Oumou Khaïry Guèye Seck : ’’ Nous pourrions être autosuffisants en moutons d’ici deux ou trois ans’’.

Le Sénégal pourrait d’ici deux à trois ans se passer des importations de moutons pour la fête de la Tabaski, vu le potentiel du pays dans ce domaine et les politiques d’amélioration génétiques mises en œuvre dans ce secteur, a indiqué, mardi à Dakar, le ministre de l’Elevage Oumou Khaïry Guèye Seck. ’’Nous avons un potentiel important.

 De plus, le Sénégal est déjà pratiquement autosuffisant en moutons’’, a-t-elle déclaré au cours des ’’petits-déjeuners’’ de l’APS dont elle était l’invitée. Le ministre de l’Elevage a cependant précisé que les lois de l’offre et de la demande régissant le secteur relèvent ’’surtout de la psychologie’’, laissant entendre qu’une décision de se priver des importations de moutons de la Mauritanie et du Mali en particulier doit prendre en compte cet aspect de la question. ’’Si on arrête les importations, il y aura quand même une tension’’ sur l’offre, ce qui pourrait induire une flambée des prix, a indiqué Oumy Khaïry Guèye Seck, en notant qu’en moyenne, les moutons sénégalais sont les plus chers sur le marché, en comparaison au bétail importé de la Mauritanie ou du Mali. Cela dit, ‘’avec le potentiel que nous avons en petits ruminants, nous savons que d’ici 2 à 3 ans, nous allons être autosuffisants’’, a-t-elle ajouté non sans rappeler qu’entre 60.000 et 70.000 moutons sont importés des pays environnants à l’occasion de la Tabaski.

De ce point de vue, le programme ‘’Une famille, un mouton’’ déroulé par le département de l’Elevage est lié à l’importance de la Tabaski au Sénégal, plus que partout ailleurs au niveau de la sous-région. Pour une famille sénégalaise, ne pas avoir un mouton pour la Tabaski, ’’c’est un drame’’, a-t-elle affirmé. Oumou Khaïry Guèye Seck a rappelé les mesures prises pour un approvisionnement correct du marché, évoquant la suppression des taxes pour une durée de deux mois, en plus de l’ouverture des frontières combinée à une politique de libre-circulation des animaux sur l’ensemble du territoire national. ‘’Il faut une fluidité’’, d’autant que les moutons transportés en voiture peuvent subir des dommages si le trajet est trop long ou s’il fait chaud dans les camions. Ce qui fait que les arrêts répétés et trop longs ne doivent pas être de mise’’, a-t-elle souligné. Plus de 670.000 moutons sont attendus au Sénégal pour l’édition 2009 de la fête musulmane de la Tabaski prévue fin novembre, a annoncé le ministre de l’Elevage Oumy Khaïry Guèye Seck à l’issue du dernier Conseil ministériel consacré à cette question. De ce total, 200.000 moutons sont prévus pour la région de Dakar.