Invité de l’émission Le Jury du Dimanche sur iRadio, le secrétaire d’État à l’Urbanisme et au Logement, Momath Talla Ndao, a clarifié la politique urbaine du nouveau gouvernement tout en livrant une analyse critique des projets hérités. « Nous ne sommes pas nihilistes, mais nous avons le devoir de corriger ce qui doit l’être », a-t-il déclaré à propos du pôle urbain de Diamniadio, projet emblématique du précédent régime.
M. Ndao a attribué la forte concentration démographique autour de Dakar à un déséquilibre historique remontant à la colonisation. « Cette macrocéphalie exerce une pression croissante sur les infrastructures urbaines. Plus de 54 % des Sénégalais vivent en milieu urbain, ce qui pose des défis en matière de logement, d’assainissement, de mobilité et d’environnement », a-t-il expliqué.
Une vision alignée sur l’Agenda 2050
Le secrétaire d’État a présenté la stratégie gouvernementale, ancrée dans l’Agenda 2050, visant à créer des villes durables, inclusives et équilibrées à travers le territoire. « Il s’agit de doter les collectivités de plans d’urbanisme directeurs, de promouvoir la résilience face aux inondations et de garantir un accès équitable à un habitat décent », a-t-il détaillé. Trois programmes sur la planification urbaine, le logement et l’aménagement durable sont en cours de finalisation pour renforcer la gouvernance et encadrer l’expansion des villes.
Concernant Diamniadio, M. Ndao a reconnu son potentiel tout en pointant ses limites. « C’est une grande ambition, mais nous devons réorienter certains aspects pour lui redonner du souffle », a-t-il indiqué, précisant que le transfert de la capitale hors de Dakar n’est pas envisagé. L’objectif est de structurer le territoire en huit pôles pour un développement équilibré. Dans un contexte de tensions économiques, le gouvernement mise sur la rationalisation de la commande publique, le renforcement des partenariats public-privé et la valorisation foncière pour mobiliser des financements. « Nous devons redresser l’économie sans populisme, mais avec ambition », a-t-il affirmé.
Au-delà des infrastructures, M. Ndao a insisté sur la nécessité de bâtir des institutions solides pour assurer la cohérence et la pérennité des politiques publiques. Il a salué les initiatives de dialogue lancées par le chef de l’État autour des réformes de la justice, de la gouvernance et du système électoral. « Ce mandat doit être celui des institutions », a-t-il conclu.
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