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MICHAEL SOUMAH, ANIMATEUR À DAKAR FM « Si c’était à refaire, je n’aurais pas choisi le métier d’animateur radio »

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MICHAEL SOUMAH, ANIMATEUR À DAKAR FM « Si c’était à refaire, je n’aurais pas choisi le métier d’animateur radio »

Un audimat de la scène radiophonique, doublé d’un connaisseur en Jazz, c’est bien Michael Soumah. Les mélomanes de la 94.5 sont habitués à sa voix mélodieuse qui les accompagne à l’heure de la sieste, tous les après-midi. Son talent lui vaut toutes les estimes, mais il garde les pieds sur terre et s’investit corps et âmes dans son métier d’animateur qui lui prend beaucoup de son temps. Cela explique aisément le fait qu’il ne se soit pas encore passé la corde au cou. D’ailleurs, il regrette d’avoir choisi l’animation, qui l’a tout de même propulsé au-devant de la scène.

Présentez vous à nos lecteurs

Je m’appelle Michael Soumah. Je suis producteur à la radio nationale du Sénégal depuis deux ans. Je suis le chef de service à Dakar FM. Je suis né ici au Sénégal où j’ai grandi, de père Guinéen et de mère Sénégalaise. Je suis également artiste musicien.

Comment etes-vous entré dans le monde de la communication?

Mes débuts dans le métier de la communication remontent aux années 80, ici même à la RTS, précisément à la chaîne inter. Il faudrait tout de même préciser que c’est ma passion pour la musique qui m’a mené dans la communication. Je ne pensais pas faire de la radio. À l’époque, j’étais musicien, donc je venais souvent à la radio pour participer à des émissions musicales auxquelles on m’invitait. Charles Ndione et Khalil Guèye avaient une émission sur la chaîne Inter. Quand ils ont arrêté, Demba Dieng m’a confié l’animation d’une émission qui s’appelait Jazz 30. C’était juste 30 minutes de Jazz. Et là, les choses se sont faites toutes seules, j’ai signé un contrat comme animateur avec la radio. Ensuite, on m’a proposé de présenter une autre rubrique qui s’appelait «Talents nouveaux». Puisque j’étais moi-même artiste musicien, je connaissais bien les réalités et les difficultés que rencontraient les jeunes talents. Alors, je me suis dit : pourquoi pas ne pas faire leur promotion ? Au début ce n’état pas évident, car les artistes qui venaient de débuter leur carrière avaient une peur bleue du micro. Mais par la suite, ils ont commencé à venir et cela a été une réussite. Beaucoup de talents se sont révélés grâce à cette émission. Pour en revenir à mes débuts dans la communication, je dirais que c’est vraiment à travers la musique que mes relations avec la radio sont véritablement nées.

Vous aviez suivi des cours de musique?

Non. J’ai appris la musique comme ça, dans le tas. Je fais partie d’une famille de musiciens, dont mon frère André Lô qui est décédé. C’était un brillant musicien, il était le collaborateur d’Ousmane Sow Huchard (Soleyamama), le fondateur du groupe Wato Sita. Quand le groupe s’est disloqué, on a pris la relève et on l’a appelé le Wato Sita 2. D’ailleurs, Habib Faye qui est actuellement au Super- étoile, était notre bassiste.

Et des études en communication?

Non plus. Je dois avouer que j’étais tellement passionné par la radio que je n’ai pas pensé à faire des études, même après le Bac. Quelque chose me disait que j’allais réussir dans la communication. Par contre, j’ai été formé ici à la RTS, où j’ai appris tout ce que je sais aujourd’hui. J’ai aussi beaucoup voyagé à travers l’Europe où j’ai fait des stages d’observation dans de grandes radios comme RFI. J’ai été leur collaborateur ici à Dakar, ainsi qu’à Africa Numéro 1 sur une période de quatre années. En fait, j’ai fait énormément de pays où j’ai participé à des manifestations culturelles.

Vous étiez jeune à l’époque, sans doute avez-vous eu à rencontrer quelques obstacles ?

Non, non, non ! Pas du tout, c’est comme si c’était prédestiné, j’étais né pour être animateur. Cela a été très facile pour moi. C’est vrai que j’ai bénéficié du soutien de certains de la radio. Parmi eux, Arame Ndoye, une grande dame, qui présentait à la télévision nationale la fameuse émission «Pastef». Donc, c’est vraiment elle qui m’a beaucoup épaulé, et m’a appris les bases de la communication.

Votre carrière musicale connaît-elle un succès comme celle de l’animation, surtout après la sortie de votre single «Mandingue Fa» qui ne s’est pas tellement fait sentir dans le marché?

En fait, c’était un album compil. C’était un morceau «Mandingue fa» dans une compilation qui se nomme Sénégal Funk. Mais j’ai eu à faire à la sortie de l’album, des prestations en live un peu partout à Dakar et dans les régions de Thiès et Kaolack et même un clip. Là, je suis en pleins préparatifs de mon propre album. Donc j’ai fait des titres avec Philipe Monteiro et j’ai repris mon single «Mandingue fa» en version Cabo love avec Henri Guillabert ancien claviste du Xalam et je travaille en studio à Saint-Louis. J’ai fait également des titres avec un Steven un Allemand de passage à Dakar.

La sortie de l’album est prévue à quelle date?

Euh! (rires). Je ne saurais dire. Peut-être pour l’année prochaine, s’il plaît à Dieu.

Avez-vous des origines mandingues, vous chantez souvent dans cette langue?

Oui j’ai quelque peu des origines mandingues. Vous savez, l’empire mandingue c’était le Mali, la Guinée-Bissau, la Gambie et une partie du Sénégal. En plus, j’aime beaucoup cette langue, déjà musicalement elle est chantante et c’est formidable quand elle est mise en chanson.

De vos débuts jusqu’à maintenant vous n’avez jamais quitté la RTS, quelle en est la raison?

Tout simplement parce que c’est la RTS qui m’a fait. C’est avant tout une grande école et c’est une boîte que j’aime beaucoup, car elle m’a permis de réaliser mes rêves. Vous savez la radio et la télévision sont magiques. Malgré les nombreuses propositions, je n’ai pas jugé utile de quitter. Toutefois, peut-être qu’un jour si j’ai de bonnes propositions, j’irais proposer mes services ailleurs.

Comment vivez vous votre fonction de chef au sein de la radio?

Ce n’est pas du tout évident de gérer. On rencontre beaucoup de difficultés en occupant ce poste et tant qu’on n’est pas chef, on ne s’en rend pas compte. Entre les taches administratives, les questions techniques et autres je suis indulgent sur beaucoup de choses. Sur pratiquement toutes mes décisions, je consulte la base, je discute beaucoup et donne des conseils. Je pense que pour la bonne marche et des résultats positifs, il faut impliquer la base.

Quelle lecture faites-vous du foisonnement des nouvelles stations de radio à Dakar?

Moi je suis tout à fait pour la concurrence. Au début c’était seulement radio Sénégal, au fil du temps, il y a eu une pluralité radiophonique, ce qui est une bonne chose pour notre pays. Quand Dakar FM est né, c’est vrai qu’elle était la première chaîne FM à Dakar et donc on a fait des émules. Tous les jeunes voulaient faire de l’animation radio, on recevait beaucoup de jeunes qui s’intéressaient à ce métier. On a créé une émission qui s’appelait «Le banc d’essai» qui est toujours d’actualité, dans laquelle on invitait des jeunes qui voulaient être des animateurs. Et donc aujourd’hui ce métier a évolué, parce qu’elle épouse la demande des Sénégalais. Elle répond en quelque sorte aux besoins des auditeurs.

En tant que musicien, que pensez-vous de l’évolution de la musique sénégalaise dans le temps?

La musique sénégalaise avait pris un très bon départ. Mais après les années 90, il y a eu un relâchement, la musique est devenue très commerciale et très facile, c’est juste des percussions et c’est fini. Je me suis rendu compte que la musique est devenue une question sénégalo-sénégalaise, alors que la musique doit voyager. Normalement notre musique doit pouvoir voyager, ce qui n’est pas le cas, à l’instar de la musique congolaise qui est dansée par les blancs. Donc, il faut que nos musiciens se ressaisissent et proposent une musique qui peut s’exporter.

Quelle est votre situation matrimoniale?

Oh! (hésitations). Je n’aime pas parler de ma vie privée. Je ne suis pas marié, mais j’y pense. Je dirais même que je m’apprête à me marier et vous serez au courant le moment venu et je n’ai pas encore d’enfants.

Pourquoi si tard, sachant que vous n’êtes pas jeune. Êtes-vous un homme frivole?

Je ne sais pas pourquoi.C’est vrai que j’ai eu à vivre des relations avec des femmes, mais comme on le dit en Wolof «Yalla mo ko tuddagul woon rek» (ce n’était pas la volonté du bon Dieu tout simplement ). Bien que je sois quelqu’un de très connu, je suis très effacé, simple, modeste, à la limite timide. Je ne suis pas quelqu’un de très mondain. Je suis également très rangé et discret. Maintenant Dieu merci, j’ai trouvé celle qu’il me faut.

Vous êtes de quelle confession religieuse?

Je suis catholique et je pratique tant bien que mal ma foi. Je vais à l’Église les dimanches et je prie chez moi.

En dehors de la musique et de l’animation, quels sont vos passe-temps? Bon, j’aime beaucoup voyager. En Afrique, j’ai fais les pays de la sous-région et aussi en Europe. En dehors de la radio, je fais dans le show-biz, je suis aussi promoteur de spectacles aussi bien au Sénégal, qu’en dehors du pays. J’ai eu à participer d’ailleurs à différents concerts de Youssou Ndour à Berçy. J’ai même été le premier à présenter le Berçy.

Les temps forts de votre carrière?

Comme je viens de vous le dire, j’ai été le premier à animer le concert de Youssou Ndour à Berçy, c’est quelque chose qui m’a profondément marqué. Alors que ce soir-là, nous étions beaucoup d’animateurs sur place, il était sur la scène avec d’autres artistes comme Césaria Evora. Tout d’un coup, il m’a appelé et m’a dit que c’est moi qui allait animer la soirée. Ça été une grande surprise pour moi, parce que je ne m’y attendais pas du tout, alors là pas du tout. J’ai aussi reçu d’autres artistes aussi bien étrangers que Sénégalais sur mon plateau, notamment Papa Wemba, Salif Keïta, de grands jazz- men etc. J’ai eu à faire le tour du Sénégal et présenter mes émissions en direct ou en différé.

Des regrets dans la vie?

Si c’était à refaire, je n’aurais pas fait le métier de la communication. Cela demande beaucoup de sacrifices et de temps.

Et vous auriez fait quoi à la place?

J’aurais sans doute servi dans l’Armée. J’ai toujours voulu être militaire.

Des projets en vue?

J’ai monté un festival de jazz, je veux que Dakar retrouve son lustre d’antan en matière de show-biz. C’était au mois de juin dernier. Là, je suis dans les préparatifs de la seconde édition et je veux que cela devienne quelque chose de grandiose. En plus de mon album que je prépare.

Le mot de la fin.

J’exhorte la jeunesse sénégalaise à ne pas baisser les bras. Depuis quelque temps, on voit des jeunes qui vont s’aventurer dans les pirogues de fortune dans le but de s’émigrer, je pense que ce n’est pas la bonne solution. Voyez-vous, avec les 500.000F qu’ils payent pour partir, il y a beaucoup de choses que l’on peut faire ici même au Sénégal, pas seulement à Dakar, mais aussi dans les régions. Tant qu’il y a la vie, il y a de l’espoir.

MARIA DOMINICA T. DIÉDHIOU & NDÈYE FATOU SECK



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