Ils sont plus de deux cents personnes dans le désarroi. 100 conseillers titulaires, 10 conseillers associés, plus de 70 travailleurs administratifs et environ une cinquantaine de vacataires. C’est le nombre de travailleurs de cette institution constitutionnelle, qui crient à l’injustice. Alors que l’institution n’a pas été effectivement dissoute par l’Etat du Sénégal, tout ce beau monde est en train de traverser une crise qui ne dit pas son nom. Certains d’entre eux sont expulsés de leur maison louée, leurs enfants renvoyés des écoles privées, leurs comptes bloqués, d’autres sont traduits devant les tribunaux : les travailleurs du Conseil de la République pour les affaires économiques et sociales (Craes) veulent mettre fin à cette situation. De sources proches de cette institution, ils doivent se retrouver en réunion ce matin pour réfléchir sur la conduite à tenir. Déjà, on parle de «traduire l’Etat du Sénégal en justice». Car, du point de vue du droit, les travailleurs du Craes sont victimes d’une injustice.
A ce jour, le Craes n’a pas été effectivement dissout. Car, étant une institution constitutionnelle, il faut non seulement que l’Assemblée nationale et le Sénat votent le projet de loi portant sa dissolution, mais il faut ensuite que le Président promulgue la loi et la consigne dans le journal officiel. C’est fort de cela, que l’Etat a nommé un administrateur provisoire, en attendant de trouver un liquidateur. Et cet administrateur provisoire a pour mission de «gérer les affaires courantes, payer les salaires du personnel et ordonner toutes les dépenses urgentes relatives au fonctionnement de l’institution. Mais, l’homme se comporte en liquidateur. En février, il a demandé aux conseillers de rendre leurs voitures, invoquant le motif qu’il voulait faire l’inventaire du patrimoine du Craes. Ensuite, il met fin au travail des 50 vacataires, n’en gardant que 12, qui sont payés à hauteur de 50 mille francs Cfa ! Il met aussi fin au travail des fonctionnaires, qu’il renvoie à la fonction publique. Et enfin, il remercie tous les contractuels (Ndlr : Cdi, Cdd) et les renvoie à la liquidation. Tous les conseillers qui restent sont payés au 1/3 de leur salaire. Autant de faits inconnus du grand public, et que les conseillers veulent non seulement rendre publics, mais ils veulent surtout que l’Etat prenne ses responsabilités. Les conseillers vont se réunir aujourd’hui et les autres travailleurs vont aussi bouger dans les jours à venir. Car, ils estiment qu’ils ont été victimes d’une injustice. Et personne ne dit rien face à leur descente aux enfers.
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