Libye : Des Sénégalais demandent leur rapatriement "au plus vite" de Sabha

Dakar, 14 mars (APS) - Quelque 300 Sénégalais établis à Sabha, dans le centre de la Libye, ont demandé lundi aux autorités sénégalaises d’affréter "au plus vite" un avion pour leur rapatriement au Sénégal.

‘’Nous vivons à Sabha, dans des conditions très difficiles. Notre seul souhait est de rentrer au Sénégal. Il faut que notre gouvernement et le président de la République, Abdoulaye Wade, sachent que nous souffrons, et nous viennent en aide dans l’urgence pour rentrer’’, a indiqué Bassirou Sabaly.

Joint par téléphone, M. Sabaly a expliqué qu’au début des évènements, la ville de Sabha où vivent quelque 300 Sénégalais qui souhaitent leur rapatriement, ‘’n’était pas directement touchée par les manifestations’’.

‘’Mais, depuis maintenant une semaine, rien ne va plus. Nous sommes cloitrés dans des foyers et le plus inquiétant est que des gens armés circulent dans la ville. Ça peut éclater à tout moment’’, a-t-il prévenu.

Le gouvernement sénégalais a récemment rapatrié 138 sénégalais établis en Libye. Ces émigrés sénégalais, qui comptent dans leurs rangs 12 enfants, 6 femmes et 120 hommes, avaient émis le vœu de rentrer au bercail.

‘’Les entreprises ont fermé à Sabha et un peu partout dans le pays (en Libye), alors que certains travailleurs n’avaient pas perçu leur salaire. Tout est devenu très cher. Les prix ont augmenté de façon considérable’’, a expliqué M. Sabaly.

L’émigré indique que la situation des ressortissants sénégalais est presque alarmante. ‘’Ce sont ceux qui sont récemment arrivés en Libye et qui n’avaient pas encore trouvé du travail qui en souffrent le plus. Sans revenus, la peur au ventre, nous vivons une situation très délicate. Il faut que nos autorités nous viennent en aide le plus vite possible’’, a-t-il insisté.

Selon lui, les Sénégalais basés à Sabha se sont regroupés au sein d’une association et ont déjà contacté l’ambassadeur du Sénégal en Libye, Baboucar Sambe.

Ce dernier leur a envoyé 500 dinars pour l’achat de vivres et leur a assuré qu’il était en train de diligenter leur retour au bercail, a signalé Bassirou Sabaly.

‘’Sans l’aide du gouvernement avec l’envoi d’un avion, a-t-il averti, nous ne pourrons rien faire pour quitter ici. En temps de paix, on peut emprunter le Sahara, pour rentrer. Mais c’est devenu un grand risque depuis l’éclatement des manifestations.’’

Des groupes armés feraient régner leur loi, installant l’insécurité sur les routes.

‘’Nous avons appris que des groupes armés s’attaquent à ceux qui s’aventurent à prendre la voie terrestre. Ceux-là sont tout simplement dépouillés de leurs biens, s’ils ne sont pas tués sur le coup’’, a-t-il expliqué.

La Libye est confrontée depuis près d’un mois à soulèvement populaire qui réclame le départ du régime de Mouammar Kadhafi au pouvoir près de 42 ans. Les affrontements entre troupes pro-Kadhafi et insurgés se sont intensifiés ces derniers jours, faisaint planer le risque d’une guerre civile.