Le décès tragique d’un malade mental errant à Niary Tally, survenu le samedi 23 novembre, a déclenché une onde de choc au Sénégal. Ce drame, marqué par l’intervention tardive des sapeurs-pompiers, met cruellement en lumière le délaissement de l’une des franges les plus vulnérables de notre société.
Ansoumana Dione, président de l’Association sénégalaise pour le suivi et l’assistance aux malades mentaux (ASSAMM), n’a pas mâché ses mots en réagissant à cette situation.
« Où est le ministre de la Santé et de l’Action sociale ? », interroge-t-il. « Au Sénégal, paradoxalement, c’est comme si le malade mental n’a pas le droit d’être assisté, s’il est en danger. C’est très grave et incompréhensible ».
Une situation qui interpelle
Ce décès, survenu après un appel à l’aide resté sans suite en raison de l’absence de papiers d’identification du malade, est une tragédie pour laquelle Ansoumana Dione exige des réponses. « L’heure est venue pour chaque Sénégalais de bien méditer sur le sort des malades mentaux errants », lance-t-il.
Il déplore une prise en charge défaillante dans les structures de santé du pays, où ces patients semblent relégués au second plan. « Aucune mesure n’a été encore prise par les autorités sanitaires pour corriger ces irrégularités qui causent d’énormes pertes en vies humaines ».
L’ASSAMM en première ligne
Face à cette réalité, l’ASSAMM tente de combler un vide institutionnel en apportant une aide concrète. Depuis janvier 2024, le centre Ansoumana Dione de Kaolack a permis à plus d’une centaine de malades mentaux errants de retrouver leur famille gratuitement.
Mais cette initiative, aussi louable soit-elle, manque cruellement de soutien étatique. « Les nouvelles autorités sanitaires n’ont pas voulu nous accompagner dans cette noble mission et c’est vraiment regrettable », déplore le président de l’ASSAMM qui ne baisse pourtant pas les bras.
Un appel à la responsabilité collective
Pour Ansoumana Dione, cette tragédie ne met pas seulement en cause les pompiers ; elle interroge l’ensemble du système et l’État sommé de prendre des mesures claires et décisives. « Ce problème ne concerne pas seulement les sapeurs-pompiers, d’où l’intérêt pour l’État de bien réagir », martèle-t-il.
Malgré les épreuves, il tient à saluer l’engagement de certains médias, notamment Seneweb, dont il loue la couverture de l’affaire. « Nous tenons surtout à remercier vivement le site d’informations générales Seneweb pour la manière dont cette information a été traitée avec responsabilité ».
Cet incident tragique résonne comme un appel à l’État pour reconsidérer la situation des malades mentaux errants au Sénégal et éviter que de tels drames se répètent.
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