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Ministère de l’Énergie : 44 agents dénoncent leur licenciement « abusif » dans un mémorandum

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Ministère de l’Énergie : 44 agents dénoncent leur licenciement « abusif » dans un mémorandum
Le « Collectif des 44 agents en cessation d’activités du ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines » (Cacamepm) lance un appel pressant pour une solution durable face aux licenciements qu’ils jugent abusifs, survenus en août 2024. Malgré le soutien de figures religieuses et coutumières ainsi que d’organisations comme le Collectif interministériel des agents de l’Administration sénégalaise (Ciaas), les 44 agents se déclarent victimes d’une injustice sociale prolongée. Ils dénoncent fermement l’inaction du ministère et comparent leur situation aux tragiques événements de Thiaroye 44. Rappelant que « le Sénégal est un État unitaire et indivisible qui promeut l’égalité des chances pour tous », le collectif soumet ainsi 11 doléances au président de la République Bassirou Diomaye Faye.
Voici l’intégralité de leur mémorandum. 



Collectif des Employés en

Cessation d’Activités du Ministère

De l’Energie, du Pétrole et des Mines

du Sénégal

 

« MEMORANDUM DES 44 »

A Monsieur, le Président de la République.

Objet : Mémorandum sur la cessation d’activités des 44 agents du Ministère de l’Energie, du Pétrole et des Mines.

Monsieur le Président,

Ce présent mémorandum vous est soumis pour trouver une solution durable aux doléances des agents victimes de licenciement abusif par le Ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines depuis le 12 août 2024.

Le « Collectif des 44 Agents en Cessation d’Activités du Ministère de l’Energie, du Pétrole et des Mines  CACAMEPM » se félicite de la détermination, de la résilience, de l’engagement et du courage de ses membres à lutter contre l’injustice sociale dont ils sont victimes depuis plusieurs mois de la part des nouvelles autorités de l’administration minière.

Le Collectif des 44 remercie les chefs religieux, les chefs coutumiers et les notables qui ont  pris leur bâton de pèlerin pour arrondir les angles entre le ministère et le collectif mais cette initiative est en vain.

Le Collectif des 44 exprime toute sa reconnaissance à toute la presse sénégalaise et à tous les sénégalais épris de justice sociale qui soutiennent son combat de dignité et d’honneur pour recouvrer ses droits.

Le Collectif des 44 décerne une mention spéciale au Collectif interministériel des Agents de l’Administration sénégalaise (CIAAS)  qui regroupe plus de 22 ministères du Sénégal pour son soutien et son engagement à défendre sans relâche les droits des agents du collectif des 44 en cessation d’activités.

Monsieur le Président, cette solidarité nationale et patriotique envers le Collectif des 44 doit rappeler aux nouvelles autorités étatiques que le peuple sénégalais est un peuple pacifique mais pas passif. Celui-ci n’aime pas l’injustice quelque soient la popularité ou la légitimité politique des tenants du pouvoir.

Le Collectif des 44 dénonce jusqu’à la dernière énergie cette forfaiture subie et endurcie contre ses membres depuis des mois, des semaines et des jours.  Ce chiffre 44 nous rappelle malheureusement les événements sanglants de Thiaroye 44 où les Tirailleurs sénégalais ou travailleurs de guerre rentrés chez eux, restés longtemps sans être payés et réclamant leurs droits, ils ont été sauvagement assassinés par leurs employeurs en l’occurrence les français voire l’Etat colonial. Il est incroyable, 64 ans  après notre indépendance, l’Etat du Sénégal licencie des dignes travailleurs sans préavis, ni concertation, ni dialogue et sans droits. 

Actuellement, nous sommes moralement, psychologiquement et socialement des mort-vivants à cause de cette cessation d’activités illégale qui traumatise tous nos enfants, nos familles et nos parents.

 

Monsieur le Président, envoyer des pères et mères de familles au chômage sans aucun motif équivaut à leur ôter leur dignité d’homme, c’est pourquoi Karl Marx disait « C’est le travail qui différencie l’homme de l’animal ». 

«Dund bou déh gueune moye borom keur bou meunoul facc boum mou gacce » c’est-à-dire un père de famille incapable d’assurer l’inscription de ses enfants, la dépense quotidienne et les besoins vitaux les plus élémentaires de sa progéniture. 

Notre honorabilité, notre dignité et notre honneur sont foulés aux pieds et aggravés par le mutisme et l’indifférence totale du Ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines à l’encontre des impactés composés d’hommes et de femmes de valeur. Cette forme d’exploitation de l’homme par l’homme et de licenciement arbitraire dans le secteur minier est révolue depuis l’époque de Emile ZOLE  car c’est la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 qui a mis fin à la discrimination sociale, ethnique, territoriale et surtout communautaire entre les peuples d’une même nation et a proclamé dans son Article 23 que :

1. Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage.

Tous ont droit, sans aucune discrimination, à un salaire égal pour un travail égal.

2. Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu'à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s'il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale.

3. Toute personne a le droit de fonder avec d'autres des syndicats et de s'affilier à des syndicats pour la défense de ses intérêts. »

Ainsi, l’Etat du Sénégal signataire de cette charte des Nations Unies a l’obligation de respecter nos droits fondamentaux d’une part et d’autre part d’accepter que les conditions de travail actuelles sont le fruit de longues luttes syndicales menées au Sénégal par de grands syndicalistes.  Etant des citoyens modèles et jouissants de tous nos doits de travail, le collectif est debout et dénonce avec véhémence cette injustice sociale exercée illégalement contre ses membres.

Monsieur le Président, nous vous informons que nos contrats sont bel et bien régis par les textes législatifs et réglementaires suivants :

- La loi 97-17 du 1 er décembre 1997 portant Code du Travail u Sénégal.

- La loi 73-37 du 31 juillet 1973 portant Code de Sécurité Sociale.

- La Convention Collective Nationale Interprofessionnelle du 30 décembre 2019.

- La Convention Collective des Industries Extractives et de la Prospection minière.

Son Excellence, permettez-nous de rappeler que le Sénégal est un Etat unitaire et indivisible qui promeut l’égalité des chances pour Tous: « Liggueye Sénégal amoul wa Dagana, amoul wa Thiès, amoul wa Ndiaganiao, amoul wa Casamance, amoul wa Louga, amoul wa opposition wala wa pouvoir ». Nous sommes nés et égaux devant la loi. Ces licenciements sans fondement juridique et sans état d’âme doivent être bannis quel que soit l’employeur. Nous devons dire tous : 

Plus jamais ça au Sénégal !!!

Par conséquent, le Collectif des 44 Agents en Cessation d’Activités du Ministère de l’Energie, du Pétrole et des Mines « CACAMEPM » vous soumet ses doléances sous mentionnées :

- Le paiement total et  intégral de tous leurs arriérés de salaires du mois de juin 2024 à nos jours ;
- Le paiement total et intégral de tous leurs arriérés d’indemnités supplémentaires du mois d’avril 2024 à nos jours ;
- Les indemnités de préavis de cessation d’activités ;
- Les indemnités de congés annuels ;
- La reprise de leur travail avec l’amélioration de leurs conditions de travail sur le plan moral, matériel et social;
- L’intégration des 44 agents dans la fonction publique ;
- Le paiement de dommages et intérêts pour réparation des préjudices subis durant cette période de cessation d’activités illégale ;
- La protection de tous les 44 agents concernés contre toute forme de répression morale, physique ou psychologique exercées éventuellement contre eux.
- Le respect total des contrats des 44 agents qui ne souffrent d’aucune irrégularité.
- L’augmentation des salaires et des indemnités des 44 agents ;
- Enfin, la création d’un nouveau syndicat pour défendre leurs intérêts moraux et matériels en tant qu’agents de l’administration minière.
Son Excellence, nous ne demandons qu’à travailler et que nos droits soient respectés. Nous considérons que ça ne constitue pas un crime et que personne n’a le droit de nous vilipender. Nous voulons juste travailler, nourrir et soutenir nos familles.

Telle est Monsieur le Président de la République l’économie de notre mémorandum.

En vous souhaitant une très bonne réception, veuillez croire Son Excellence à l’expression de notre parfaite considération.






6 Commentaires

  1. Auteur

    En Octobre, 2024 (15:21 PM)
    Inadmissible dans un pays comme le Sénégal.

    Nous appelons le ministre à diligenter cette situation dans les meilleurs délais pour que ses pères de familles, ses mères de familles et ses soutiens de familles puissent continuer leurs activités.
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  2. Auteur

    Mansour Cambé

    En Octobre, 2024 (15:24 PM)
    C'est une bonne initiative dans la mesure où ça permettra à l' état de mieux s'imprégner de la situation de ses 44 agents et père de famille et de revenir à sa décision
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    Auteur

    Nianthio

    En Octobre, 2024 (16:20 PM)
    Du jamais vu dans ce pays arrêter des CDI du jour au lendemain sans près avis c'est du vrai deung deungal.



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    Auteur

    En Octobre, 2024 (17:01 PM)
    Rétablissez ces agents dans leurs droits . A l’être du jub jubal jubanti, nous devons nous abstenir de créer certaines injustices
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    Auteur

    Bande De Tricheurs

    En Octobre, 2024 (17:33 PM)
    Eh vus, la bande de tricheurs ! Allez chercher du travail ailleurs ! Vos CV sont faux ! Le Ministre le sait puisqu'il a revu tous les CV. Ils sont tous faux !
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    Auteur

    En Octobre, 2024 (19:12 PM)
    Dans un ministère, seul des contrats de travail signés dans le cadre d’un programme ou d’un projet légalement créé et logé dans ledit ministère et signé avec le coordonnenzteur du programme ou le chef du projet sont légaux. Tout autre contrat de travail signé hors de ce cadre dans un ministère est nul de plein droit.

    Désolé mais vos contrats sont illégaux.
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