OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT : L’abbé Jacques Seck pour l’éducation à la base

Le mauvais comportement des Sénégalais ne peut pas se conjuguer avec le développement, tel est le constat de l’abbé Jacques Seck, invité d’une association de jeunes, hier à Dakar. “ Il faut bâtir un nouveau Sénégalais pour hisser l’économie au haut niveau ”, souligne le représentant de l’Église. L’abbé Jacques Seck pense que le renforcement de l’éducation à la base est un pilier essentiel. “ Pour faire le nouveau Sénégalais, il faut faire revenir à une chose essentielle : l’éducation. Vous ne pouvez pas changer de comportement ou modifier un pays si on n’éduque pas ”, a plaidé hier l’abbé Jacques Seck, aumônier des malades de la ville de Dakar lors d’une conférence sur le thème “ ensemble changeons de comportement : quel Sénégalais bâtir pour l’atteinte des objectifs de développement ? ”

Cette rencontre marque le démarrage des universités d’été de l’Entente des mouvements et associations de développement (Emad). L’abbé Jacques Seck a précisé que l’éducation doit commencer de la naissance jusqu’à l’âge de 20 ans. “ Il ne faut pas laisser les gosses de 20 ans mener le pays, nous dominer en nous faisant faire des lois qui ne tiennent pas la route et qui manquent de bon sens. Nous devons résister à nos enfants. Ils n’ont pas la maturité pour savoir le bien pour eux-mêmes ou le bien pour le pays ”, a-t-il insisté.

Fadel Gaye, le maire de Plateau, était le modérateur de cette conférence qui avait aussi comme intervenants Yaxam Codou Mbaye, directeur du Groupe Com 7 et Malick Gaye de l’Ong Enda Ecopol dont les locaux ont servi de cadre pour les débats.

Yaxam Mbaye a affirmé que “ le comportement des Sénégalais laisse à désirer, et cela malgré le changement de régime politique ”. “ En vivant l’alternance du 19 mars, mon rêve n’était pas d’assister, au bout de quelques années, à une révolution économique ou à une révolution politique, mais à une révolution des mentalités, des mœurs politiques et sociales. Mais ce sont d’autres phénomènes tels que le “ Boul falé ”, le “ grawoule ” qui prédominent ”, a-t-il regretté.

Le mal a-t-il atteint des proportions telles qu’on puisse craindre qu’il est irréversible ? M. Mbaye pense que les choses n’en sont pas encore arrivées à ce point. Et, il préconise “ l’éducation à la citoyenneté, la réduction de l’analphabétisme, la formation de ressources humaines en adéquation avec les exigences du temps, etc. ”.

Justifiant le choix du thème, le président de l’Emad, Abdou Khadre Gaye, a expliqué “ qu’il s’inscrit dans la politique de changement de combat que cette association est en train de mener depuis le naufrage du bateau “ Le Joola ” et l’appel à l’introspection du chef de l’État ”. Il a rappelé que l’Emad avait à cette occasion lancé le pacte pour le civisme et la citoyenneté et fait le tour du Sénégal et appelé les concitoyens au changement de comportement en les faisant souscrire à ce pacte.

Analysant le départ des jeunes vers les Iles Canaries, M. Gaye a laissé entendre que “ l’heure est grave ”, soulignant que “ les jeunes traversent une situation de perte de repères, de dérives des valeurs ”. “ Nous pensons qu’il faut la mobilisation de tous les acteurs du mouvement associatif qui sont avec la base. Ils doivent prendre leur bâton de pèlerins et commencer à dialoguer dans les maisons pour que le Sénégal puisse sortir de cette situation ”, plaide-t-il.