Mortalité maternelle : plaidoyer pour l’espacement des naissances

Dakar, 21 avr (APS) – Le directeur de cabinet du ministre de la Santé et de la Prévention, Farba Lamine Sall, a plaidé, mercredi à Dakar, pour un espacement des naissances sur au moins 24 mois, estimant que c’est un moyen de diminuer la mortalité maternelle dans des proportions importantes.

‘’Cela offre l’opportunité de diminuer la mortalité infantile de 20 à 30 pour cent’’, a indiqué M. Sall à l’ouverture de la Conférence nationale sur les initiatives à base communautaire en santé reproductive et en planification familiale.

Toutefois, a relevé Farba Lamine Sall, le taux de prévalence contraceptive au Sénégal reste encore faible chez les femmes en union pour les méthodes modernes.

Pour améliorer la disponibilité et l’utilisation de la contraception moderne, le ministère de la Santé et de la Prévention, en partenariat avec l’USAID (Projet santé communautaire PMI ChildFund/ consortium des ONG) a mis en oeuvre une intervention pilote d’offre initiale de pilules contraceptives par les matrones des cases de santé.

L’étude relative à ce projet concerne 239 cases de santé réparties dans 27 districts sanitaires implantés dans les régions de Kaolack, Louga, Thiès, Kolda et Ziguinchor.

C’est pourquoi, Farba Lamine Sall a souligné la nécessité de réorganiser l’offre de service en planification familiale dans le système de santé, en allant au-delà de l’approche actuelle, circonscrite au niveau des structures de santé.

Des interventions fondées sur la distribution à base communautaire menées dans des pays de la sous région ont permis une augmentation significative du taux de prévalence contraceptive, a-t-il signalé, estimant que le Sénégal devrait s’inspirer de ces exemples.

Pour sa part, la conseillère en santé de l’USAID, Ramatoulaye Dioum Guissé, a jugé impératif, pour les programmes de santé communautaire, de renforcer les activités de promotion sociale, la communication pour le changement de comportement, mais aussi, la fourniture de services de soins de base.

Elle a aussi mis l’accent sur la nécessité de ’’renforcer les capacités des communautés pour en faire des agents de changement social’’.

Elle s’est également appesantie sur le passage à l’échelle des interventions qui selon elle devra permettre de booster la demande et d’améliorer la santé de la mère et de l’enfant et la continuité et la disponibilité des services essentiels auprès des groupes vulnérables.

Selon un document remis à la presse, au Sénégal, seule une femme en union sur trois (32 %) exprime le besoin d’espacer la naissance de son prochain enfant. La satisfaction de ces besoins entraînerait une augmentation de la prévalence contraceptive des femmes en union de 43 %, c’est-à-dire près de quatre fois de plus que le niveau actuel, ajoute la même source.

Selon le même document, l’approche actuelle est ciblée et circonscrite au niveau des structures de santé, alors que 80% de la population vit dans des zones éloignées de ces structures.

La Conférence nationale sur les initiatives à base communautaire en santé reproductive et en planification familiale prend fin jeudi.