ÉMIGRATION CLANDESTINE : Les Sénégalais de France demandent au Président Wade des comptes

L’Union des travailleurs sénégalais en France / Action Revendicative (Utsf / ar) est très remontée contre le pouvoir. Après avoir dressé un sévère réquisitoire contre le président de la République, Abdoulaye Wade, elle a exigé de ce dernier de rendre compte au peuple, car, l’émigration clandestine n’est ni plus ni moins qu’un drame national. Aussi, les Sénégalais expatriés en France ont offert un million de francs Cfa aux familles des victimes du naufrage du « Joola ».

« Assez d’humiliation, trop, c’est trop ! le Président Abdoulaye Wade doit rendre des comptes au peuple ». Telle est la position exprimée hier par l’Union des Travailleurs Sénégalais de France - action revendicative (Utsf/ar). Lors d’un point de presse tenu au siège de la Csa, elle a déclaré que « résoudre l’équation de l’émigration clandestine afin de trouver l’inconnu, doit demeurer plus que jamais le leitmotiv du gouvernement ».

En effet, même si le gouvernement semble faire des efforts à travers des plans d’action comme Reva, l’Union des travailleurs de France est d’un autre avis. Pour Fodé Roland Diagne, coordonnateur et porte-parole du Comité des sans papiers, « l’émigration clandestine est un drame continental ». Et d’ajouter : « elle symbolise aussi l’absence de perspectives du fait que le chômage est vécu en amont et en aval par la jeunesse ».

Aussi, il n’a pas manqué de tirer à boulets rouges sur le gouvernement qu’il tient pour responsable du phénomène « Barça ou Barzakh ». Par ailleurs, le porte-parole des sans papiers a déversé sa bile sur ceux qu’il qualifie de « trafiquants et autres escrocs qui profitent des candidats à l’émigration pour leur soutirer à prix d’or le transport tout en étant persuadés qu’ils vont échouer aux larges des îles Canaries ». Évoquant la récente signature du protocole d’accord entre le ministre de l’Intérieur, Ousmane Ngom et son homologue espagnol, sur la question de l’émigration, Roland Diagne y voit « une machine de guerre contre la jeunesse et le prolongement de Ceuta et Melilla ». Selon lui, il est ahurissant que la France parle « d’immigration choisie, car, pendant qu’elle octroie facilement des papiers aux animaux, la France refuse catégoriquement aux Humains l’accès sur son sol ». De l’avis de l’Utsf/ar, même si la question de l’émigration clandestine reste un problème à résoudre, le problème des inscriptions sur les listes électorales reste une épine pour les Sénégalais de l’extérieur. À travers une lettre, Roland Diagne soutient qu’« à 10 mois des échéances électorales, les inscriptions sur les listes des Sénégalais de l’extérieur ne sont pas officiellement faites ». Par conséquent, les Sénégalais de l’extérieur demandent au président de la République de prendre toutes les mesures idoines pour assurer les inscriptions de tous les expatriés ».

En outre, pour soutenir les victimes du naufrage du bateau « Le Joola », l’Union des travailleurs sénégalais de France a offert la somme d’un million de nos francs à leurs familles.