Dans le cadre du Mois africain de la prévention des risques professionnels, la section sénégalaise a organisé la 5ème édition de la Journée des préventeurs sans frontières. Au Sénégal, le secteur informel emploie plus de la moitié de la population active. Une telle situation mérite une réflexion particulière qui doit être centrée sur les conditions dans lesquelles évoluent les travailleurs. D’où le choix du thème de la 5ème édition de la Journée des Préventeurs sans frontières (Psf) du Sénégal : « Ciblage des secteurs de l’économie informelle en matière de maladies liées au travail ».
Pour Ndiémé Seck Diouf, chef de la Division de la prévention, hygiène, sécurité et santé au travail à la Direction générale du travail et de la sécurité sociale (Dgtss), au Sénégal, les secteurs de l’économie informelle sont caractérisés par le non respect des règles en ce qui concerne l’hygiène et la sécurité au travail. Il est également question de relations non formalisées, de mauvaises conditions de travail, d’absence de couverture sociale et de déficit de travail décent.
« Les travailleurs de l’économie informelle n’ont pratiquement ni sécurité de l’emploi, ni sécurité des revenus, lesquelles, généralement très faibles, ont tendance à fluctuer plus que celles des autres travailleurs. Cela augmente leur vulnérabilité face aux multiples évènements de la vie pouvant créer des chocs aux effets néfastes », a-t-elle indiqué. Mme Diouf a appelé à un bon ciblage des secteurs de l’économie informelle à propos de maladies liées au travail, afin de procéder à une priorisation des secteurs en fonction de l’accidentologie qui diffère d’une branche à une autre.
« Il me paraît important d’élaborer et de mettre en œuvre des stratégies et d’adopter une démarche intégrative, participative et progressive, dans le respect du dialogue social », a-t-elle fait comprendre. Ndiémé Seck Diouf a suggéré la création d’une structure souple au sein de la Caisse de sécurité sociale. Elle sera configurée pour tenir compte des particularités des secteurs de l’économie informelle.Cause principale de mortalité Amadou Massar Sarr, coordonnateur des Préventeurs sans frontières (Psf), a informé que les maladies professionnelles continuent d’être la principale cause de décès liés au travail dans le monde, soit plus de 2 millions. Cette situation résulte d’un déficit de travail décent.
« Au Sénégal, l’économie informelle touche environ 50 à 60% de la population. La majorité assure sa subsistance dans des conditions de vulnérabilité et d’insécurité totale. Il a plaidé pour une intégration des maladies professionnelles dans les programmes d’inspection du travail, le renforcement du dialogue social aux échelons national, sectoriel et en milieu de travail, entre les pouvoirs publics, les employeurs, les travailleurs et leurs organisations,... Quant à Dame Fall, directeur de la prévention des risques à la Caisse de sécurité sociale, il a appelé à la mise en place d’un programme annuel de prévention des risques élaboré par les acteurs. Ce qui, à son avis, permettra de faire davantage face aux accidents de travail.
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