MARCHE - Volontaires, vacataires et maîtres contractuels dans la rue : Menace d’une année blanche agitée par le Sels et l’Ues

Les enseignants réunis autour des deux syndicats, Sels et Ues, ont marché dans les rues de Dakar pour défendre leur plan d’actions n’hésitant pas à sortir les brassards rouges et à brandir la menace d’une année blanche.

Ils s’étaient tous donné rendez-vous, hier matin, au rond-point Sandaga, en face du désormais ex-Centre commercial El Malick, point de départ de la marche organisée par le Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels) et l’Union des enseignants du Sénégal (Ues). Volontaires, maîtres contractuels et vacataires ont marché jusqu’au siège de la Rts pour défendre leur cinquième plate-forme revendicative. On aura entendu des slogans comme, oui à la négociation et non au dilatoire ou encore des appels à la rescousse des parents d’élèves. Pour une fois, ceux que l’on peut considérer comme ceux qui vivent les conditions les plus précaires dans le corps des enseignants ont sorti les fameux brassards rouges et ce, sous une forte, mais néanmoins bienveillante escorte policière.

Et, cette fois-ci, ils sont bien décidés à en découdre avec les autorités et menacent de paralyser le système éducatif. «Nous n’écartons aucune mesure légale à notre portée, pour amener les autorités à la table des négociations, nous irons jusqu’à une année blanche s’il le faut», affirme Gougna Niang sur un ton pour le moins guerrier.

Mais, le secrétaire général de l’Ues s’empresse de préciser qu’il faudra bien situer les responsabilités d’une telle situation, car il estime que, de leur côté, ils avaient épuisé toutes les voies de recours possibles, «nous ne serons en aucun cas responsable d’une année blanche, la dernière rencontre que nous avons eue avec le gouvernement, alors qu’on s’attendait à des engagements fermes,on nous a signifiés que c’était une rencontre d’imprégnation et jusqu’à présent des négociations sérieuses ne sont pas ouvertes».

C’est tout «ce dilatoire» que dénoncent les manifestants qui, après plusieurs débrayages qui sont restés sans suite, ont décidé de passer à la vitesse supérieure.

Pour le leader de l’autre syndicat, le Sels, la marche a pour objectif de sensibiliser l’opinion et les parents d’élèves sur la nécessité de prendre en compte leurs revendications pour le retour de la paix dans le système éducatif. Souleymane Diallo estime que, malgré les assurances données par le chef de l’Etat, rien n’a encore été fait. Les revendications des marcheurs ont pour noms : validation des années de vacation, de contractualisation et de volontariat, l’augmentation des quotas de reclassement des maîtres et professeurs contractuels. Il y a aussi la question de la formation pour ces corps, sans compter l’accès au crédit pour le logement et last but not least, l’allocation d’une indemnité de logement. Les enseignants vont passer à leur sixième plan d’actions s’ils n’obtiennent pas satisfaction. La marche avait comme point d’orgue les «grilles des lamentations» de la Rts, les manifestants espérant ainsi la couverture de leur mouvement d’humeur par la télévision nationale.