MÉDECIN SANS BLOUSE : Pour une politique de rénovation de notre système de santé

Le ministre de la Santé et de la Prévention médicale, Abdou Fall, a annoncé le lancement, « dans le courant du mois de mars », du concept « médecin sans blouse », une idée inscrite depuis les années 80 dans la politique du président Abdoulaye Wade.

« Ce concept vise à instruire et engager le personnel médical, notamment les médecins, à côté de leurs activités cliniques à faire d’autres types d’activités, soit sur leur lieu de travail soit en dehors, dans l’espace communautaire en particulier », a-t-il expliqué lors d’un point de presse, vendredi à Dakar.

M. Fall, qui commentait cette décision adoptée le même jour par le Conseil des ministres, a indiqué qu’il s’agit « de mettre à la disposition des communautés et des populations un ensemble d’informations utiles sur un certain nombre de pathologies, la manière de se comporter pour pouvoir les éviter ».

« Au cas où, dans un dépistage, il se révélait qu’on était porteur d’un de ces types de maladies, (le « médecin sans blouse » recommandera) les comportements appropriés à adopter pour amenuiser les effets », a-t-il ajouté.

Il a rappelé la politique de prévention médicale mise en œuvre par le président Wade, qui est « au cœur de la politique de rénovation de notre système de santé ». Le concept « accorde une place très importante à l’éducation thérapeutique qui est autant d’actes majeurs pris par le corps médical en direction des cibles populaires dans le but de les aider à protéger et promouvoir leur capital santé et à prévenir un certain nombre de maladies, qui en règle générale, sont le résultat de comportement de négligence ».

Abdou Fall a invité les personnels médicaux à s’approprier ce projet, « parce qu’on sort totalement de l’approche classique, clinique, pour donner une autre dimension à l’activité médicale, en termes d’éducation, de communication et de mise à disposition de l’information ». Il a souligné les effets attendus de la réalisation d’une telle décision politique : « faire adopter les bons comportements qui permettent aux populations de préserver leur capital santé et au cas où il y aurait des problèmes, d’avoir le bon réflexe et le bon comportement qui permettent de minimiser les risques attachés à un certain nombre de maladies ».

En liaison avec les médecins de district, le projet « médecin sans blouse » a déjà connu des expériences au Centre de santé de Popenguine et Kayar (région de Thiès).

Prenant à témoin son collègue de la Communication, le docteur Bacar Dia, le ministre de la Santé et de la Prévention médicale a jugé « l’expérimentation probante ». Avec leur ministère de tutelle, les médecins de district se retrouveront « pour partager ces expériences et s’accorder sur le contenu à donner au concept et mettre en place une stratégie qui permet de le dérouler à l’échelle du pays ».

Les structures de formation seront associées dans le déroulement du projet. « Ce sont des lieux où, du point de vue de la formation initiale comme du point de vue de la formation continue, s’opèrent, selon Abdou Fall, des activités de formations complémentaires destinées à développer des activités de connaissance qui transcendent le niveau clinique ». « Cela va être, a-t-il ajouté, un véritable changement de paradigme. Le médecin aura une double activité, celle clinique de soins, mais aussi une activité en direction de la communauté ».