L’assurance, en particulier l’assurance-maladie est un luxe, au Sénégal. En effet, cette couverture maladie est réservée à une caste de privilégiés. Et d’après Jean Pierre Babacar Diouf, conseiller technique national du centre international de développement et de recherche (Cidr), une Ong française intervenant dans ce domaine, 80 % de la population sénégalaise ne bénéficie pas de couverture maladie. ‘Au Sénégal, on constate que plus de 80 % de la population ne bénéficient d’aucune forme de couverture maladie. Seuls les fonctionnaires, les travailleurs du secteur privé et leurs familles disposent d’une assurance maladie. L’écrasante majorité de la population sénégalaise, constituée des travailleurs du secteur informel et ayant des revenus modestes ou irréguliers, rencontre d’énormes difficultés financières pour se faire soigner. Elle est laissée à elle-même. Et pourtant, c’est elle qui a le plus besoin d’assurance maladie pour faire face aux risques liés à la maladie et à ses conséquences’, renseigne-t-il. Et portant, selon lui, le projet, inscrit dans la stratégie nationale d’extension de la protection sociale adoptée par l’Etat du Sénégal, vise à assurer au moins 50 % de la population à l’horizon 2015.
Jean Pierre Babacar Diouf, qui s’exprimait, ce week-end, à l’occasion du lancement de la micro-assurance de la Mutuelle de crédit des jeunes entrepreneurs du Sénégalais (Mecjes), ajoute que, pour accéder aux soins de santé, en cas de maladie ou d’accident de travail, les ouvriers, non assurés, sont obligés d’y aller de leur propre poche. ‘Et comme la maladie ne prévient pas, il arrive que ces travailleurs n’aient pas de quoi se soigner. Conséquence, les gens pratiquent l’auto-médication ou mettent beaucoup de temps avant de se rendre dans les centres de santé’, se désole-t-il. Et d’expliquer que c’est la raison pour laquelle son organisation a noué un partenariat avec la Mecjes. Cela, dit-il, pour mettre en place une assurance maladie qui cible principalement les travailleurs du secteur informel. ‘Ceux qui travaillent dans le micro-crédit ont des canaux pour accéder aux populations. Et nous voulons utiliser ce réseau pour répandre la micro-assurance et permettre ainsi aux artisans, menuisiers, maçons et à tous ceux qui évoluent dans le secteur informel de bénéficier d’une couverture maladie’, poursuit-il.
De son côté, Moustapha Ndione, Pca de la Mecjes, indique que l’objectif de cette mutuelle de santé est de favoriser l’assurance maladie dans les milieux défavorisés. ‘Il s’agit de faire en sorte que les travailleurs de l’informel bénéficient des mêmes avantages que leurs homologues du privé et de l’administration’, dit-il.
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