Samedi 20 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Societe

Mauvais résultats du bac : les explications du corps syndical

Single Post
Mauvais résultats du bac : les explications du corps syndical

Le baccalauréat de cette année a encore enregistré une baisse significative : 42,9 % de réussite cette année contre 48,5% en 2007 et 50% en 2000. Des syndicalistes, en tant qu’acteurs majeurs du système éducatif, apportent ici leurs éclairages en expliquant les raisons d’une telle contre-performance. D’après leurs analyses, ces résultats insuffisants sont beaucoup moins dus aux perturbations intervenues au cours de l’année scolaire écoulée, qu’à un véritable malaise qui paralyse le système éducatif sénégalais.

Les mauvais résultats du baccalauréat 2008 ne sont pas liés aux perturbations notées dans le système éducatif. Mouhamadou Mbodj du Cadre unitaire des syndicats de l’enseignement moyen du Sénégal (Cusems) en veut pour preuve que son organisation n’est pas allée en grève cette année. Une affirmation soutenue par Mamadou Diop Castro de l’Union démocratique des enseignants du Sénégal (Uden). Selon M. Diop, la lutte de l’Intersyndicale n’a pas fondamentalement affecté le Moyen secondaire où de la résistance a été notée au niveau de certains syndicats qui n’avaient pas suivi leurs plans d’action. Certes, il y a eu les grèves d’élèves, ainsi que des actions ponctuelles de professeurs, toutes obédiences confondues, dans quelques localités comme Mbour, Thiès et Kaolack etc., liées au retard et/ou au non paiement des indemnités de déplacement dans certaines zones du pays. Mais, globalement, on ne peut pas parler de perturbations sérieuses dans le Moyen secondaire qui justifient les résultats catastrophiques de cette année.

De l’avis de ces syndicalistes, le malaise est beaucoup plus généralisé. Pour Mouhamadou Mbodj du Cusems, deux faits peuvent être relevés pour expliquer ce phénomène .D’abord, il y a un désengagement des élèves dû à la dévalorisation des études. Pour lui, les élèves ont d’autres modèles de réussite qui passent notamment par le sport ou la musique. Ensuite, soutient-il, il y a « une violence institutionnelle » qui se traduit par une mauvaise politique du gouvernement. Cette politique passe par le recrutement de vacataires et de volontaires qui ne sont ni formés ni bien payés. Ces explications ressemblent forts à celles fournies par Mamadou Diop Castro qui se veut catégorique. Selon le secrétaire général de l’Uden, « les résultats scolaires ne dépendent pas d’une seule année scolaire, car l’enseignement est un processus ininterrompu qui commence du préscolaire au lycée et même à l’université ». Pour dire que le mal est profond ». En effet, martèle t-il, « les programmes sont démentiels. On apprend trop de choses aux enfants, les infrastructures sont inadéquates, les effectifs pléthoriques, le matériel pédagogique toujours insuffisant, le taux d’encadrement déficient, de l’élémentaire à l’université, les orientations du système éducatif sont calés sur l’enseignement du français et non sur les langues nationales ».

Castro ajoute également que le gouvernement a hypothéqué la politique de recrutement et de formation des enseignants, ce qui se traduit par la baisse de la qualité des formations en impactant la qualité des apprentissages et les résultats et rendements scolaires. S’y ajoute, toujours selon lui, l’instabilité du système éducatif qui est une condition à ne pas perdre de vue.

Pour Castro, les enseignants étaient considérés comme les privilégiés de la fonction publique, mais aujourd’hui, ce sont les parias de la fonction publique. Ils ont les salaires les plus bas. L’Etat a préféré booster les autres catégories et les enseignants sont obligés de battre le macadam. C’est dire donc que la stabilité est un facteur important.

Marième Sakho Dansokho, Coordonnateur de l’Intersyndicale constate, pour sa part, note depuis 2006, « une baisse continue des résultats du bac ». Cela est à mettre, selon elle, sur au compte de la baisse du niveau des élèves qui, avec les perturbations des années passées, ne terminent pas les programmes et malgré tout, passent en classe supérieure. Pour elle, les raisons de la modestie des résultats du bac peuvent remonter jusqu’aux conditions dans les quelles la classe de seconde a été passée.



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email