Des jets de pierres en provenance de la grande Mosquée de Dakar, contre des tirs de lacrymogènes dirigés vers l’intérieur dudit édifice religieux ! Il s’en est suivi l’entrée au pas de charge, des forces de l’ordre dans la mosquée. Pour mater et déloger les manifestants ! Il y a eu des blessés et des arrestations. Le tableau se passe de commentaires. Jamais dans l’histoire de la jeune nation sénégalaise, un tel fait ne s’était encore produit. Surtout à la veille de la tenue du sommet de l’Organisation de la conférence Islamique au Sénégal. C’est une marche officiellement non autorisée, qui a été à l’origine de cette situation. La communauté musulmane, sous la houlette du Mouvement de la réforme pour le développement social (Mrds) de l’Imam Mbaye Niang, a voulu manifester pacifiquement. Ce, contre la libération sans jugement de personnes arrêtées pour homosexualité. Les musulmans venus pour la prière du vendredi à la Grande Mosquée de Dakar, ont bravé l’interdiction de marcher, et sont tombés sur les forces de l’ordre, qui les ont repoussés.
Revenant sur les faits, le Pr Iyane Sow, adjoint de l’Imam Mbaye Niang, explique que le jeudi, ils ont parlé avec Ibrahima Sakho, préfet de Dakar, sur sa demande. M. Sakho leur a exprimé son inquiétude par rapport à l’itinéraire de la marche. Mais ils l’ont rassuré en changeant l’itinéraire. Partant de l’Institut islamique, pour finir à la place de l’Obélisque. C’est en ces termes qu’ils se sont quittés. Mais le soir, un de leurs éléments a été convoqué par le commissariat de la Médina, pour lui notifier l’arrêté d’interdiction de la marche. Ce dernier a refusé de signer l’arrêté, considérant que le Préfet a déjà donné son approbation. Et c’est à quelques minutes de la prière du vendredi (14 heures) que l’interdiction a été rendue publique.
La police s’explique
Le colonel Alioune Ndiaye, chargé des relations publiques, a déclaré que l’interdiction de marché a été notifiée à M. Ibrahima Ciss le jeudi soir. Mais l’émissaire de l’Imam Mbaye Niang a refusé de signer la notification. M. Ndiaye a aussi précisé que le préfet ne délivre pas d’autorisation. Il prend acte ou sort un arrêté d’interdiction de la marche. Et dans ce cas, il a interdit la marche pour «risque de troubles à l’ordre public».
L’itinéraire et les banderoles font reculer l’Etat
L’Imam Mbaye Niang et ses amis ont eu raison d’être surpris par l’interdiction de la marche. Car le préfet était sur le point de prendre acte et de faire encadrer la marche. Mais de sources policières, c’est l’itinéraire de la marche, mais aussi le contenu de certaines banderoles qui attaquent des autorités de l’Etat, qui posaient problème. Et ce sont des agents qui ont infiltré les marcheurs qui ont averti les autorités.
Iyane Sow signale à ce sujet que beaucoup de banderoles ont été censurées à l’avance. Et ils ont mis leur logo sur leurs banderoles, pour éviter tout équivoque. Mais pour le reste, ils ne pouvaient pas tout contrôler. Le colonel Ndiaye a déclaré qu’il n’a rien à dire sur ce sujet qu’il ne maîtrise pas.
Serigne Bara obtient de Wade la libération des manifestants
Hier, la police a fait usage de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants. Mais aussi, elle a interpellé plus de deux dizaines de personnes, dont, Oustaz Alioune Sall chroniqueur religieux à Sud Fm. Mais c’est vers les coups de 18 heures et en présence de l’Imam Mbaye Niang, qu’ils ont été libérés des grilles du commissariat central. A ce propos aussi, des sources bien au fait de la marche, suivie depuis Touba, informent que Serigne Bara Mbacké khalife général des Mourides a appelé pour qu’on libère les manifestants interpellés. Ce qui a été fait.
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