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LUTTE CONTRE LES INONDATIONS ET LES BIDONVILLES : Le retour au terroir encouragé par l’Agence nationale ad hoc

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LUTTE CONTRE LES INONDATIONS ET LES BIDONVILLES : Le retour au terroir encouragé par l’Agence nationale ad hoc

Créée le 4 octobre 2005, à la suite des inondations ayant causé des sinistrés durant l’hivernage de l’année dernière, l’Agence nationale de lutte contre les inondations et les bidonvilles (Anlib) a dû, très vite, se déployer pour être opérationnelle et démarrer l’exécution d’un des grands chantiers du chef de l’Etat, en l’occurrence le « Plan Jaxaay ». Dans cet entretien, son directeur général fait le point sur les réalisations et ce qui est entrepris pour prendre en charge notamment les sinistrés.

Cela fait six mois que l’Agence nationale de lutte contre les inondations et les bidonvilles a été créée. Peut-on avoir une idée de ce qui a été fait entre-temps ?

Il faut rappeler que l’Agence a été créée par le chef de l’Etat à la suite des inondations connues lors de l’hivernage 2005. Et, comme son nom l’indique, elle est chargée, entre autres, de la mise en place d’un schéma de lutte contre les inondations et de l’éradication des bidonvilles, ainsi que de la mise en œuvre du programme de construction de logements sociaux dans les localités, permettant justement le déplacement des populations des zones inondées ou inondables. Ces logements sociaux sont établis dans des zones aménagées et assainies avec toutes les commodités d’accès à l’eau et à l’électricité, d’où l’idée de « Plan Jaxaay » dont l’Agence constitue un mécanisme d’exécution rapide. Celui-ci entre dans le cadre des préoccupations du président de la République de permettre à chaque Sénégalais confronté à des problèmes d’inondation de pouvoir se reloger dans de meilleures conditions.

C’est pourquoi, nous avons été amenés à mettre en place l’organisation de l’Agence pour être très rapidement opérationnel et ainsi prendre en charge un certain nombre de chantiers qui ne peuvent pas attendre et qui tiennent à cœur le président Abdoulaye Wade. Il s’agit notamment de la construction, pour les populations qui seront déplacées, de 3.000 logements de qualité de type F1, c’est-à-dire deux chambres et un salon sur une parcelle de 150 mètres carrés dans un cadre viabilisé avec équipements collectifs (écoles, aires de jeu, etc.). Ces logements sont subventionnés et cédés à des coûts très bas. Les statistiques ont montré qu’auparavant au Sénégal les réalisations en matière de logements sociaux ne dépassaient pas 500 logements dans l’année. Or, le président Wade est train d’en faire réaliser 3.000 en une année et à des coûts défiant toute concurrence. Une performance que l’on doit notamment à des promoteurs sénégalais qui ont répondu à l’appel du chef de l’Etat et prouvent là, encore une fois, l’utilité de l’expertise du pays. Et, au-delà du « Plan Jaxaay », il y a l’ambition du chef de l’Etat de développer le programme « une famille, un toit ». C’est donc le lieu de les remercier au nom du président de la République. Les mêmes remerciements s’adressent au ministère de la Solidarité nationale qui a effectué un travail remarquable dès le début des inondations et qui continue à aider l’Agence dans la prise des questions sociales des sinistrés. Il en est de même du ministère de l’Habitat chargé de la supervision et du suivi de la politique de l’habitat, de l’Onas (Office national de l’assainissement du Sénégal) pour le volet assainissement, de l’Aatr (Agence autonome des travaux routiers) concernant la gestion de la voirie, de l’Apix (Agence pour la promotion des investissements des grands travaux), ainsi que de la Sn-Hlm qui a bien voulu mettre à la disposition du projet un site de 3.000 parcelles à Keur Massar.

Permettez-moi de faire noter que, régulièrement, le Premier ministre s’enquiert de l’évolution du travail en plus de présider des réunions de coordination entre les différents acteurs concernés intervenant sur le terrain. Mieux, le chef de l’Etat, lui-même, a présidé des conseils présidentiels sur la question. C’est vous dire que le « Plan Jaxaay » lui tient à cœur et qu’il suit pas à pas l’évolution de la situation. Je remercie d’ailleurs le chef de l’Etat pour la confiance qu’il a placée en moi pour exécuter un de ses plus grands chantiers.

Qu’est-ce qui est entrepris pour prévenir les inondations dans certains endroits de Dakar comme la cité « Bellevue » ?

L’un des sous-projets concerne la zone de captage et ses environs pour trouver des solutions aux problèmes d’inondation survenue à la Cité « Bellevue », Grand-Yoff, sur l’autoroute, etc. Nous sommes actuellement dans le processus, en suivant, bien entendu, les procédures légales de recrutement d’un cabinet de maître d’œuvre et ensuite d’une entreprise qui sera chargée de la réalisation des travaux dans la zone de captage. Ceux-ci consistent à revitaliser le bassin et à aménager un système de drainage des eaux soit vers la mer où vers les Niayes, selon la meilleure option définie par les études et qui permettra de résoudre, de façon définitive, ces problèmes d’inondation récurrents dans la zone de captage. Il y a aussi le cas de la Route nationale au niveau des km 14 et 15 dont nous entreprenons, en liaison avec l’Onas et l’Aatr, la réhabilitation avec aménagement de système de drainage des eaux vers la mer. Le problème du dispensaire Philippe Maguilène Senghor est aussi pris en charge et les travaux vont incessamment démarrer.

Le deuxième volet de notre mission consiste à faire l’état des lieux des zones inondées et inondables, prendre en charge les populations desdites zones en préparant leur déplacement vers des sites d’accueil temporaires ou de réinstallation.

Avez-vous pu faire le recensement des zones dont les habitants devront être déplacés ?

Effectivement, le recensement a été fait car on ne peut pas parler de déplacement sans ce travail préalable. Suivant les données dont nous disposons, il y a environ 25.000 voire 26.000 personnes à reloger. Il faut dire que le travail de recensement a été fait sous l’autorité du ministère de l’Intérieur avec des commissions départementales, lesquelles ont identifié les quartiers jugés prioritaires par rapport à la gravité des inondations, par exemple à Gounass et Djidah Thiaroye. Nous avons ensuite procédé à une sécurisation des périmètres de ces quartiers avant de faire l’état de lieux, tant au niveau des occupants que des biens matériels. Nous sommes, avec l’ensemble des acteurs concernés, en train de voir comment mettre assez rapidement en œuvre les instructions du chef de l’Etat dont le souci est que ces populations vivent dans un cadre salubre. Et, d’ici quelque temps, les travaux devraient démarrer.

Est-ce que vous ne rencontrez pas des difficultés dans votre travail et de quelle nature ?

Nous rencontrons quelques difficultés liées essentiellement à la communication concernant la prise en charge des zones inondées. Il faut comprendre que les populations habitant ces quartiers vivent dans des conditions difficiles depuis fort longtemps, sans qu’on ne leur vienne en aide de façon décisive. Et c’est la première fois que l’Etat engage une telle action. Cependant, nous entreprenons un travail de sensibilisation en liaison avec les directeurs de services locaux, les autorités administratives locales, le gouverneur de la région de Dakar, le ministre de l’Intérieur, mais également avec le Groupement national des sapeurs pompiers qui intervient dans ces quartiers depuis fort longtemps, car il faut le dire, les inondations dans les zones en question ne datent pas de l’hivernage dernier mais bien avant. Mais, c’est cette année que le président de la République a, de façon responsable et courageuse, pris la décision de déplacer les populations qui vivent dans ces zones non habitables. Cela a été démontré par des études. Voilà pourquoi le travail de communication est très important pour que les gens appréhendent bien le « Plan Jaxaay » lancé par le chef de l’Etat pour soutenir ces populations et les amener à vivre dans des conditions décentes. Nous nous employons à faire comprendre aux populations que c’est dans leur intérêt que l’Etat entreprend ce programme. Ce travail de sensibilisation est mené en collaboration avec les élus locaux, les associations et Organisations non-gouvernementales qui nous appuient en outre pour la prise charge des sinistrés tant au niveau matériel que psychologique et social. Nous sommes d’ailleurs en train de mettre en place une stratégie de communication pour le volet sensibilisation auprès des populations cibles.

Les populations concernées comprennent-elles la démarche de l’Etat ?

Nous nous rendons de plus en plus compte que les populations comprennent le souci du président de la République et manifestent leur disposition à l’accompagner dans ce sens. Je peux vous dire qu’il y a des personnes qui n’ont pas attendu la mise en œuvre du « Plan Jaxaay » et sont retournées dans leurs localités d’origine car elles ont considéré que les pluies sont de retour et qu’ils peuvent développer des activités agricoles pour s’en sortir. En outre, beaucoup de sinistrés viennent tous les jours au siège de l’Agence à Mermoz, et après explications, ils repartent très confiants et convaincus que le président de la République ne veut que leur bien-être. C’est le lieu de rappeler que le « Plan Jaxaay » est lié au volet lutte contre la pauvreté faisant partie des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) qui tiennent à cœur le chef de l’Etat. Au-delà de l’aspect relogement et lutte contre les inondations, tous les projets du « Plan Jaxaay » doivent être articulés aux autres programmes de développement socio-économique. Nous pensons dans ce sens aux gens qui voudraient retourner dans leurs terroirs pour qui nous allons initier des projets dans l’agriculture et la micro-industrie. C’est pourquoi d’ailleurs nous sommes appelés à travailler avec tous les partenaires au développement aussi bien au niveau national et international.

Qu’adviendrait-il des zones d’où seront déplacées des gens ?

Dans son discours d’annonce du « Plan Jaxaay », le chef de l’Etat a donné des orientations très claires sur ce point : les zones inondées ou inondables, qui sont des lits d’anciens marigots, en tout cas de cours d’eau, doivent être libérées et aménagées de telle sorte que l’on puisse y aménager des bassins de rétention d’eau. C’est une solution parmi d’autres, puisqu’il y a des zones certes inondées mais qui peuvent être récupérées par la restructuration avec la construction de routes, d’infrastructures sociales qui y manquent et la revitalisation des espaces verts permettant d’aérer un peu la banlieue. Il va s’en dire que cela ne peut se faire qu’après déplacement des habitants.

L’Anlib s’intéresse-t-elle aux autres villes du pays ?

Oui, l’Agence couvre tout le pays. Si l’on parle beaucoup de Dakar, c’est lié au fait de l’impact humain, économique et social. Cela dit, nous sommes en train de lancer le programme dans les régions. D’ailleurs, nous allons lancer dans chaque chef-lieu de région et de département un programme d’habitats sociaux en commençant par Fatick, Thiès, Nioro, Ziguinchor, Matam, Saint-Louis, Louga, Diourbel, etc. D’ici une semaine, nous allons déployer nos équipes pour l’identification des terrains et donc la mise en œuvre du « Plan Jaxaay » qui consiste en la construction de logements sociaux dans tous les départements.

Quel est le budget mis à la disposition de l’Agence ?

L’Etat a dégagé des moyens conséquents en rapport avec l’ampleur du « Plan Jaxaay » dont la mise en œuvre s’étale sur des années. La dotation mise à la disposition de l’Agence s’élève à 52 milliards de francs Cfa d’origine publique. C’est un effort extraordinaire de l’Etat. Mais, il faut souligner, concernant les fonds mis à la disposition de l’Agence, que le chef de l’Etat a donné des instructions fermes pour que la gestion des ressources financières soit accompagnée par un cabinet de contrôle de la gestion de la comptabilité. Un cabinet a été effectivement recruté suivant le code des marchés publics. Le souci d’une telle mesure est de garantir la bonne gouvernance et la transparence dans l’utilisation de ces fonds entièrement publics.

Des chefs d’Etat hôte du Sénégal ont visité le site des logements de Keur Massar. Quelle a été leur réaction ?

Il faut dire que ces réalisations sont la traduction concrète d’une vision courageuse du chef de l’Etat à laquelle ont adhéré des nationaux. De sorte que les chefs d’Etat en visite au Sénégal sont séduits par le fait que c’est un Plan conçu par le président Wade, financé totalement par le budget national et réalisé par et pour des Sénégalais. En réalité, ce sont nos hôtes, ayant eu écho de ce qui a été réalisé, qui ont demandé à aller visiter le site de Keur Massar.



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