Vendredi 19 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Top Banner
Societe

MBOUR/EMIGRATION CLANDESTINE VERS LES CANARIES - Les vents de la mort n’arrêtent pas les fous de la mer

Single Post
MBOUR/EMIGRATION CLANDESTINE VERS LES CANARIES - Les vents de la mort n’arrêtent pas les fous de la mer

« Mbeuk-mi » ou l’odyssée vers les Canaries continue à répandre son lot de victime du côté de la Petite côte, et a fini de faire découvrir l’engagement des candidats qui bravent la mort pour croiser leur destin avec une hypothétique arrivée dans un Eldorado bien incertain. De sucre, de désespoir et de malheur sont autant de mobiles pour ce voyage périlleux. Le chemin de tous les dangers pour ces « fous « de la mer.

« Barsaax » ou Barcelone est la justification de tant de jeunes déboussolés par l’argument économique, ils n’ont plus de repères devant l’offensive d’une pauvreté endémique qui a fini de saper leur moral fondant comme beurre au soleil. La réponse est toute faite, pour y échapper faire le vide. Toutes les recettes sont désormais connues au bataillon. Si au début, des trésors familiaux sont investis pour la cause, des tontines, des terres bazardées, des fonds de commerce et même des vols sont opérés pour trouver le ticket.

Rapatriés d’Espagne, le recommencement est dur et une seule option semble de mise pour ces gens : repartir. Malades, le lot de certains désespérés qui ont fini par se mettre à l’évidence ne suffit pas à les décourager même s’ils vivent un malaise profond. Les conséquences d’un tel désastre sont incalculables. Les candidats ne sont plus découragés par la mort. Les cadavres qui se comptent par dizaine sont insignifiants à leurs yeux. Ils pensent à ceux qui ont la vie sauve et ont franchi les Canaries. Ils les considèrent comme des présumés à une vie paradisiaque pour des gens qui répugnent à continuer de vivre dans la pauvreté. S’intéresser à ceux qui ont bravé la mer permet de voir que des foyers sont dans l’expectative, sans aucune nouvelle de leurs proches plongés dans le vent mou et agité de l’océan.

Certaines dames sans aucun signe de leurs maris cherchent à laisser filer le temps avec un mince espoir d’un coup de fil salvateur venu de l’autre côté, d’autres plus sceptiques s’attendent à des rapatriements ou au pire.

La loterie du pire

Sur le plan économique, on distingue deux camps : - la Mafia qui se remplit les poches se développant de jour en jour. On voit des réseaux ramifiés dans l’ensemble du pays et d’autres de la sous-région. Des données qui sont corroborées par des arrestations de candidats recrutés depuis la Gambie ou des ressortissants de pays de la sous-région convergeant des villes côtières
à la recherche de convoyeurs ou passeurs recommandés.

Les organisateurs de cette périlleuse aventure ont su Appâter les membres du secteur informel. Brocanteurs, marchands ambulants, frigoristes, mécaniciens ont tous fait les frais de ces convoyeurs spécialistes des voyages sans retour pour la plupart. Se faisant discrets avec les arrestations en série, certains parviennent encore à tromper la vigilance des forces de l’ordre et à organiser. Les bénéfices faramineux les poussent à trouver des stratégies pour faire prendre le risque. Une pirogue de 100 personnes candidates rapporte en gros 25 millions FCFA pour des dépenses maximalisées à 15 millions (toute la logistique confondue).

Certains propriétaires ont préféré se débarrasser de leurs sennes tournantes pour se reconvertir dans le métier convoyeur passeur. Les mafiosi se sucrent le plus. Le métier de charpentier qui a battu de l’aile avec la conjoncture difficile a repris ses droits avec le
voyage vers l’Espagne. Les grandes embarcations edont la taille est comprise entre10 et 27 mètres sont vendues à des gens de la mafia qui les ont mises en route vers l’Espagne. Les commandes de bois pour la confection ou la construction de pirogues de plus en plus grandes ont suivi.

Au bout du compte, à la raréfaction du poisson s’est ajouté le manque de marins pêcheurs. Si on n’y prend garde, les produits halieutiques vont connaître une sous -exploitation alors que le contraire a été longtemps décrié. Plus discrets, boutiquiers, boulangers, gérants des stations d’essence sous douane se frottent les mains et font des affaires. Même un commerce de fûts pour des réserves d’eau ou de carburants a pris des proportions extraordinaires sur tous les quais de pêche de la Petite côte.

 



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email