Les retraités et ex-cadres de la défunte compagnie multinationale Air Afrique, regroupés au sein d'une amicale regroupant l'ensemble des ex-agents nationaux qui sont au Sénégal et à l'étranger, ont élevé la voix pour réclamer leurs droits, après 20 ans de procédure sans suite favorable et au terme de quatre décennies de bons et loyaux services. Ils réclament le paiement des dommages et intérêts pour licenciement abusif, préavis et indemnités de licenciement. A cet effet, ils haussent le ton face à des syndics qui refusent de leur payer leur dû, malgré l'actif important de 37 milliards disponible au moment de la liquidation et après vente des actifs immobiliers. Pour eux, ‘cette somme aurait pu couvrir l'ensemble des créances’. Mieux, ils soutiennent que des onze Etats membres (Côte d'Ivoire, Mali, Mauritanie, Tchad, Congo, Niger, Congo, Togo, Bénin, Burkina, Centrafrique), seul le Sénégal ne s'est pas acquitté de ses droits vis-à-vis des travailleurs.
Les ex-cadres d’Air Afrique regrettent, par ailleurs, le refus d'exécution d'une décision de justice dans le cadre du contentieux. ‘Nonobstant les jugements rendus par les juridictions sénégalaises (tribunal du travail, Cour d'appel, Cour de cassation) contre la compagnie, relativement à l'application de la règle de droit sur la décision de mise à la retraite, rien n’a été fait allant dans le sens de satisfaire nos doléances’, soutient Babacar Dioum. Les travailleurs se sont aussi penchés sur les effets néfastes de cette situation à leur encontre : ‘Les conséquences du non-règlement de nos droits légaux pèsent sur l'avenir de leurs foyers. Certains d'entre nous vivent un véritable drame social’. Déterminés à obtenir gain de cause, ces travailleurs qui réclament les créances qu'ils détiennent sur Air Afrique, en appellent aux autorités gouvernementales, pour qu’elles prennent les dispositions utiles pour que leurs préoccupations soient satisfaites.
Ces agents de la compagnie multinationale Air Afrique ont été licenciés au motif qu'ils avaient atteint l'âge de départ à la retraite, fixé à 55 ans par la Convention collective professionnelle. Ils protestent contre cette décision qu'ils jugent ‘contraire à la loi’, du fait que leur ‘affiliation au régime de retraite français donne le droit de se prévaloir de la retraite à 65 ans’. Et ils comptent explorer les voies et moyens pour le règlement intégral et définitif de leurs droits légaux. Cependant, certains d'entre eux qui espèrent des postes dans la nouvelle compagnie aérienne du ministre d'Etat Karim Wade, ont abandonné le combat et se démarquent de leur collègues qui se sont confiés à nous.
BABACAR DIOUM (CONTROLEUR TECHNIQUE D'AVIONS) : ‘Les 37 milliards ont été détournés par le syndic’
Ancien cadre à la compagnie Air Afrique, il fut contrôleur technique d'avions. Babacar Dioum (75 ans) déplore que les syndics refusent de se soumettre à leur autorité de tutelle qu'est le juge-commissaire. M. Diop soutient que ces derniers, en tant ‘qu'organe de premier degré’, ne peuvent exercer un recours contre une décision du juge-commissaire, chargé de censurer éventuellement leurs décisions. ‘Ils sont dépourvus de toute qualité à agir contre une décision du juge-commissaire. Le jugement est définitif et exécutoire de plein droit, en vertu de l'acte uniforme portant organisation des procédures collectives d'apurement du passif’, nous confie-t-il. Qualifiant la situation de ‘scandaleuse’, il suggère un ‘audit de la gestion des syndics qui doivent rendre des comptes sur les 37 milliards issus de la liquidation qu'ils ont détournés’. Babacar Dioum signale, au final, qu'un mémorandum est en cours de rédaction, pour faire la genèse de cette affaire et des révélations fracassantes qui feront tomber des têtes au sommet de l'Etat.
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