MARCHE DE CASTORS - Insalubrité, canalisation défectueuse, cohabitation difficile,… La mairie de Dieuppeul- Derklé indexée

Le marché de Castors, un des plus importants de la capitale sénégalaise, est confronté à des problèmes d’insalubrité dont se plaignent les commerçants et les riverains qui chargent la mairie d’arrondissement qui, à son tour, les renvoie vers la ville de Dakar. Le voisinage entre ces deux groupes ne se passe pas sans heurts : les seconds déplorent les bagarres et autres disputes entre commerçants.

Situé dans la commune de Dieuppeul-Derklé, le marché de Castors est l’un des plus grands marchés de légumes de la ville de Dakar. Il accueille, chaque jour, des milliers de personnes et approvisionne les marchés environnants. Malgré les profits considérables que la mairie y tire, les commerçants déplorent le fait que celle-ci reste muette face aux problèmes d’insalubrité, de canalisation, et le manque d’éclairage. «Des fois, on cotise pour louer des camions citernes pour aspirer l’eau de la pluie qui stagne au niveau des artères du marché», révèlent les commerçants. Ceux-ci estiment aussi que la collecte des ordures n’est pas régulière.
Les riverains, quant à eux, dénoncent une occupation anarchique des trottoirs. «Les commerçants étalent leurs marchandises devant la porte de ma maison», dit Adama Diallo, une dame du quartier.
Les autorités municipales, par le biais de Pape Amadou Ndiaye, deuxième adjoint au maire, chargé de l’environnement, ne se refusent pas à répliquer. Selon ce dernier, c’est un problème de comportement. Il déplore le fait qu’«ils (les commerçants) se trouvent incapables de porter leurs bacs à ordures vers les camions qui assurent la collecte et non le ramassage. Ils trafiquent l’électricité, ils bouchent les égouts avec du ciment, sous prétexte qu’ils dégagent de l’odeur nauséabonde».
Le marché de Castors est un lieu de convergence pour beaucoup de jeunes sénégalais et étrangers. La plupart d’entre eux habitent la banlieue et la fréquentation du marché par des hommes est plus importante. Les femmes s’intéressent plus à la vente de légumes et de poissons.
Pour ce qui est des problèmes, les avis sont partagés. Selon El Hadji Mamadou Diop, représentant des commerçants par ailleurs délégué principal du marché, «certes, il y a des problèmes, mais c’est dû au fait que le marché gagne de plus en plus du terrain et accueille de plus en plus de monde. Le marché est saturé». «Nous avons saisi Pape Diop, maire de la ville de Dakar. Il nous a dit que des chantiers ont été prévus pour le marché de Castors», soutient-il.
Les commerçants font savoir aussi qu’ils ont construit eux-mêmes les cantines qu’ils occupent avec leur propre argent. N’empêche, ils payent 4500 ou 6000 francs Cfa par mois, selon les dimensions de la cantine.
Les riverains sont d’avis que «les autorités doivent délocaliser ce marché, parce qu’(ils) so(nt) dans une zone d’habitation». Ce point de vue s’explique aussi par le fait qu’ils sont confrontés à d’énormes problèmes d’insalubrité. Yacine Guindo, une des habitantes de la zone révèle que «les commerçants, à leur descente, laissent leurs ordures ici. C’est nous qui balayons, chaque jour».
Les commerçants se disputent, se bagarrent, tous les matins, afin d’obtenir une place pour mener leur petit commerce, ils nous empêchent de dormir, dixit une riveraine. 
En plus, les riverains condamnent les autorités communales qui, pour eux, ne font pas leur travail. «Ils n’ont rien fait dans ce marché, ils ne font que récupérer les taxes», dénoncent-ils.
Les autorités municipales, elles, déplorent le fait que la Mairie de Dakar ait octroyé aux commerçants la gestion de l’édicule du marché. Et que ces derniers se trouvent être les responsables des problèmes qui subsistent au sein du marché. «Encore une fois, le marché appartient à la Mairie de Dakar et non à la Mairie de Dieuppeul-Derklé», dit Pape Amadou Ndiaye, deuxième adjoint au maire. Ce dernier ajoute : «Le marché est dans un creux et  l’eau de pluie qui provient des artères de Dieuppeul et Derklé vient se jeter au niveau du marché. En plus de cela, nous n’avons pas le droit de toucher aux canalisations, c’est l’Onas qui gère ce domaine.»