Les rapatriés d’Espagne de Mbour demandent au Chef de l’Etat de leur accorder des visas. Ils ont exprimé cette sollicitation au cours d’un point de presse tenu au stade municipal. Au nombre de 400, ces émigrés clandestins se sont organisés en un mouvement pour défendre leur cause, forts de leur expérience commune qui a forgé entre eux des relations de fraternité et de solidarité Après avoir annoncé une marche pacifique, les rapatriés de Mbour y ont finalement renoncé suite à une rencontre avec l’autorité administrative.
A la place, une délégation des ces 400 jeunes rapatriés, des commerçants, des pêcheurs, des tailleurs ont crié leur désarroi devant la presse locale, tout en sollicitant du gouvernement qu’il satisfasse leurs doléances. La promesse faite par le Chef de l’Etat d’octroyer à certains d’entre eux des visas pour l’Espagne n’a pas manqué d’aiguiser leurs appétits. « Nous réclamons notre part des visas promis par le Chef de l’Etat.
Le plan Reva , ça ne nous intéresse pas parce que nous ne sommes pas des agriculteurs. Nous sommes des commerçants, des pêcheurs, des tailleurs. On ne doit nous aider que par rapport à nos domaines de compétences », déclare leur porte-parole Cheikh Mbodji. « Nous avons tout perdu. Certains ont vendu leurs biens pour aller en Espagne, d’autres ont perdu leur emploi. Actuellement nous sommes dans le désarroi et le désoeuvrement. Nous ne sommes pas des voleurs, ni des voyous.
Ce que nous voulons c’est pouvoir subvenir à nos besoins », ajoute pour sa part Adama Mané. Les rapatriés continuent toujours de s’insurger contre leur sort, fondant leur dépit sur le fait que seuls les Sénégalais ont été rapatriés. Après la promesse faite par le Chef de l’Etat d’octroyer des visas à certains rapatriés, ceux de Mbour ont encore les yeux braqués sur les côtes Espagnoles qu’ils ont atteint au bout d’un voyage périlleux qui a emporté maints de leurs compatriotes. La Petite Côte fut l’un des principaux lieux de départ de milliers de jeunes en direction de l’Espagne dans des pirogues de fortune.
La plupart d’entre eux sont des pêcheurs mais parmi ce bataillon, on compte également des commerçants et tailleurs qui ont bravé la mer pour la première fois. Après un mois de séjour dans des camps, ces jeunes ont retrouvé les siens, sans le sou, eux qui pensaient retrouver l’Eldorado.
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