Majmouth Diop : Wade salue la mémoire du « cousin » et du « maître »

Dakar, 28 jan (APS) - Le président Abdoulaye Wade a salué, dimanche à la levée du corps du docteur Majmouth Diop, leader historique du Parti africain de l'indépendance (PAI, gauche), la mémoire d'un cousin en famille et d'un maître en politique.

« Il (Majmouth Diop) nous a éduqués et nous a montré la voie. C'est lui qui m'a appris la politique », a déclaré Me Wade, en rendant hommage à « un des meilleurs fils » dont le Sénégal vient de perdre.

« Il était connu au-delà des frontières du Sénégal. Il était un précurseur », a-t-il souligné parlant de son combat pour l'indépendance de l'Afrique.

Majmouth Diop et Abdoulaye Wade, au-delà des liens de parenté, ont partagé un passé en commun, alors qu'ils étaient, à Paris dans les années 50, en tant que boursiers pour leurs études respectives (la pharmacie pour l'un, l'économie et le droit pour l'autre).

Aussi, le président Wade a rappelé qu'ils ont créé ensemble l'Association des étudiants nationalistes dont Majmouth était le président et lui le secrétaire général. Puis, ils ont été tous les deux à Bucarest (Roumanie) où Diop est resté un moment de sa vie pour des études.

A nouveau, ils se sont retrouvés en France. « A Besançon, nous avons partagé la même chambre d'étudiant pendant plusieurs mois », a rappelé Abdoulaye Wade.

Le secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (PDS, fondé en 1974) a signalé que s'il n'a pas appartenu au PAI, créé en 1957 par Dr Diop, c'était que « les bases » sur lesquelles il l'a institué n'étaient pas les siennes.

Mais, a-t-il précisé, « je lui dois mon éveil politique ».

« Un grand homme a disparu, le maître en nationalisme, en patriotisme et lutte anti-coloniale pour beaucoup de leaders politiques. S'il avait été un opportuniste, il aurait occupé de grands postes », a estimé le chef de l'Etat.

« Il a été un modèle de dureté (dans les convictions), mais la vie ainsi faite », a-t-il poursuivi.

Majmouth Diop est un leader emblématique de la gauche sénégalaise dont la plupart des leaders actuels et passés ont fait leurs armes politiques dans sa formation (le PAI).

Natif de Saint-Louis en 1922, il a été emprisonné en 1960 et s'était exilé pendant 16 ans avant de rentrer à la faveur de l'ouverture démocratique de Léopold Senghor.

Ce docteur en pharmacie, dont l'officine portait le nom de « Nation » a été candidat malheureux à la présidentielle de 1983 face à Abdou Diouf qui finira par faire de lui un vice-président du défunt Sénat, institué par le Parti socialiste en 1999.

SAB