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[ Dossier ] PAPA, MAMAN ET LES ENFANTS : La famille sénégalaise se nucléarise

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[ Dossier ] PAPA, MAMAN ET LES ENFANTS : La famille sénégalaise se nucléarise

La nucléarisation des familles prend les allures de sommet au Sénégal. Les couples sénégalais composés pour la plupart par deux conjoints ou l’un ayant fait l’école ont la propension d’avoir un nombre d’enfants limité à 4 au maximum. La société sénégalaise livre plusieurs raisons de l’importation de ce mode occidental. La nucléarisation des familles jusqu’ici considérée comme une mode en Europe a gagné l’Afrique et le Sénégal. Le taux de fécondité a connu une chute libre aussi bien en ville que dans les zones rurales. Dans les grandes villes comme Dakar, les femmes intellectuelles n’ont pas de difficulté pour donner des explications à cette propension.

La limitation des naissances est une stratégie pour faire face à la crise économique. Elle est expliquée par les revenus insuffisants des couples à entretenir plusieurs enfants. « Il est vrai qu’il n’y a aucune donnée statistique, mais le constat est que de plus en plus, des couples choisissent d’avoir moins d’enfants qu’auparavant. A mon avis, ce phénomène s’explique par les difficultés que traverse le monde. Les espaces manquent dans les maisons, les moyens font toujours défaut, c’est pourquoi il est difficile d’élever une dizaine d’enfants par ces temps qui courent. Aujourd’hui, les enfants sont sujets à problèmes », confie la journaliste de la Rts, Racky Noël Wane.

« Le souci principal des couples de nos jours, c’est de créer les conditions de réussite de leurs enfants dans ce contexte où les choses se compliquent de plus en plus. Psychologiquement, les couples sont obligés de limiter le nombre d’enfants s’ils veulent vraiment leur donner toutes les chances. Je suis sûre que des femmes de ma génération planifient l’avenir de leurs enfants. Elles mettent de l’argent à côté pour qu’une fois que l’enfant réussit au baccalauréat, elles puissent leur payer une formation quelconque ou les envoyer en Europe.
De plus en plus, les mères de famille instruites se préoccupent plus pour la réussite de leur progéniture, d’où l’importance pour elles d’ouvrir des comptes d’épargne », analyse la journaliste de Radio télévision du Sénégal. Sa
consoeur de l’Agence de presse sénégalaise (Aps) Adama Diouf invoque les raisons de bien-être pour tenter de donner des explications à la nucléarisation des familles au Sénégal. Surtout dans les couches dites aisées.

« Les couples planifient plus maintenant dans la gestion de leurs familles. La situation devient de plus en plus difficile et il faut penser à l’avenir de ses enfants qui ont droit à une bonne éducation, une bonne santé, une famille, entre autre. Je crois que si l’on ne veut pas priver l’enfant de tous ses avantages, il faut nécessairement limiter le nombre d’enfants », analyse la journaliste de l’Aps. De plus, elle soulève aussi le besoin de préserver la santé de la mère et par ricochet celle de l’enfant.

« Pour certaines, elles le font pour des problèmes de santé. Parce que, avoir la grossesse à un certain âge est un risque », argumente Adama Diouf. Pour une autre femme, l’option de la nucléarisation des familles est devenue une nécessité dans ce contexte où les charges augmentent de jour en jour. « C’est le contexte socio-économique qui oblige certains couples à limiter le nombre d’enfants. Si je prends un exemple très simple qui est l’éducation, il faut dire que le public n’offre plus de bons résultats scolaires. Les parents, qui ont une préoccupation pour l’avenir de leurs enfants, préfèrent les inscrire dans le privé où ils paient cher, s’y ajoutent les dépenses pour leur habillement ; si on a plus de 4 enfants, cela devient insupportable », professe Awa Cissé, journaliste à la station de la Rts à Diourbel.

Selon la coordonnatrice du Programme « Save the Children » pour le Sénégal, Oulèye Dème, la nucléarisation des familles s’inscrit dans la dynamique globale de l’évolution de nos sociétés et que le Sénégal ne peut pas échapper aux changements de mentalité qui s’opèrent à travers le monde. « Il faudrait voir les causes et se demander pourquoi on est arrivé là. Mais je crois qu’il ne faudrait peut-être pas refuser négativement l’évolution d’une société. Certes, on ne peut pas refuser l’évolution d’une société mais celle-ci doit être conforme à nos croyances, nos cultures. A mon avis, on ne peut pas aujourd’hui objectivement arrêter l’évolution des nations. Le Sénégal n’est pas en dehors du monde », explique la coordonnatrice du Programme « Save the Children », qui n’admet pas que certains mettent au monde des enfants sans s’occuper d’eux, ce qui constitue pour cet apôtre de la défense de l’enfant une violation des droits de cette couche de la population.«Les gens évoluent en fonction des autres et c’est grave. Sinon comment comprendre certaines personnes qui mettent au monde des enfants dont ils ne peuvent pas assurer la prise en charge. Le Sénégal a ratifié la convention sur les droits de l’enfant et personne n’a le droit de priver à son enfant de ce droit », s’exprime Oulèye Dème.

L’acteur en alphabétisation, Bassirou Kébé, regrette cette tendance à l’européanisation des valeurs et comportements africains.Bassirou Kébé relève le paradoxe de la course à l’adoption des enfants par des femmes, alors qu’elles refusent d’en avoir. « Il m’arrive de croire que notre repère est devenu la société européenne, eu égard à cette pente vers laquelle nous nous orientons. La preuve, certaines femmes refusent d’avoir des enfants. Elles préfèrent adopter des enfants mis au monde par d’autres femmes. N’y a-t-il pas un paradoxe ? Mathématiquement si chaque femme se limitait à deux enfants, la population mondiale serait menacée », regrette l’acteur en alphabétisation, Bassirou Kébé. Il rejette en bloc, les raisons économiques invoquées par les uns et les autres. « Nous devons cesser de copier la culture européenne. Je pense qu’il faut une analyse très critique de la situation économique et avoir la foi en Dieu car la procréation est très importante dans notre société », a soutenu l’acteur en alphabétisation. La nucléarisation est une réalité diversement appréciée au Sénégal.



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