Les deux Rakkas malgré les rigueurs du Ramadan ont été célébrées à Saint-Louis dans la ferveur, l’allégresse et la spiritualité à la Place Faidherbe qui a encore refusé du monde.
5 septembre 1895, 5 septembre 2008. Plus d’un siècle que la confrérie mouride, avec les musulmans de Saint-Louis et du Sénégal toutes confréries confondues, célèbre ce rendez-vous du courage, de la vérité, de la confirmation de la volonté d’un homme qui a tout donné au Dieu Sublime et qui en retour, reçut une célébrité qui n’arrête pas de défier tous les contextes.
La célébration des deux Rakkas survenue cette année au tout début du Ramadan, a répondu aux attentes malgré les rigueurs du jeûne. La Place Faidherbe comme à l’habitude, a refusé du monde. La réédition de l’écran géant inauguré l’an dernier, a permis à un nombre important de talibés de ne pas traverser le pont Faidherbe et d’exécuter leur prière à Sor sur la Place Abdoulaye Wade, au moment où d’autres fidèles ont choisi, sous la surveillance de vedettes de la gendarmerie et sous l’oeil vigilant des sapeurs-pompiers, de traverser le grand bras du fleuve pour rejoindre la Place Faidherbe.
Serigne Mame Mor Mbacké qui a dirigé cette année la prière, a rappelé les vertus de Cheikh Ahmadou Bamba, en insistant sur le fait que l’heure n’est plus à rêver de l’action du saint homme, doit être, mais l’heure de l’application de ses recommandations pour sortir notre pays des besoins élémentaires.
Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur qui a présidé la cérémonie, en compagnie d’autres ministres, a d’abord apporté le salut du chef de l’Etat dont l’apport a contribué au succès de l’événement, avant d’adresser un satisfecit à tous les services impliqués dans l’organisation de cette cérémonie. Ainsi s’est terminée la célébration de 2008 à Saint-Louis, où demeurent encore pour quelques jours, les commerçants venus nombreux y tenter leur chance.
Pour rappel, la montée en puissance de la notoriété de Cheikh Ahmadou Bamba, vers la fin du 19e siècle, inquiétait les autorités de l’époque et ébranlait l’ordre établi par le colon au Sénégal. Car, entre payer l’impôt et donner la Adiya, le talibé sans hésitation, choisissait le second. C’était là un des gestes parmi tant d’autres qui ne pouvait pas laisser indifférents les Chefs de canton, qui n’ont pas hésité à saisir l’autorité coloniale qui, affolée, n’a pas tardé à convoquer le saint homme dans le cabinet du Gouverneur du Sénégal, pour enquête. C’est dans les locaux du palais où, fidèle à sa conviction et à sa croyance, il exécuta deux rakkas qui le rapprochaient davantage du Dieu Tout-Puissant.
Correspondant
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