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MANIFESTATION DEVANT LES GRILLES DU PALAIS : Un sinistré et sa famille squattent l’avenue L. S. Senghor ce matin

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MANIFESTATION DEVANT LES GRILLES DU PALAIS : Un sinistré et sa famille squattent l’avenue L. S. Senghor ce matin

Malick Ndao fait encore parler de lui. Pour la troisième fois, ce sinistré qui s’était fracturé la jambe dans un camp de recasement va encore squatter l’entrée du Palais présidentiel pour crier sa colère et réclamer une prise en charge médicale.

«Cette fois-ci, je le ferai avec toute ma famille.» Le quadragénaire Malick Ndao ne décolère toujours pas. Ce sinistré dans le désarroi et qui marche désormais en s’appuyant sur des béquilles va passer à la vitesse supérieure ce matin en squattant l’entrée du Palais de la République avec sa famille. Un hôte particulier pour Wade. Et hier déjà, Malick Ndao a pu mesurer la chaîne de solidarité qui s’est spontanément mise en place à Jaxaay pour le soutenir. Là-bas, ils s’étaient tous mis, hier, sur leur trente et un pour l’écouter leur narrer sa mésaventure avant de l’encourager.

C’est en 2005 que la vie de Malick Ndao, comme celle de milliers d’habitants de la banlieue, a basculé. Résidant à l’époque au quartier Djedah 2 situé dans la commune d’arrondissement de Djedah-Thiaroye-Kao, Malick Ndao, comme tous ses voisins, a assisté, impuissant, au déferlement des eaux de pluie qui ont tout emporté sur leur passage. Depuis lors, on colle à ses habitants le nom de sinistrés. Leurs maisons inondées, les bagages emportés, Malick Ndao et ses voisins sont alors évacués en urgence par l’Etat du Sénégal, puis relogés dans des sites éparpillés un peu partout dans la banlieue. Malick et sa famille sont ainsi orientés vers le site de recasement de Yeumbeul situé dans un terrain vague à l’intérieur de l’ex-camp de la Marine française. Là-bas, une vie difficile commence pour Malick et sa famille, dont sa mère, obligés de se partager un espace réduit dans une petite tente.

Chute dans les toilettes

Le 11 décembre 2005, soit quelques semaines seulement après leur arrivée dans le site de Yeumbeul, le sort va encore s’acharner sur Malick Ndao qui chute dans les toilettes et se retrouve avec une fracture de la hanche droite. Commence alors une véritable descente aux enfers. Évacué par les services de la Croix-Rouge, Malick Ndao est finalement admis à l'hôpital A. Le Dantec. «Dans cet hôpital, ils m’ont réclamé 20 000 FCfa pour effectuer des analyses, puis cent mille francs pour une prise en charge. Je leur ai dit que je n’avais pas cette somme et ils ont refusé de me soigner», informe Malick Ndao. Mis au parfum, le gouverneur Ndary Faye s’investit et réussit à obtenir des soins pour Malick Ndao. N’empêche qu’après les soins, une facture de 210 000 FCfa lui est présentée.  À défaut de payer cet argent, l’hôpital ne lui garantit pas le suivi médical et pendant deux mois Malick garde le lit dans une tente au site de recasement de Yeumbeul. Sa situation, loin de s’améliorer, empire. Et lorsqu’il décide à nouveau de mener des démarches pour alerter les autorités, le sort s’en mêle : il chute à nouveau dans un bus et se fracture encore la même hanche droite.

Ballotté entre plusieurs structures sanitaires de la place, Malick Ndao atterrit finalement au cabinet du Dr Abdoulaye Ndiaye à Le Dantec. Dans le rapport médical établi par ce dernier et dont nous avons obtenu copie, il est mentionné qu’il persiste «une grosse perte de substance osseuse sous trochantéro-diaphysaire nécessitant une allogreffe. Faute de banque d’os à Dakar, cette chirurgie ne peut pas être faite dans nos structures.»

Prise en charge médicale refusée

Des demandes de prise en charge pour une évacuation sanitaire sont alors adressées d’abord à l’ex-Premier ministre Haguibou Soumaré, puis à son successeur Souleymane Ndéné Ndiaye. Dans les deux cas, le sinistré qui doit être en réalité pris en charge par l’Etat, puisque s’étant blessé dans un site de recasement, est orienté vers le ministère des Affaires sociales. En vain, malgré l’implication du président de l’Ondh, Me Assane Dioma Ndiaye. Et pourtant, le temps presse. Malick Ndao peut, à tout moment, perdre définitivement sa jambe. Un devis estimé à 14 650 euros pour sa prise en charge médicale en France a été établi par le Docteur Olivier Guyen du Chu de Lyon. Hélas, les autorités continuent de se renvoyer la balle.

Déjà par deux fois, Malick Ndao a manifesté devant le Palais avant d’être interpellé par la police, puis déféré au parquet. Dans les deux cas, il a été condamné à un mois avec sursis. Cette fois encore, face «au louvoiement» des autorités, Malick Ndao, après avoir informé «sans résultat» le préfet, va à nouveau manifester sa colère devant les grilles du Palais présidentiel avant d’envisager le  dépôt d’«une plainte contre l’Etat du Sénégal pour non-assistance».



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