Les militaires invalides du Sénégal ont marché hier pour réclamer le doublement de leurs pensions, comme il est indiqué dans l’article 19 de la loi 67-42 de 1967. Au cours de leur marche, une quinzaine d’entre eux ont été blessés par les policiers dont trois sont dans un état grave.
Hier, les anciens militaires du Sénégal ont tenté de battre le macadam. Non pas pour se souvenir des moments de gloire que leur a procuré leur participation aux différentes guerres, mais pour se faire entendre. Et crier une « injustice » à laquelle ils font face depuis 1967. Les marcheurs n’étaient autres que les militaires invalides, regroupés au sein de l’Association nationale des anciens militaires invalides du Sénégal (Anamis).
Sur leur chemin, ils trouvent des policiers voulant leur barrer la route. L'ego militaire a alors prévalu. Bilan : quinze blessés graves chez les invalides dont deux évacués aux urgences. Sept d’entre eux seraient toujours entre les mains des policiers du Plateau. Ce qui n’a rien enlevé à la détermination des invalides militaires. Et depuis hier, ils observent une «grève de la faim illimitée», à l’Office national des anciens combattants (Onac), exigeant par cet acte la revalorisation de leurs pensions. Mbaye Jacques Diop, le président du Craes, de même qu’un émissaire de la Présidence, ont tenté vainement de dissuader ces soldats qui ont participé à plusieurs fronts dans le monde. Rien n’y fait. Issa Sène, le chargé à l’organisation de l’association, accuse les policiers d’avoir brutalisés des militaires malades. Pour lui, ce qu’ils revendiquent leur revient de droit. « On ne veut pas quémander, on veut simplement notre argent », affirme-t-il fermement.
Cet argent qu’ils n’arrivent pas à percevoir leur est pourtant alloué par l’article 19 de la loi 67-42. De l’avis des membres de l’Anamis, cette loi aurait dû avoir des incidences bénéfiques dans leur pension d’invalidité. « Notre pension doit passer du simple au double. Et cela doit se faire au mois de janvier. C’est pourquoi, lors de la dernière session budgétaire, le ministre de l’Economie avait promis de doubler l’indice des militaires invalides. Ce qui ne s’est pas fait », explique Issa Sène qui, en compagnie de quarante de ses camarades, observe cette grève de la faim. Leur unique souhait, c’est d’être reçu par le président de la République. Un voeu qui a tout de même des allures d’une menace. « Il y a certes des gens parmi nous qui ont commencé à sentir des douleurs à cause des médicaments qu’ils n’ont pas pris, mais sans le président, nous ne bougerons pas d’ici », martèle Issa Sène que nous avons joint au téléphone.
Cette tentative de marche hier est la sixième du genre, pour ces anciens militaires.
Et c’est après moult rencontres infructueuses avec les autorités, ministres des forces armées et Cemga, que les invalides sont descendus dans la rue. Peut-être que le Chef de l'État, en sa qualité de chef suprême des Armées, tentera d’entrer en contact avec ces anciens militaires dont la plupart ont représenté le Sénégal dans les plus célèbres guerres modernes. Créée en 1999, l’Anamis est forte de 665 membres.
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