
Niché au cœur d’Helsinki, Nomad Food & Wine est bien plus qu’un simple restaurant : c’est une invitation au voyage, un carrefour de cultures porté par l’âme de Paco, de son vrai nom Pape Alioune Badara Ndiaye. D’origine sénégalaise, formé en Italie, devenu entrepreneur en Finlande, Paco a su mêler avec audace et finesse ses trois influences dans un même lieu.
Dès l’entrée de son restaurant, le fond sonore d’un mbalax classique vous enveloppe comme un clin d’œil chaleureux au Sénégal. L’ambiance est intime, feutrée, à la fois élégante et décontractée. Une atmosphère où l’on se sent tout de suite bienvenu, peu importe d’où l’on vient. Des touches artisanales africaines s’invitent ici et là dans la décoration, sans jamais voler la vedette à la sobriété nordique des lieux.
À la carte, les saveurs s’entrelacent avec inventivité. Ce soir-là, Paco nous sert un riz à la viande façon “Nomad” : un plat signature qui illustre à lui seul le métissage culturel qu’il revendique. Le riz, travaillé comme un arancini sicilien, prend la forme de boulettes délicatement croustillantes. La sauce évoque la cuisine finlandaise avec son demi-glace relevé de fruits des bois. La viande, tendre à souhait, a mijoté dans une marinade aux parfums sénégalais, mélange subtil d’épices et de savoir-faire hérité.
Ouvert depuis six mois dans la capitale finlandaise, Nomad Food & Wine est le deuxième projet de Paco, après un premier restaurant lancé à Turku il y a sept ans. Né à la Médina à Dakar, formé en Italie, installé en Finlande depuis 17 ans, Paco est aujourd’hui un entrepreneur accompli qui porte la gastronomie comme un pont entre les cultures.
Son histoire commence pourtant loin des fourneaux. Après une formation en électromécanique au Centre Sénégal-Japon à Dakar, Paco quitte le Sénégal pour poursuivre ses études en Italie, avec en tête un avenir dans les métiers techniques. Mais le destin en décide autrement. À Venise, pour financer sa scolarité, il décroche un job d’étudiant dans la plonge d’un hôtel. C’est là, dans les coulisses de l’Hôtel Bologna, qu’il découvre le monde fascinant de la cuisine professionnelle. Le raffinement des toques, la discipline militaire de la brigade, l’énergie des services : tout l’enthousiasme. Ce n’est plus l’électromécanique qui fait battre son cœur, mais la gastronomie.
«Je suis tombé amoureux de la cuisine professionnelle à Venise. Je faisais la plonge à l’Hôtel Bologna, mais je rêvais déjà d’être de l’autre côté du passe-plat», se souvient-il. Il y découvre l’univers rigoureux de la brigade, les toques blanches, la hiérarchie quasi militaire des grands établissements italiens. Le déclic. Déterminé, il décroche un concours difficile pour intégrer la prestigieuse école Alma à Parme — devenant ainsi le premier Africain à y être admis.
Pendant cette année intense, il enchaîne études, travail de week-end à Venise et trajets interminables. «Je bossais 40 heures entre vendredi et lundi pour pouvoir payer ma scolarité. Ce fut l’année la plus dure, mais aussi la plus belle de ma vie.»
De la passion culinaire à l’engagement social
De l’Italie à la Chine, en passant par la France et le Japon, Paco nourrit une ambition : apprendre, maîtriser, innover toujours avec une idée en tête, celle de ramener un jour tout ce savoir au Sénégal.
Mais Paco voit plus loin que l’assiette. Son objectif à long terme n’est pas d’ouvrir un restaurant à Dakar, il veut changer les habitudes alimentaires au Sénégal, sensibiliser à la valeur nutritive des plats, moderniser les recettes sans en trahir l’âme. «Beaucoup d’enfants sont mal nourris alors que les familles mangent trois fois par jour. Ce n’est pas une question de quantité, mais de qualité nutritionnelle. Quand on cuit une carotte deux heures dans une marmite, elle n’a plus rien à offrir», se désole-t-il.
C’est dans la formation qu’il compte s’investir. Transmettre. Repenser la cuisine sénégalaise pour la rendre plus saine, plus durable, sans rien perdre de sa richesse.
Paco a déjà commencé à concevoir des solutions concrètes : «J’ai développé des systèmes de cuisson qui permettent de préparer le thiébou dieune ou tout autre plat en 45 minutes, au lieu de passer des heures comme cela se fait au Sénégal. On perd beaucoup de temps et d’énergie. Le combustible utilisé pendant deux heures pour cuisiner, c’est trop !»
Mais au-delà de la technique, c’est tout un modèle qu’il souhaite repenser : «Je veux l’implantation des cantines scolaires partout et promouvoir le consommer local. Imaginez si dans chaque école il y a une cantine scolaire, il y aura des emplois créés : cuisiniers, personnels… En exigeant le consommer local, nos producteurs n’auront pas à se soucier d’écouler leurs récoltes. Et cela permettrait aux ménages d’économiser beaucoup d’argent puisqu’ils n’auront qu’à préparer le dîner pour leurs enfants. Et c’est ce qui se passe en Finlande. Tout est question d’organisation et de volonté.»
Avec ses idées claires, son regard tourné vers l’avenir et son attachement à ses racines, Paco incarne une nouvelle génération de chefs engagés, qui veulent nourrir autrement : en valorisant les savoir-faire locaux, en repensant l’alimentation comme un levier de justice sociale, et en alliant exigence culinaire et impact collectif.
Dès l’entrée de son restaurant, le fond sonore d’un mbalax classique vous enveloppe comme un clin d’œil chaleureux au Sénégal. L’ambiance est intime, feutrée, à la fois élégante et décontractée. Une atmosphère où l’on se sent tout de suite bienvenu, peu importe d’où l’on vient. Des touches artisanales africaines s’invitent ici et là dans la décoration, sans jamais voler la vedette à la sobriété nordique des lieux.
À la carte, les saveurs s’entrelacent avec inventivité. Ce soir-là, Paco nous sert un riz à la viande façon “Nomad” : un plat signature qui illustre à lui seul le métissage culturel qu’il revendique. Le riz, travaillé comme un arancini sicilien, prend la forme de boulettes délicatement croustillantes. La sauce évoque la cuisine finlandaise avec son demi-glace relevé de fruits des bois. La viande, tendre à souhait, a mijoté dans une marinade aux parfums sénégalais, mélange subtil d’épices et de savoir-faire hérité.
Ouvert depuis six mois dans la capitale finlandaise, Nomad Food & Wine est le deuxième projet de Paco, après un premier restaurant lancé à Turku il y a sept ans. Né à la Médina à Dakar, formé en Italie, installé en Finlande depuis 17 ans, Paco est aujourd’hui un entrepreneur accompli qui porte la gastronomie comme un pont entre les cultures.
Son histoire commence pourtant loin des fourneaux. Après une formation en électromécanique au Centre Sénégal-Japon à Dakar, Paco quitte le Sénégal pour poursuivre ses études en Italie, avec en tête un avenir dans les métiers techniques. Mais le destin en décide autrement. À Venise, pour financer sa scolarité, il décroche un job d’étudiant dans la plonge d’un hôtel. C’est là, dans les coulisses de l’Hôtel Bologna, qu’il découvre le monde fascinant de la cuisine professionnelle. Le raffinement des toques, la discipline militaire de la brigade, l’énergie des services : tout l’enthousiasme. Ce n’est plus l’électromécanique qui fait battre son cœur, mais la gastronomie.
«Je suis tombé amoureux de la cuisine professionnelle à Venise. Je faisais la plonge à l’Hôtel Bologna, mais je rêvais déjà d’être de l’autre côté du passe-plat», se souvient-il. Il y découvre l’univers rigoureux de la brigade, les toques blanches, la hiérarchie quasi militaire des grands établissements italiens. Le déclic. Déterminé, il décroche un concours difficile pour intégrer la prestigieuse école Alma à Parme — devenant ainsi le premier Africain à y être admis.
Pendant cette année intense, il enchaîne études, travail de week-end à Venise et trajets interminables. «Je bossais 40 heures entre vendredi et lundi pour pouvoir payer ma scolarité. Ce fut l’année la plus dure, mais aussi la plus belle de ma vie.»
De la passion culinaire à l’engagement social
De l’Italie à la Chine, en passant par la France et le Japon, Paco nourrit une ambition : apprendre, maîtriser, innover toujours avec une idée en tête, celle de ramener un jour tout ce savoir au Sénégal.
Mais Paco voit plus loin que l’assiette. Son objectif à long terme n’est pas d’ouvrir un restaurant à Dakar, il veut changer les habitudes alimentaires au Sénégal, sensibiliser à la valeur nutritive des plats, moderniser les recettes sans en trahir l’âme. «Beaucoup d’enfants sont mal nourris alors que les familles mangent trois fois par jour. Ce n’est pas une question de quantité, mais de qualité nutritionnelle. Quand on cuit une carotte deux heures dans une marmite, elle n’a plus rien à offrir», se désole-t-il.
C’est dans la formation qu’il compte s’investir. Transmettre. Repenser la cuisine sénégalaise pour la rendre plus saine, plus durable, sans rien perdre de sa richesse.
Paco a déjà commencé à concevoir des solutions concrètes : «J’ai développé des systèmes de cuisson qui permettent de préparer le thiébou dieune ou tout autre plat en 45 minutes, au lieu de passer des heures comme cela se fait au Sénégal. On perd beaucoup de temps et d’énergie. Le combustible utilisé pendant deux heures pour cuisiner, c’est trop !»
Mais au-delà de la technique, c’est tout un modèle qu’il souhaite repenser : «Je veux l’implantation des cantines scolaires partout et promouvoir le consommer local. Imaginez si dans chaque école il y a une cantine scolaire, il y aura des emplois créés : cuisiniers, personnels… En exigeant le consommer local, nos producteurs n’auront pas à se soucier d’écouler leurs récoltes. Et cela permettrait aux ménages d’économiser beaucoup d’argent puisqu’ils n’auront qu’à préparer le dîner pour leurs enfants. Et c’est ce qui se passe en Finlande. Tout est question d’organisation et de volonté.»
Avec ses idées claires, son regard tourné vers l’avenir et son attachement à ses racines, Paco incarne une nouvelle génération de chefs engagés, qui veulent nourrir autrement : en valorisant les savoir-faire locaux, en repensant l’alimentation comme un levier de justice sociale, et en alliant exigence culinaire et impact collectif.
8 Commentaires
Thiorokhane
il y a 1 semaine (14:13 PM)Hyacinthe&anna
il y a 1 semaine (14:55 PM)Reply_author
il y a 1 semaine (16:20 PM)Reply_author
il y a 1 semaine (19:14 PM)Hyacinthe&anna
il y a 1 semaine (20:50 PM)Le Sénégal et la Finlande sont culturellement plus proches qu'on ne le pense, notamment en matière de l'hospitalité.
Nous sommes tous deux originaires de la Téranga ; nous faisons toujours de notre mieux pour accuieller nos invités !
Nous mangeons également du porridge au petit-déjeuner, souvent accompagné de fruits ou de baies locaux, cueillis gratuitement dans les magnifiques forêts finlandaises.
Nous avons tous deux l'habitude de manger des plats chauds au déjeuner à un prix abordable. Cependant, les écoliers finlandais bénéficient d'un déjeuner chaud gratuit tous les jours à la cantine de l'école publique, financé par le gouvernement finlandais.
Nous cuisinons tous à la maison pour la famille le soir, et toute personne qui vient nous rendre visite est la bienvenue. Il y a toujours assez de nourriture pour tout le monde.
Que la paix soit avec nous tous. Rauhaa ja rakkautta kaikelle maailmalle.
Alioune Diop
il y a 1 semaine (22:05 PM)Je suis surpris par ses créations
Respect
Participer à la Discussion