Pape Samba Mboup, colonel Alfred de son nom de guerre, se dit victime du maraboutage de personnes qu’il gênerait dans l’entourage du président de la République. Dans un entretien avec le magazine sénégalais Week-end, Pape Samba Mboup rompt le silence sur les étrangetés de sa maladie et de son comportement. « Je suis malade. Ce qui m’étonne dans cette maladie, c’est que tous les grands professeurs qui ont eu à m’ausculter m’ont dit tous : Monsieur Mboup, vous êtes en très bonne santé. Tout à l’heure, le professeur Mame Thierno qui est un ami était là. Il a vérifié ma tension et m’a dit : Remercie le bon Dieu, tu n’as rien. J’ai fait la clinique Brévié (de l’hôpital Principal de Dakar) avec le colonel Saliou Mbaye, on m’a dit que je n’ai rien. J’étais à l’hôpital européen Georges Pompidou de Paris, ils m’ont dit : Vous êtes en très bonne santé », fait remarquer Pape Samba Mboup. Les conseils sages du président de la République, convaincu que la maladie de son employé se passe « dans la tête », qu’il devrait se faire soigner « dans la tête », n’ont pas changé les convictions du grand guerroyeur : « Malgré cela, je sens que ca ne va pas. Je pense qu’il ya de la mystique là-dedans. Je suis marabouté… Le matin, pour me lever et aller au bureau, c’est la croix et la bannière. J’ai tout le corps endolori. Et si je parviens à arriver au bureau, c’est pour y ressortir aussitôt. »
Celui qui disait « si Wade me dit saute, je lui demande à quelle hauteur » accuse « ceux qui sont au palais » d’être à l’origine de sa mésaventure mystique. « Mes ennemis qui sont au Palais. J’en ai beaucoup par ce que je les dérange, parce que je les empêche de faire ce qu’ils veulent. Ce qui me réconforte, c’est que des gosses que je ne connais pas ont fait des déclarations pour dire qu’ils avaient été engagés pour ma liquidation physique », soutient Mboup, objet d’une récente biographie, le seul à avoir cet honneur dans la peccadille présidentielle, après Abdoulaye Wade. « Dans un combat où les ennemis sont invisibles, souligne le colonel Alfred, je préfère me refugier derrière le Bon Dieu qui est plus puissant que ces gens-là… Aujourd’hui, je suis le chef de cabinet du président, mais pour fêter les 10 ans de l’alternance, on ne m’informe pas. Je ne connais pas le programme. Les gens se réunissent pour célébrer l’événement sans m’impliquer, sans m’informer non plus. La vielle, je prends ma voiture et je pars me reposer à Saly pour ne pas être tenté d’aller à la manifestation si je restais à Dakar ». Le chef de cabinet du chef de l’Etat, évoque son rôle déterminant à l’élection de Wade en 2000. « C’est vrai que je ne fais pas partie des premiers militants du parti(PDS). Je suis entré en 1988. Mais j’estime être un acteur de l’alternance et ma participation à l’élection de Wade a été déterminante », fulmine Pape Samba Mboup.
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