Mme Viola Vaughn, « La mère Théréza » de kaolack

Mame « grand mère », ou la mère Théréza, cette femme américaine, vivant présentement à Kaolack, s'implique dans la lutte contre l'analphabétisme et les mariages précoces chez les filles. Avec son projet bien ficelé, Mme Vaughn veut faire bénéficier de ses services à  dix mille filles ; d'où l'appellation « le projet dix mille filles ». 

En plein centre de la ville, un espace bien aménagé. A l'intérieur, une vingtaine de jeunes filles s'activent. Les unes autour des machines à coudre, les autres assurant la vente des produits fabriqués sur place ; le lieu s'appelle « célébration », et la propriétaire Madame Viola Vaughn.Cette femme de nationalité américaine, qui s'est installée à Kaolack depuis 2OOO, est venue pour une seule chose, l'amélioration des conditions de vie et de travail des jeunes filles. Mme Vaughn constate que les filles quittent parfois l'école, certaines le font avec un niveau faible, d'autres ne fréquentent même pas l'école. Et, dira-t-elle, les filles ont leur place à l'école. Elles peuvent réussir, comme les hommes. Joignant la parole à l'action, l'Américaine a initié un projet intitulé « dix mille filles ». Il ne doit plus y avoir de fille sans métier. « L'objectif de ce projet, c'est de permettre aux filles qui n'ont pas eu la chance de continuer les études de subir une formation.

Les filles qui n'ont jamais mis leur pied à l'école, sont aussi prises en compte dans le projet », a précisé la responsable chargée de l'administration de la formation. Selon Mme Maïna Gaye, les filles qui ont bénéficié du projet, sortent avec une qualification. Une vie épanouie comme clé du développement économique, c'est ce que ce vise le projet. Dix mille filles devront en bénéficier, mais pour l'heure, il encadre plus de sept filles reparties dans la commune de Kaolack, les localités de Ndoffane, la communauté rurale de Diossong dans la région de Fatick. Le niveau de formation a franchi une nouvelle étape grâce à la série d'activités initiée Mme Vaughn. Le but de la leçon, est   d'avoir une qualification, une éducation, un métier. « Nous ne voulons plus voir des filles qui restent chez elles sans rien faire. Nous voulons que chaque fille ait au moins un métier et soit responsable, », a soutenu Mme Dahsira Samba kâ, la présidente du Gie des jeunes filles entrepreneurs, une structure regroupant les filles qui ont bénéficié des services de Mme Vaughn.

Outre la formation professionnelle au bénéfice des filles, des séances de sensibilisation auprès des familles sur les mariages précoces sont en train d'être effectuées .On invite les parents à ne pas tomber dans le piège des mariages précoces qui finissent parfois mal. C'est la raison pour laquelle, les responsables du « projet dix mille filles » précisent que les filles encadrées par le projet sont suivies jusqu'à l'âge de 18 ans ou plus, avant de penser au mariage. La règle est claire, « non au mariage des filles de  Mme Vaughn » qui ont l'âge de moins de 18 ans. Ce projet qui est un élément de contribution à la réduction de la pauvreté dans la région de Kaolack et Fatick, a démarré en 2OO3. Il a connu des succès, aujourd'hui, avec l'envoi de trois filles du projet dans une école américaine d'études supérieures, des filles dont la scolarité est prise en charge par le « projet dix mille filles ».