Les taxis sisters en détresse. Ils sont rarement aperçus dans les artères de Dakar. La plupart ont abandonné le volant, d’autres plus téméraires continuent à maintenir le cap. Ces dernières, au nombre de 5, dénoncent la marginalisation dont elles sont victimes depuis la mise sur pied du projet.
En 2006, elles étaient au nombre de 10. Aujourd’hui, il n’en reste que 5 taxis sisters à sillonner les rues de Dakar. Elles ne font pas partie de ces conducteurs de taxis qui stationnent n’importe où, n’importe comment à la quête de clients. Elles sont plutôt bien organisées. On ne voit leurs petits véhicules jaunes que devant les hôtels pour guetter la sortie des clients en direction de l’aéroport ou pour les petites courses.
C’est dire que le rêve de l’ex-président Abdoulaye Wade de voir les Sénégalais «changer de mentalité, d’améliorer la condition et la perception de l’emploi des femmes» s’est envolé. Bon nombre de femmes conductrices de taxis ont quitté la circulation non pour des raisons sécuritaires, mais faute de soutien. On donnerait raison à ce notable de Grand-Place qui s’est fixé une idée sur ce métier qu’a voulu embrasser ces femmes : «Le taxi n’est pas fait pour être conduit par des femmes, mais pour les transporter.» Une position balayée d’un revers de main par les taxis sisters qui mettent tout sur le compte de la marginalisation.
«Les gens ne nous considèrent plus. Depuis la création de ce projet, personne ne se soucie de notre devenir. Ils ne cherchent même pas à savoir si nous sommes en sécurité, si nous travaillons dans de bonnes conditions, rien. Heureusement que nous ne sommes pas victimes d’agression», s’alarme Mama Bâ, conductrice de taxi. De loin, rien ne laisse penser que c’est une Fatou-Fatou qui se tue entre les embouteillages, la fumée étouffante des autres véhicules dans le but de ramener quelque chose à la maison. Mariée et mère d’un bébé qui l’oblige a quitté son taxi à 13h, Mama Bâ désespère et se désole de son travail. «Je ne regrette pas mon métier même si j’ignore les raisons qui m’ont poussées à le faire», explique la jeune dame. Qui poursuit: «Parfois je peux descendre avec 4.000 voire 10000 et parfois même 50.000. Je suis une battante, j’ai fait beaucoup de métier. J’ai été esthéticienne avant de me lancer dans le métier de taxi sister. Je fais partie des femmes qui ont créé ce projet réalisé par Abdoulaye Wade en partenariat avec le groupe Ccbm.»
Elles ont fini de rembourser les 7 millions qu’elles devaient au groupe Ccbm pour l’acquisition de leur taxi de marque Cherry Q. Néanmoins, ces femmes conductrices n’en finissent pas de critiquer leur outil de travail. «Nos taxis nous portent souvent préjudice par sa taille. Nos clients sont souvent des touristes, et lorsqu’ils rentrent, ils ont beaucoup de bagages que nos taxis de marque Cherry Q ne peuvent pas transporter. Ces clients sont souvent obligés de faire recours aux autres taxis iraniens pour qu’ils viennent faire le service à notre place ce qui nous désavantage tout le temps», déplore Mama Bâ.
Femmes conductrices, une révolution laborieuse qui ne porte pas encore ces fruits. Laissées en rade depuis la mise sur pied du projet taxi sister, les taxis sisters lancent un cri de détresse à l’endroit du nouveau gouvernement et du Ccbm.
6 Commentaires
Momo
En Septembre, 2012 (17:02 PM)Gege
En Septembre, 2012 (05:03 AM)Untel
En Septembre, 2012 (13:13 PM)Pchit
En Septembre, 2012 (22:09 PM)T'es vraiment trop con
Pata Pata
En Janvier, 2013 (16:45 PM)Guironnet
En Mars, 2013 (10:11 AM)est-il possible d'avoir un contact pour taxi sister ? Je ne sais pas comment les joindre !!!
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