(Correspondance) - Les travailleurs des Industries chimiques du Sénégal (Ics) rappellent aux autorités du pays leurs promesses lors de l’inauguration de la centrale de Kounoune. Ayant été spoliés de leur parcelle, Tf numéro 1138, depuis 2003, ces travailleurs attendent toujours d’être dédommagés. La construction de la centrale de Kounoune a été une occasion pour les autorités de suspendre toutes constructions situées à 500 m de l’unité industrielle.
Pour le porte-parole du jour, Moussa Faye, c’est au prix d’énormes sacrifices que les travailleurs ont obtenu des parcelles dans le cadre d’une coopérative d’habitat. ‘Nos 400 parcelles sont situées sur les deux côtés de la rue. Une partie est logée dans la communauté rurale de Sangalcam ; tandis que l’autre est dans la commune de Rufisque’, informe notre interlocuteur qui ajoute : ‘Lorsqu’il s’est agi de construire la centrale, nous avons été sommés de ne rien construire aux alentours, mais que nous serons dédommagés dans d’autres sites. L’accord étant passé, nous nous sommes pliés tout en croyant que l’Etat nous rendra nos parelles un jour. Le jour de l’inauguration de la centrale nous avons manifesté devant le chef de l’Etat et pour nous calmer, ils ont encore réitéré leur promesse. Mais depuis ce jour, non seulement nous n’avons rien obtenu, mais nos parcelles aux abords de la centrale ont été construites par des gens qui se disent propriétaires. Nos terrains sont mêmes morcelés et vendus’.
Pour Moussa Faye, plusieurs autorités étatiques, dont les différents ministres chargés de l’Urbanisme, les services de la présidence avec notamment le conseiller spécial du président, Youssoupha Diallo, ont été saisis. ‘Le silence des autorités nous préoccupe aujourd’hui et l’impunité des spéculateurs fonciers est inquiétante. Nous avons saisi le procureur afin que ces gens, qui sont bien connus dans le milieu du foncier, arrêtent de vendre nos terres, mais l’action de la justice est restée sans suite’, regrette le porte-parole. Ces travailleurs, qui disent ne plus accepter le fait accompli, soutiennent qu’ils useront de tous les moyens pour rentrer dans leur droit. C’est pourquoi, ils comptent changer de fusil d’épaule en lançant ‘un appel au chef de l’Etat et au ministre chargé de l’Aménagement du territoire, Karim Wade, afin qu’ils règlent ce douloureux problème’. ‘Beaucoup parmi nous ont quitté ce bas-monde. D’autres ne sont plus en activités. Le temps presse et si la retraite arrive, nous nous demandons comment nous pourrons construire nos maisons ?’, se lamente Moussa Faye.
En outre, le constat est que sur place, des constructions sont déjà élevées sur la plupart des parcelles. Des ouvriers en activités ne comprennent toujours pas ce qui motive ce groupe d’hommes. ‘Chaque jour que Dieu fait nous essayons de leur faire comprendre qu’ils construisent sur des parcelles d’autrui, mais ils soutiennent que nous ne sommes pas leur interlocuteur. Mais si les choses persistent, nous allons réagir. Il est temps que l’Etat intervienne avant qu’il ne soit tard’, avertit ce membre de la coopérative d’habitat des Ics.
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