PARENTS. C'est ma conviction.
Kokalane
En Juin, 2012 (14:49 PM)Participer à la Discussion