Le 31 mai 2006. C’est le dernier délai fixé aux autorités par le Collectif des professeurs sortant de l’Ecole normale supérieure (Ens), de l’Ecole nationale des arts (Ena) et de l’Inseps qui courent après six mois d’arriérées de salaire. Passée cette date, convenue avec les autorités étatiques qui promettent le règlement définitif de cette question pécuniaire, ces enseignants promettent de mettre en branle l’arme de la rétention des notes de devoirs et de compositions du second semestre dans les lycées et collèges où ils servent. Ceci, sans compter une autre stratégie qu’ils se refusent à dévoiler, mais dont les échos se feront entendre, à temps voulu. Une rencontre face à la presse a permis à ce collectif de revenir sur les péripéties de leurs différentes rencontres de pourparlers avec le ministre de l’Education dans un premier temps, puis avec une délégation de collaborateurs du Premier ministre à la Primature.
Les camarades du coordonnateur Abou Bâ avaient sonné l’alerte, dès le 1er mars dernier, en désertant les salles de classe pour une marche de protestation, un sit-in devant leur ministère de tutelle et une grève qui a débouché sur un appel au dialogue des autorités. Après une rencontre avec le ministre de l’Education, c’est du côté de la Primature qu’un deuxième appel au dialogue viendra avec la tenue, le 5 avril dernier, d’une rencontre avec des collaborateurs du chef du gouvernement. De cette entrevue est née la signature d’un ordre de recrutement, qui vient mettre le baume au cœur des camarades de M. Bâ. Face à la pression des enseignants membres de ce collectif, qui ont tous quitté leurs postes de service, un dossier est composé à l’issue de cette rencontre par les autorités de la Primature qui l’envoie au ministère de la Fonction publique et promet, de ce fait, un traitement diligent. Mais, la lenteur des procédures administratives est très vite brandie par la tutelle. Et, c’est de là que vient la date du 31 mai prochain à laquelle, ils promettent le règlement définitif de la question.
Une demande qui, au début, n’a nullement gagné l’approbation de M. Bâ et ses collègues, mais qui, après concertations, s’y sont pliés. Et, c’est le 27 avril prochain qu’ils rejoindront leurs classes, au plus tard, en attendant l’expiration du dernier délai qu’ils ont accordé aux autorités. «Si les salaires ne tombent pas le 31 mai, nous allons faire de la rétention de notes et allons tous regagner Dakar pour le déroulement de notre stratégie qu’on a fini de peaufiner», promet Honoré Manga, adjoint au coordonnateur du collectif de ces professeurs. Dans le cadre de ce plan d’actions qu’ils s’abstiennent d’étaler, «prématurément», sur la place publique, ils annoncent «une méthode très orthodoxe», qui «risque de faire tâche d’huile dans le système éducatif du pays».
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