La traque déclenchée par la gendarmerie de Saint-Louis pour endiguer la vague d’émigration clandestine vers les Iles Canaries (Espagne) est en train de porter ses fruits. A l’heure d’un bilan de deux mois (de mars à ce jour) d’opération menée par les gendarmes, on dénombre 450 personnes arrêtées alors qu’elles tentaient de rallier les côtes espagnoles. A cela s’ajoutent 30 passeurs qui sont passés entre les mailles des pandores.
Le quartier des pêcheurs de Guet-Ndar à Saint Louis n’échappe pas au phénomène d’émigration clandestine vers l’Espagne qui frappe de plein fouet la jeunesse sénégalaise. Du fait du flux de voyageurs noté depuis le début de cette nouvelle forme d’expatriation, Guet-Ndar peut être considéré comme l’épicentre de la vague de départ des jeunes sous d’autres cieux plus cléments que le Sénégal. Face à l’ampleur de la situation, les éléments de la gendarmerie de Saint Louis n’ont pas manqué d’effectuer des opérations dans les différentes plages de l’ancienne capitale du Sénégal pour décourager les potentiels voyageurs. Ces descentes vont se révéler payantes. D’autant que depuis le mois de mars de cette année, les pandores ont procédé à l’arrestation de 450 clandestins qui s’apprêtaient à prendre des pirogues pour s’expatrier en Europe. Il s’y ajoute que 30 passeurs ont été mis aux arrêts par les hommes en bleu qui ont renforcé leur dispositif de sécurité sur les plages saint-louisiennes afin de décourager les plus téméraires. D’ailleurs, la semaine dernière, un convoyeur a été condamné par le tribunal de Saint Louis à deux ans de prison dont huit mois fermes.
Seulement, pour déjouer la vigilance des gendarmes, les candidats à l’émigration ne manquent pas d’imagination. En effet, ils embarquent dans de petites pirogues comme s’ils partaient en pêche et c’est en pleine mer qu’ils prennent les embarcations qui doivent les acheminer vers les Iles Canaries.
De toutes les localités du pays, Guet-Ndar est le plus touché par le phénomène. Dans ce quartier de pêcheurs, on parle même de 3.000 personnes qui ont rallié les côtes espagnoles par la voie maritime depuis le mois de janvier. Ce flux de départ s’expliquerait en grande partie par la rareté du poisson et autres ressources halieutiques. Et comme la pêche constitue la principale activité dans ce quartier, les jeunes n’hésitent pas, à leurs risques et périls, à affronter la mer à bord d’embarcation de fortune pour migrer vers le nouvel Eldorado. A la recherche d’un lendemain meilleur !
En outre, des journalistes espagnoles, dépassés par la situation, ont dernièrement séjourné à Saint Louis pour effectuer des reportages sur le phénomène à Guet-Ndar.
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