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Madické Niang, ministre de l’energie et des mines : « Ce que Me Wade a réalisé dans l’énergie, personne d’autre ne l’a fait »

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Madické Niang, ministre de l’energie et des mines : « Ce que Me Wade a réalisé dans l’énergie, personne d’autre ne l’a fait »

Le mérite du Gouvernement sénégalais, c’est d’avoir pensé sa politique énergétique. Une approche qui trouve son fondement dans la ligne directrice tracée par Maître Abdoulaye Wade, depuis son avènement à la magistrature suprême. Car, le chef de l’Etat a hérité, à la limite, d’une situation catastrophique, fortement marquée par un contexte de délestages quotidiens sans précédent. C’est la raison pour laquelle l’Etat a jugé nécessaire de remettre en cause le contrat qui le liait au groupe ‘’HydroQuebec Hélio’’. Pour la bonne et simple raison qu’il n’y avait aucune visibilité dans la mise en place des investissements pour chercher à renforcer le potentiel de la Senelec afin de l’aider à faire face à ses fonctions de production et de distribution de l’énergie électrique au Sénégal. Pourtant, qu’il s’était agi à la signature du contrat de mettre en place un programme d’investissements qui prenne en charge les besoins de la société. Malheureusement, le management du partenaire soi-disant stratégique identifié à l’époque par les Socialistes, n’avait pas convaincu le Président Wade. Et naturellement, il a proposé au Groupement d’entreprises, une rupture à l’amiable du contrat. Pour la bonne et simple raison que le schéma de privatisation ne prenait pas en compte les intérêts du Sénégal. A la limite, la Senelec, en tant que patrimoine national, avait été bradée … à un vil prix. Faut-il le rappeler, cette rupture à l’amiable s’est accompagnée d’une reprise en main de la société. Dans la mesure où il fallait montrer que le Gouvernement était porteur d’une vision prospective en matière de politique énergétique. Ainsi, l’option prise, a été d’injecter près de 26 milliards F Cfa pour redonner un second souffle au secteur quelque peu … mal en point. Alors, ce montant a servi à la réalisation de postes transformateurs, à l’extension des capacités du réseau et à la réhabilitation des sources de production d’énergie. A cet effet, les efforts portés sur la production et la distribution ont permis de placer la Senelec dans une perspective heureuse.

En 2002, le nouveau schéma de privatisation s’est traduit par une nette amélioration de la fourniture de l’électricité. Car, de 17 GW, le déficit est passé à moins de 7 GW ; soit un bond qualitatif qui témoigne de la ferme décision prise par l’Etat, d’assainir ce secteur pour offrir aux populations, une meilleure qualité de service. C’est la raison pour laquelle l’Etat s’est engagé dans un processus de résorption de ce gap. Ainsi, Me Abdoulaye Wade prit la décision de confier au ministre d’Etat Macky Sall, alors en charge du secteur stratégique de l’énergie, de réfléchir à une lettre de politique de développement. La réflexion a abouti à la nécessité d’adopter le partenariat public-privé comme mode de gestion opératoire pour plus d’efficacité. En d’autres termes, les privés sont invités à participer au développement de la Senelec. Une approche novatrice qui a abouti à des résultats concrets.

Electrification rurale : les atouts du partenariat public-privé

Dans le domaine de l’électrification rurale, le Sénégal a été divisé en 18 concessions. Chacune d’entre elles, sera gérée par un opérateur privé. Car, en lieu et place d’une privatisation pour chercher à capter des investissements, nous avons privilégié le partenariat public-privé afin que le privé devienne l’acteur majeur de l’électrification rurale. C’est-à-dire quelqu’un qui puisse trouver les voies et moyens pour produire l’électricité et la mettre à la disposition des masses rurales. Il s’agit d’un accompagnement dont l’objectif est de permettre à la cible d’être en mesure de payer la prestation. Ainsi, avec la création du fonds d’électrification rurale, les besoins d’investissement seront financés à hauteur de 75 %. Dès lors, il n’y aura pas de répercussions drastiques sur le coût de la prestation. Ce fonds sera alimenté par les participations des pays en développement et des ressources de l’Etat. C’est-à-dire à partir des redevances qui seront captées à partir de l’électrification urbaine. En d’autres termes, ceux qui ont les moyens vont donner un peu pour soutenir ceux qui n’en disposent pas. Aussi, allons nous faire en sorte que ces redevances ne soient pas particulièrement élevées. Un taux de 0,7 franc au Kwh a été décidé pour chaque abonné. Ce système mis en œuvre au Sénégal est en train de prospérer un peu partout en Afrique. En attendant que tous les programmes lancés avec le concours des bailleurs se déroulent, l’ASER (Agence Sénégalaise d’électrification rurale, Ndlr) est devenue une agence multi-bailleurs. Car, tous les bailleurs veulent financer l’électrification rurale, eu égard à la forte visibilité notée dans ce secteur qui nous permet d’investir. A côté de la Banque mondiale, nous avons la BAD, la BOAD, la KFW et bien d’autres instruments financiers à vocation plus générale intéressés par les projets d’électrification rurale de l’ASER.

Concessions :

18 opérateurs privés

à identifier

Si, trois concessions ont déjà été lancées. La première concerne l’axe St-louis-Dagana-Podor. Elle sera suivie de celle de Louga. Le principe, c’est de mettre un opérateur à la tête de chaque concession, pour lui permettre de distribuer l’électricité, selon ses propres moyens. Cela peut être l’interconnexion à partir du réseau moyenne tension de la Senelec, les énergies renouvelables à partir du solaire, de l’éolienne, de la biomasse. Mais aussi par un groupe diesel. Car, nous serons dans des conditions où, il faut utiliser les systèmes hybrides : solaire et groupe diesel. Si, dans des localités inaccessibles comme les Iles du Saloum, nous avons fait en sorte que l’électricité soit une réalité. Actuellement, le maillage du territoire national est en train d’être réalisé. En 2000, le taux d’électrification rurale était de 5 %. Aujourd’hui, grâce à la vision du président de la République, nous avons atteint 16 %. Ce qui veut dire qu’en six ans, nous avons plus que doublé ce qui a été fait en quarante ans. D’autant plus que nous avons accompagné l’électrification rurale par une politique qui implique celui vers qui l’électricité est destinée. Afin de lui permettre de comprendre qu’il a entre ses mains les moyens qui lui permettent de changer qualitativement sa vie. Et qu’il ne lui reste simplement qu’à en profiter pour accroître ses revenus et avoir un meilleur cadre de vie. Rien que pour l’année dernière, nous avons électrifié plus de 200 localités ; 179 par un programme spécial et plus de 20 à travers notre fonds.

Electrification urbaine : un programme d’urgence de 174 milliards

Vous savez, c’est dans les moments d’infortune que certains se permettent de jouer, en se présentant comme des gens capables, par leur esprit brillant, de provoquer le miracle. C’est vraiment dommage, car ce sont ces gens-là qui ont échoué et qui parlent plus. Je suis particulièrement gêné par de telles attitudes, parce que ces gens-là ne prennent même pas en compte ce que nous avons fait. Ce n’est pas parce qu’il y a des délestages qu’on doit parler de faillite de la politique qui a été engagée. Mais aussi de tout ce qui a été réalisé. Car, il ne faut pas oublier qu’à partir de 2003, nous avons mis en place un programme qui a été réalisé. Jamais le Sénégal n’a pu mobiliser autant de ressources dans une période aussi courte. La preuve, nous avons mis en place un programme d’urgence de 174 milliards dont les 160 déjà mobilisés sont en train d’être exécutés. C’est pour vous dire que les 4/5 de ce projet ont été mis en œuvre. Déjà terminée, la centrale de Bel-Air d’un coût de 32 milliards F Cfa sera inaugurée très bientôt. A Kounoune, la centrale, financée à hauteur de 38 milliards, pourra éjecter très prochainement 22,5 MW. A cela s’ajoutent la ligne haute tension louée à la Sococim à hauteur de 5 milliards F Cfa ; la ligne Tobène-Touba-Kaolack d’un coût de plus de 19 milliards. A Boutoute, les investissements en matière de renforcement de capacités ont permis à la Casamance de pouvoir s’approvisionner correctement. De même qu’à Tambacounda où 4,5 milliards F Cfa ont été mobilisés.

Privatisation de

la Senelec : une ligne

de conduite très claire

Aujourd’hui, ce que le Président Abdoulaye Wade a fait, aucun autre gouvernement ne l’a réalisé. Nous avons une ligne de conduite très claire. Au lieu de brader la Senelec, nous voulons en faire un instrument performant avant de la privatiser. Cela ne pouvait se faire qu’à travers d’importants investissements pour prendre en charge toute la demande. Personne ne pouvait s’attendre à un doublement du prix du baril du pétrole. Autant de choses qui font que le cadre de la régulation mise en place, les prévisions en matière de pondération du combustible tournaient autour de 20 à 25 %. Actuellement, elle intervient à plus de 50 % des charges de la Senelec. C’est la raison pour laquelle, la facture est passée de 6-8 milliards à plus de 16 milliards, alors que les revenus de la Senelec tourne autour de 13 milliards de F Cfa. L’Etat a été obligé d’injecter de l’argent dans l’entreprise pour soutenir le niveau de concurrence des prix. En 2005, l’Etat a payé 24,5 milliards pour pouvoir bloquer les prix. Cette année, quelque 36 milliards F Cfa ont été déjà déboursés. Et malheureusement, ces efforts sont insuffisants. Car, il faut honorer les engagements vis-à-vis des producteurs privés et des fournisseurs. Ces difficultés résultent de la mauvaise gestion du secteur par le passé. Dans la mesure où, l’ancien régime n’a jamais pensé à une diversification de nos sources d’énergie. C’est la raison pour laquelle, nous continuons à payer les erreurs du passé. A cet effet, l’ambitieux programme du gouvernement qui, depuis 2000, a investi plus de 200 milliards F Cfa. Ce programme nous permettra de corriger les erreurs du passé et de ne plus vivre sous la dictature et l’emprise des pétroliers. C’est dans ce cadre que nous avons signé avec les Chinois pour une centrale à charbon de 250 Mégawatts d’une valeur de 350 millions de dollars. Jamais un tel investissement dans l’énergie n’a été capté. Il s’y ajoute une autre centrale de 125 Mw de charbon. Relativement au biocarburant, c’est une priorité pour le chef de l’Etat. Bientôt, il sera créé une Agence chargée des énergies renouvelables. Déjà, un plan d’action est en train d’être mis en œuvre. Car, c’est avec le biocarburant que nous voulons avoir notre place afin que l’Afrique et le Sénégal en particulier ne perdent la bataille de l’énergie. C’est parce que nous avons perdu la bataille du pétrole, que nous avons engagé celle de l’énergie verte. Dans ce cadre, nous allons capter l’installation d’usine de fabrication de panneaux photovoltaïques.

Délestages et coupures intempestives : des excuses au peuple sénégalais

Face à l’indisponibilité du combustible, la Senelec a été obligée de ne plus produire. Face à ces difficultés rencontrées par la société, les pétroliers ont refusé de fournir à crédit. Alors, il ne restait qu’à acheter au comptant pour une entreprise qui n’a que des revenus bimensuels. Grâce à la politique crédible du Président Wade et son leadership, il a pu trouver des solutions de sortie de crise. Pour preuve, la Banque Islamique de développement vient de mettre à notre disposition 15 milliards F Cfa pour l’achat de produits pétroliers. Pour la première fois, la Senelec a bénéficié de deux licences qui lui permettent de s’approvisionner directement sur le marché. Aussi bien auprès de la SAR ou des autres distributeurs que sur le marché international. La seule exigence est que l’achat soit beaucoup plus profitable que sur le marché local.

Grâce à de telles innovations, nous sommes dans un cadre où il ne devrait pas y avoir de problème. Car, il y a un culte d’excellence à travers tous ces grands investissements que nous sommes en train de réaliser. Les délestages sont des aspects pénibles qui découlent d’une situation. Car, nous subissons les erreurs du passé et la tyrannie des produits pétroliers. C’est l’occasion pour nous de présenter nos excuses aux Sénégalais. Je leur donne rendez-vous d’ici à janvier quand nos investissements seront réalisés aux 4/5. Nous aurons terminé les deux centrales et il ne nous restera que la boucle de sécurité de Dakar. Nos difficultés sont inhérentes à la situation mondiale. Mais, nous avons trouvé les moyens d’y faire face, grâce un programme d’anticipation, de diversification de nos sources de combustibles, et de financements que nous avons pu capter. Dans le domaine des hydrocarbures, les problèmes de la SAR trouvent leur fondement dans l’absence de prise en charge des réalités du secteur. Car, nous n’avons pas de capacités de stockage qui permettent à tout indépendant qui voudrait importer de le faire.

Nous n’avons pas les moyens de diversifier les sources d’importation. Car, nous n’avons qu’un seul instrument de mise en oeuvre de l’approvisionnement, c’est la Sar. C’est cet instrument, qui, sous le poids de la flambée des prix a flanché et s’est retrouvé dans une situation qui lui a imposé l’arrêt de ses activités. A cela s’ajoute la pression que les pétroliers ont voulu exercer sur le gouvernement. Fort heureusement, c’est la dignité qui a été la réponse apportée par le gouvernement. Aujourd’hui nous avons trouvé des solutions. Nous avons créé une nouvelle structure des prix qui permet à la SAR de pouvoir vendre. Mais, nous avons fait en sorte que cette structure ne soit pas un vrai fardeau pour le consommateur. Nous avons créé le fonds de sécurisation des approvisionnements qui permet d’accompagner la SAR et le consommateur. Grâce à ce matelas, nous pourrons réduire les fortes hausses générées par les cours mondiaux. Tout cela, nous l’avons fait pour permettre au secteur de l’énergie de jouer son rôle de moteur du développement.

Macky Sall : maître d’œuvre de la politique de développement de l’énergie

Vous savez le Premier ministre connaît très bien le secteur de l’énergie. C’est un professionnel du secteur, diplômé du prestigieux Institut français du pétrole (Ifp). Aussi, Macky Sall est un ancien de l’Institut des sciences de la terre. En sa qualité de géologue, il a été agent de Petrosen, puis le directeur général et ministre de l’Energie. C’est avec lui que la lettre de politique du développement du secteur de l’énergie a été élaborée et acceptée par tous les bailleurs de fonds. A chaque fois qu’un problème s’est posé, je me suis tourné vers le Premier ministre. Et, j’ai toujours eu la réaction que j’attendais. S’il n’y avait pas cette coordination qui émane d’un Premier ministre qui est au fait des problèmes d’énergie, nous aurions pêché. Ce qui s’est passé ces derniers jours est inacceptable. Ceux qui nous ont précédé et ayant occupé des responsabilités se sont permis de dire des choses alors qu’ils n’avaient pas pleinement rempli leur mission. Quand j’entends le Pr Bathily parler d’électricité, qu’il nous dise son bilan ; ce qu’il a réalisé à la tête de ce département stratégique. Car, les bonds que l’alternance a réalisés et qui lui ont permis de capter autant de financements en un temps record, ont été réalisé avec la lettre de développement du secteur de l’électricité de Macky Sall. Aujourd’hui, nous payons les erreurs du PS. Ils ont échoué dans le domaine de l’électricité. Quand Tanor et compagnie pensent avoir réglé le problème de Senelec, ils oublient qu’ils avaient bradé ce patrimoine national à Hydro-Québéc. Aujourd’hui, il faut se poser la question de savoir pourquoi, ils n’ont pas réalisé aucun investissement pour renforcer l’outil de production. Tout le contraire du Gouvernement qui est en train de réaliser des investissements de plus de 200 milliards F Cfa. Ces gens-là sont amnésiques. Car, c’est une politique claire, précise et bien articulée, qui a été mise en œuvre par le chef de l’Etat dans le domaine de l’énergie. Cette politique a été déterminée par le Président Abdoulaye Wade et conduite sur la base d’instructions du Premier ministre, par le ministre que je suis.

Opep verte : la formule de Me Wade

Le président de la République ne se contente pas de régler les problèmes du Sénégal. Il pense aux problèmes de l’Afrique. Selon lui, le Sénégal ne peut pas être un îlot isolé. Nous sommes un marché faible qui ne permet pas capter des revenus importants. Donc, il faut aller sur le terrain de l’Afrique pour régler nos problèmes dans la plus grande solidarité. Le Président Abdoulaye Wade ira prochainement à Washington pour présenter sa formule d’Opep verte articulée autour de la réduction de l’injustice dans le domaine de la gestion de la question du pétrole à travers la lutte contre la pauvreté. Sur la base de cette formule lancée à Dakar, le Président veut que l’Afrique soit le premier fournisseur l’énergie verte beaucoup plus conforme avec les exigences de la vie. D’ores et déjà, le Président a reçu près de 500 dossiers de sociétés intéressées par le biocarburant. Mais, nous ne nous pressons pas. Car, nous avons besoin d’un système qui permet aux Sénégalais d’avoir leur mot à dire. Il n’est pas question de perdre cette bataille comme l’ont perdu certains pays africains avec le pétrole qui leur permet même pas de capter 10 % de leurs ressources.

Hausse injustifiée des factures d’électricité

Depuis le 1er janvier dernier, nous aurions pu faire intervenir les augmentations qui ont été retenues par la commission. Mais, nous avons choisi de bloquer les prix. Bien avant, nous avons bloqué le prix des combustibles et l’Etat a eu à payer la différence. Malheureusement, les mesures d’augmentation sont effectives, parce que l’Etat ne peut plus continuer à supporter les coûts de compensation de pertes de revenus. Cette année, nous avons inscrit dans notre budget plus de 100 milliards F Cfa entre la SAR, les subventions du gaz, les pertes commerciales et la Senelec. Jamais, un régime ne l’a fait. Aujourd’hui, nous avons tout épuisé et la Senelec ne capte pas de ressources nécessaires pour rentabiliser ce qu’elle vend. Pour preuve, l’année dernière, nous avons versé, au titre de compensation de pertes de revenus, 30,5 milliards à la Senelec, pour soutenir le consommateur.

De l’opportunité de la nomination de Samuel Sarr

Je n’ai pas l’habitude de polémiquer avec mes directeurs. Ce n’est pas la première fois que l’ancien directeur prend le contre-pied d’une affirmation du ministère. J’ai toujours dit à mes agents de ne pas polémiquer. Car, la politique énergétique est déterminée par le Président et exécutée par le ministre de l’Energie. C’est cette politique qui a permis les réalisations que nous avons obtenues. Je ne réponds pas des déclarations faites sous l’emprise de la rancœur et du dépit. J’oppose la réalité à ces déclarations. C’est la meilleure réponse. Par son cursus, il s’est beaucoup intéressé à l’énergie avant d’être nommé à la Senelec. En Gambie, M. Sarr se trouvait à la tête d’une unité intervenant dans le domaine de l’électricité. Au moment où il a été installé à la Senelec, nous avions besoin de financiers. Car, sur le plan de l’électricité, la Senelec regorge de ressources humaines. Nous avions besoin d’un accompagnement par un financier qui, sous la houlette de l’Etat, était en mesure de capter les financements qui s’offraient à nous. C’est pourquoi, nous l’avons nommé à ce poste. De ce point de vue, nous sommes satisfaits. Mais, il restait beaucoup de choses à faire pour obtenir les résultats que nous voulions.

203 villages électrifiés en 2005

Relativement à l’Aser, nous avons réalisé beaucoup de choses. L’année dernière, 203 villages ont été électrifiés. Aujourd’hui, il ne nous reste que quelques chefs-lieux. Leur électrification était inscrite dans les fonds de Taïwan, mais avec la rupture de la coopération, nous avons eu des problèmes de financement. C’est pourquoi, l’Etat est en train de se donner les moyens pour les réaliser sur fonds propres. Car, il ne reste qu’une vingtaine de chefs-lieux qu’il faut électrifier. Le troisième programme d’urgence qui vient d’être lancé concerne ces chefs-lieux de communauté rurale. Avec les concessions, les financements sont disponibles et la mise en oeuvre a été engagée. D’ores et déjà, nous avons obtenu 10 milliards de l’Espagne. L’Etat du Sénégal a mis 11 milliards. La Banque Mondiale, la BAD et la Coopération allemande nous soutiennent dans cette politique.

Gaz : du profit aux consommateurs étrangers

J’ai toujours dénoncé ce qui s’est passé dans le secteur du gaz. Nous subventionnons le consommateur sénégalais mais aussi ceux des pays voisins. J’ai alerté depuis longtemps mes collègues de l’Intérieur, des Forces Armées, du Budget afin que les forces de sécurité et la Douane fassent en sorte qu’il y ait moins d’évasion de nos bouteilles. Des instructions ont été données ; malheureusement nos frontières sont poreuses. Et lorsqu’on parlait de pénurie de gaz, nos centres de remplissage étaient pleins. Seulement, il n’y avait pas de bouteilles.

Sabodola : 50 tonnes d’or déjà découvertes

Pour Eximcor, l’accusation ne nous concerne pas. Nous n’avons pas eu à intervenir dans la liquidation. C’est une décision du tribunal qui a eu à désigner un syndic. Quand nous avons donné Sabadola, des menaces sont sorties de partout. Et pourtant aucun lingot d’or n’est encore sorti de Sabodola. Pour mon premier lingot, je vais vous inviter à venir sur place. Il faut rappeler que pour Sabodola, on avait avancé un potentiel de 17 tonnes d’or. Aujourd’hui, j’ai divisé le périmètre en deux. Rien que sur le premier, nous en sommes à 50 tonnes d’or découvertes, avec un contrat qui prend en compte tous les aspects de mise en oeuvre d’une très bonne politique de développement des ressources minières. Cela nous permettra de connaître notre potentiel, de nous donner les moyens de l’exploiter et de traduire cela en richesse pour le pays. Aussi, chaque année MDL va investir hors contrat et hors budget, 400 000 dollars au profit des collectivités locales. Aussi, pour chaque once d’or découverte, sur la base de la réserve additionnelle, nous allons recevoir 6,7 dollars comme royalties. Sans oublier que ce contrat nous permet d’avoir 10 % d’actions gratuites et 25 % d’actions rémunérées. Sur l’autre périmètre de 230 km_, nous avons une société canadiennes qui a commencé à faire l’exploration.

Projets hydroélectriques : des ouvrages de seconde génération

Nous subventionnons le consommateur sénégalais, c’est-à-dire nous payons une compensation pour perte de revenus. La Senelec ne répercute pas les coûts de production sur le prix. AInsi, en tant qu’Etat, nous sommes obligés verser une compensation de perte de revenus. C’est notre engagement vis-à-vis des bailleurs de fonds et de la commission de régulation de l’énergie. Pour nous, l’avenir réside dans la diversification des sources de combustible. Nous sommes en train d’activer tous les projets hydroélectriques de la sous-région à travers les ouvrages de seconde génération de l’Omvs, de l’Omvg par Galou Téouta. Avec la Guinée, nous avons décidé de gérer et d’exploiter ensemble Souapiti qui fait 700 mégawatts. Car, c’est la diversification des combustibles et l’arrivée d’investissements de pointe qui permettront à la Senelec d’être performante dans l’avenir. Déjà, avec le concours d’une firme suédoise, la Senelec vient de lancer un projet de développement du biocarburant. Ainsi, avec la diversification, la Senelec devrait être performante et même avoir un surplus de production.

Sur un autre registre, nous avons prévu de construire des centrales pour faire face à la demande vertigineuse. Avant 2008, il faut réaliser 3 centrales. Deux sont en train d’être réalisées. Kounoune 1 est prête et elle pourra injecter dès le 31 octobre 22, 5 mégawatts sur le réseau.

Ultimatum : le président Wade a tenu sa promesse

Il y a eu un ultimatum qui nous a été adressé. On peut dire qu’il y a même une promesse du Président Wade. Mais elle a été tenue. Nous avons quatre groupes. Deux étaient en panne et deux en révision. Ce qui faisait 40 MW. Il y a aussi GTI à qui nous devons 6,2 milliards qui ont été payés. Et, il est revenu sur le réseau. C’est pourquoi, nous en sommes à une normalisation de la distribution. C’est-à-dire faire de sorte qu’on ne déleste plus pour manque de combustible et de produire en pleine capacité. Depuis le 16 octobre jusqu’à ce jour, les choses vont mieux. Nous sommes dans une phase où la normalisation est effective. Tout réseau qu’il soit des Etats Unis, du Canada, etc… sécrète des germes qui peuvent créer des perturbations momentanées. Le problème, c’est de se donner les moyens de les contenir. Actuellement, nous avons tourné le dos aux délestages pour manque de production.

Où sont les solutions de Bathily ?

S’il y a des solutions, je ne sais plus où elles sont. J’ai demandé même à ma secrétaire de chercher, peut être qu’il y avait un bureau avant moi, les solutions qui dormaient dans les tiroirs. Tout ce qui est nécessaire au développement du secteur de l’énergie est mis en oeuvre sous Me Wade. Le bon qualitatif est venu à partir de la présence de Macky Sall à la tête du secteur de l’énergie. Nous avons connu des perturbations au début de l’alternance et c’est avec le Pr Bathliy. J’ai beaucoup de respect et d’amitié pour lui, mais je voudrais qu’il nous parle de ces solutions. Si c’est dans les tiroirs peut être qu’il est parti avec elles.

GTI : contestation autour de 1,5 milliard

C’était une divergence entre l’ancien directeur général et moi-même. Il a considéré que le contrat pouvait lui permettre de contester la somme de 1,5 milliard. GTI n’a pas voulu reprendre son service, faute de visibilité. Je lui ai demandé de reprendre en lui payant la dette déjà calculée ; c’est-à-dire 4,7 milliards. Pour le montant contesté, nous allons engager des discussions. Car, nous n’allons pas nous permettre de payer 1,5 milliard s’il n’est pas valablement dû à GTI.



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