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Émigration clandestine par barques: Risques pour les candidats, aubaine pour les piroguiers

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Émigration clandestine par barques: Risques pour les candidats, aubaine pour les piroguiers

Près de 60 jeunes Sénégalais portés disparus depuis deux mois Une pirogue de 3 millions rapporte 20 millions. Des Ong s’impliquent Guet Ndar semble ne plus être un quartier de pêcheurs, mais un embarcadère pour l'Europe. Depuis deux mois, des centaines de jeunes s'embarquent, au péril de leur vie, pour aller travailler dans les plantations en Occident. Les propriétaires des pirogues gagnent pres de vingt millions par embarcation. Près de 60 jeunes Sénégalais ont perdu la vie en haute mer en partance pour l'autre bout du monde. Malgré les arrestations répétées de la gendarmerie, les jeunes continuent de faire ce voyage "fou". Les sages du quartier des pêcheurs s'inquiètent de l'avenir de la pèche et, du coup, demandent aux autorités de prendre des mesures pour stopper cette saignée.

Ces jours-ci, le seul sujet de conversation à Guet Ndar et à Saint-louis, a trait aux arrestations de personnalités citées dans l'affaire des voyages clandestins ; et la mort de jeunes voyageurs en mer. En effet, depuis deux mois, l'Espagne est devenue l'eldorado des jeunes. Ils viennent de Dakar, Louga, Diourbel, Saint-louis et la de Mauritanie. Le ticket d'embarcation varie entre 400 000 et 500 000 francs Cfa. « J'ai laissé la pêche pour me concentrer à la facilitation des candidats à l'émigration. J'achète des pirogues à trois millions, j'y embarque des jeunes moyennant 400 000 francs par personne, pour 60 jeunes, ce qui me fait près de vingt millions par pirogue. Je me frotte les mains avec ça. En partance pour l'Espagne, je mets les voyageurs en rapport avec dix capitaines qui connaissent la mer. Ceux-là je ne leur paie rien car eux aussi ils rêvaient de faire ce voyage », nous révèle un homme la quarantaine passée, propriétaire de la pirogue qui s'apprête à partir sous nos yeux vers les coups de quatre heures du matin. Les voyageurs ont l’air anxieux, certainement parce que ne sachant pas ce qui les attend en pleine mer. " Je ne suis jamais monté en pirogue pour la mer, mais je suis obligé de le faire, car je tiens à partir pour gagner ma vie, », nous affirme un jeune de 24 ans, originaire de Louga. La pirogue s'en va pour Nouadhibou. Arrivée en ce lieu, elle rejoint une zone dénommée « Point central ». C'est de là que la pirogue prend la haute mer, à 150 kms. Direction, l’Europe. Le Maroc est dévié et cap est pris sur les Iles Canaries. La pirogue fait près de six heures en haute mer avant d’arriver dans la zone européenne. En tout, le voyage dure 10 jours. En Espagne, les jeunes sont accueillis par la Croix rouge, qui les qualifie de réfugiés ; puis ils sont acheminés vers les plantations d'oranges. Ils sont étiquetés à la jambe et répartis. Ainsi, depuis des mois, c'est ce rythme infernal que subissent les candidats à l’émigration ; et cela au risque de leur vie. C'est un danger perpétuel qui les guette lors de ce périple. En mer, c'est la tempête, des vagues de deux mètres et la majeure partie des voyageurs ne sait pas nager. Près de 60 jeunes y ont perdu la vie. Chaque jour, des cérémonies funéraires sont organisées à Saint-louis. Des jeunes interpellés soutiennent qu'avec les difficultés socio-économiques dans le pays, ils sont obligés de se sacrifier pour tenter de joindre « la terre promise. » Près de neuf pirogues ont atteint l'Espagne ces derniers mois. "Je suis pour cette émigration, car la vie est difficile, la pêche ne marche pas, il y a beaucoup de problèmes dans ce secteur. L'Etat ne nous aide pas. Nos fils sont obligés de partir. D'ailleurs, mon fils est là-bas. Il m'a envoyé 500 000 francs après quinze jours de travail », fait remarquer une dame âgée de 52 ans. Aujourd'hui, Guet Ndar est dépourvu de tous ses bras valides. La pénurie de poissons s'accentue. Les pêcheurs sont partis. L'Espagne est le rêve de tous. C’est un moyen rapide de gagner de l'argent. Les sages du quartier, inquiets de l'avenir de la pêche artisanale, lancent un appel à leurs fils, les exhortant à de rester chez eux, et demandent aux autorités de prendre des mesures pour arrêter ce genre d'émigration. Mais, même si la gendarmerie a élu domicile à Guet Ndar pour surveiller les côtes, il reste beaucoup à faire et à élucider dans cette affaire. Le nombre de candidats à l'émigration augmente de jour en jour. Des Organisations non gouvernementales (Ong) se sont levées pour dénoncer la situation. Parmi elles, le mouvement «la caravane pour le droit des réfugiés et émigrés», dirigée par un couple Allemand, mène des activités de sensibilisation dans la commune. En collaboration avec des Sénégalais, Tabias Klaus et Lea Seidl, étudiants en Science de médias et de la communication, veulent pousser les jeunes à faire une émigration saine. Selon leurs enquêtes, près de 76 personnes sont arrêtées en Mauritanie et des morts recensées aux larges de ce pays frère. À quand la fin de ce nouveau drame ? Pour l’enrayer, il faudra certainement de la vigilance mais également de la sensibilisation



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