Situé dans la commune de Kathiotte, dans le département de Kaffrine, à moins d’un kilomètre de la ligne haute tension qui alimente Nganda, le village de Ndiaye Counda reste pourtant plongé dans l’obscurité. Un paradoxe lourd de conséquences pour ses habitants, surtout les jeunes confrontés au chômage et à l’exode.Mor Salane, 4e adjoint au maire de Kathiotte et porte-parole des jeunes du village, alerte : « Le manque d’électricité retarde considérablement notre développement. Beaucoup de jeunes quittent le village pour aller chercher du travail ailleurs. Certains même tentent l’immigration irrégulière. Pourtant, beaucoup d’entre eux ont des métiers qui nécessitent de l’électricité comme la soudure, la menuiserie ou encore le commerce de glace. »L’eau est aussi un défi majeur. Le village dépend d’un forage situé à Taïba, partagé entre neuf villages. Mais son château d’eau est en panne. « Il y a souvent des pénuries. Nous passons des jours sans eau, ce qui complique la vie quotidienne et l’agriculture », souligne Mor Salane.Les infrastructures routières ne sont pas en reste. Ndiaye Counda souffre d’un enclavement important, surtout en saison des pluies. « La route Ndiaye Counda - Taïba est impraticable pendant l’hivernage, tout comme celle qui mène vers Ndémé et Keur Demba. Quant à la route Taïba - Katakel, elle est une vieille doléance jamais satisfaite ». Il ajoute : « Même la route Kaffrine - Nganda, qui passe près du village, est dangereuse pour les charrettes. Beaucoup tombent à cause de la hauteur du goudron. »La sécurité du bétail est aussi une préoccupation. Les vols se multiplient, accentuant la précarité des éleveurs. « Nous sommes des agriculteurs et des éleveurs, mais nous sommes fatigués. Les vols de bétail sont fréquents et aucune mesure concrète n’est prise ».Du côté des femmes, les besoins sont urgents. Khady Ka, présidente du groupement féminin, témoigne :« Nous avons besoin de soutien pour la transformation des produits locaux, le maraîchage et l’accès à l’électricité. Les femmes ici sont ambitieuses, mais manquent cruellement de moyens. »Elle insiste aussi sur l'accès difficile aux soins médicaux : « Pendant l’hivernage, les routes sont impraticables et il est difficile de se rendre au poste de santé. Sans moyens de transport, on souffre en silence. »Factures d’eau élevées, chômage, absence de financement pour les projets communautaires… Ndiaye Counda tire la sonnette d’alarme. « Nous avons besoin de voir les autorités s’intéresser à notre sort. Nous voulons juste les conditions minimales pour rester, vivre et travailler dignement dans notre village. », conclut Mor Salane.
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