MAMADOU HADY SARR PREMIER PRÉSIDENT DE LA COUR DES COMPTES : « Le recrutement des magistrats est un impératif »

Alors qu’il venait de prêter serment, le nouveau président de la Cour des Comptes, Mamadou Hady Sarr, a décliné les quatre priorités de son action à la tête cette institution. Parmi lesquelles le recrutement occupe une place importante. « Le recrutement est un impératif si nous voulons vraiment bien fonctionner, c’est vrai que nous avons des assistants mais ils sont limités dans leur action ». D’ailleurs, pour le premier président de la Cour des Comptes, le dernier recrutement remonte à 2003 et l’effectif actuel est de 26 magistrats dont sept emplois du supérieur et du parquet. Dans la même dynamique, le désormais président de la Cour des Comptes dénonce l’absence de chambres régionales. À cela s’ajoute le parachèvement de la réforme des textes, dont la loi organique n° 2012-23 du 27 décembre 2012 abrogeant et remplaçant la loi organique n° 99-70 sur la Cour des Comptes, constitue un acquis important pour Mamadou Hady Sarr.

« La réforme risque d’être inachevé »

Sur ce il prévient : « la réforme risque d’être inachevée s’il n’est pas pris en compte les projets de textes relatifs au statut des magistrats et des décrets d’application, sans qui la réorganisation des Chambres et la dotation du parquet en personnel, n’est pas envisageable ». Question sur laquelle il sollicite l’appui du ministre de l’Économie et des Finances. Par ailleurs, le projet de siège de la Cour fait partie des priorités de Mamadou Hady Sarr et fait l’objet d’une impatience aisément compréhensible, selon M. Sarr. Une réalisation qui devrait mettre un terme à l’éclatement des services de la Cour. En dernier lieu, Mamadou Hady Sarr compte poursuivre les mutations du contrôle, induites par les nouvelles directives de l’Uemoa. Adopté en 2009, le nouveau cadre harmonisé de gestion des finances compte six directives portant sur le code de Transparence en matière de gestion des finances publiques, la loi organique sur les finances, la nomenclature budgétaire, le tableau des Opérations Financières de l’Etat (TOFE) et le plan comptable de l’Etat. « L’application intégrale à partir de 2017 de ces directives va avoir un impact sur les procédures de contrôle, avec une montée en puissance de l’audit de performance », estime-t-il.

« Nul ne peut contester le rôle et l’importance d’une telle institution »

Auparavant, après avoir affirmé prendre toute la mesure des responsabilités qui pèsent sur lui, le premier président de la Cour des Comptes est revenu sur l’importance de cette institution. « Nul ne peut contester le rôle et l’importance d’une telle institution », dit-elle. En effet, selon Amadou Hady Sarr la culture de la reddition des comptes que les acteurs politiques, la société civile et les bailleurs de fonds promeuvent depuis quelques années, ne peut se concevoir sans l’assistance d’un organe de contrôle fort, indépendant et bénéficiant de moyens adéquats pour exercer ses missions. Des missions qu’il compte remplir avec célérité et objectivité. Par ailleurs, il a tenu à rendre hommage à son prédécesseur, Abdou Bame Guèye, qui a présidé la section des comptes du Conseil d’Etat pendant deux et la Cour des Comptes pendant douze ans. Et à Mamadou Touré, président de la Chambre des Affaires locales, avec qui il a collaboré au sein de la commission de vérification des comptes et de contrôle des entreprises publiques, pendant près de huit. D’ailleurs, ce dernier dans son allocution dira de lui qu’il est un homme entier.

Elhadji Mamadou Guèye DIOP (stagiaire)