Une agression de plus, serait-on tenté de dire, mais aujourd’hui la torture subie a fait l’objet d’un enregistrement sonore. Ce qu’on y entend est tout simplement effroyable.
Les faits sont d’autant plus graves qu’ils se sont déroulés à l’occasion d’une manifestation sportive importante pour l’équipe nationale du Sénégal de football, au stade Léopold Sédar SENGHOR et dans une zone réservée à la presse pour réaliser des interviews avec les joueurs et les entraîneurs.
Depuis, les jours sont passés sans que les autorités du pays fassent montre de la plus petite volonté de faire respecter l’Etat de droit. Plus grave encore, avant-hier jeudi 26 Juin 2008, moins d’une semaine après l’agression barbare, d’autres journalistes ont été empêchés de faire leur travail par l’usage d’actes de violence à la permanence nationale du PDS, sise à la VDN. Il s’agit d’Ousmane MANGANE et de Pierre Dasylva de Walf TV, ainsi que d’Ibrahima Lissa FAYE de ’’Sud Quotidien’’.
Il est utile de rappeler l’importance de la presse dans un pays. L’article 8 de notre Constitution garantit aux citoyens le droit à une information plurielle. Ce sont les professionnels de l’information et de la communication qui sont chargés de mettre en pratique ce droit des citoyens à l’information. C’est à la presse de chercher quotidiennement les informations, de les traiter et de les diffuser. Et c’est la raison pour laquelle tous les citoyens, plus particulièrement les forces de l’ordre, doivent assurer la protection des journalistes et techniciens dans l’exercice de leur noble mission.
La manifestation d’aujourd’hui marque un ras-le-bol généralisé devant la récurrence des menaces et autres agressions contre la presse, sans oublier l’apparente indifférence des autorités nationales et l’impunité qui semble érigée en règle après la commission de tels faits.
Voilà pourquoi aujourd’hui la presse sénégalaise dans son ensemble, mobilisée et unie :
- Exige l’ouverture immédiate d’une information judiciaire visant à punir les auteurs et commanditaires de ces exactions ;
- Exige, au-delà des sanctions administratives, l’application effective de sanctions pénales ;
- Exige des pouvoirs publics la protection, en tout lieu et en toute circonstance, des professionnels de l’information et de la communication dans l’exercice de leur profession ;
- Exige l’arrêt de la campagne de diabolisation menée contre la presse, qui ne fait que son travail d’information de l’opinion.
Fait à Dakar le samedi 28 juin 2008
Mémorandum remis par la délégation composée de :
- représentant Synpics, Mme Diatou Cissé Badiane
- représentant Patrons de presse, Madiambal Diagne
- représentant ANPS, Mamadou Diouf
- représentant CRED, Mamadou Amat
- représentant Groupe Futurs Médias, Mamoudou Ibra Kane
- représentant Comité pour la défense et la protection des journalistes, Yakham Mbaye, porte-parole
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