Menaces de Sud- Africains conte les étrangers : les Sénégalais ’’ pas concernés’’

Jo’burg, 11 juil (APS) – Des ressortissants sénégalais interrogés par l’envoyé spécial de l’APS, ont déclaré qu’ils ne se sentent pas concernés par les menaces proférées par des Sud-Africains contre des étrangers vivant sur leur territoire.

Des chaînes de télévision et de radio ainsi que des journaux ont rapporté ces derniers jours des menaces que des Sud-Africains auraient proférées contre des étrangers, en leur demandant de quitter leur pays.

Face à ces menaces et malgré les assurances de la police sud-africaine, des ressortissants du Zimbabwe instruits par des violences des deux dernières années, ont préféré prendre les devants et quitter le pays hôte de la Coupe du monde 2010, avant la finale de dimanche, craignant des représailles après la fin de la compétition.

Dernier président de la défunte Association des Sénégalais d’Afrique du Sud, Pape Djinne Dieng a assuré que seuls les étrangers habitant dans les townships peuvent craindre pour leur vie.

‘’Les ressortissants sénégalais sont établis dans les quartiers résidentiels de Berea et de Hilbrow, ce sont des zones très sécurisées et ils n’ont rien à craindre’’, a-t-il dit, qualifiant toutefois de fondées les craintes nourries par les Zimbabwéens.

Etabli en Afrique du Sud depuis plus d’une dizaine d’années, Khadim N. abonde dans le même sens, notant toutefois que les ressortissants sénégalais habitant dans les zones reculées doivent se méfier.

‘’Certains suivent les foires et on ne sait jamais dans ce pays’’, a-t-il indiqué, relevant que les ressortissants sénégalais n’avaient pas été touchés par les violences xénophobes des deux dernières années.

Malgré ces assurances, le parti au pouvoir, l’ANC (African National Congress) semble prendre ses menaces très au sérieux en prévoyant un meeting dimanche prochain. Son objectif, selon les organisateurs, ‘’est de discuter avec les résidents sur l’importance de faire de l’Afrique du Sud une terre hospitalière pour les émigrés légaux et les réfugiés’’.

Le chargé d’affaires de l’ambassade du Sénégal à Pretoria, Moustapha Dieng, qui fait office d’ambassadeur depuis plus d’un an, avait abondé dans le même sens relevant que les citoyens sénégalais, s’ils ont été victimes de violences xénophobes au milieu des années 1990, ne sont pas concernés par les dernières vagues de violences ayant coûté la vie à des Zimbabwéens et des Somaliens.