A un peu plus de deux semaines de la fête de tabaski, l’un des marchés les plus grands du Sénégal souffre encore d’une terrible pénurie de moutons. Touba, toujours transformée en grand foirail par les bergers du Fouta et du Mali à l’approche de l’Aid-El Kébir, garde inchangé son visage. Un tour sur les lieux aménagés de manière circonstancielle pour accueillir les moutons permet de remarquer la présence de vendeurs résidents, qui n’ont à leur portée que de grosses bêtes dont les prix fixés sont intouchables.
Pour Abdoulaye Diankha, éleveur à Mbacké, il n’est pas question pour lui de vendre en deçà de la centaine de mille. « Les moutons dont je dispose, c’est moi qui les ai élevés. Je me suis toujours tué pour leur donner une bonne alimentation. Vous les voyez bien gros et bien engraissés. Le plus petit d’entre eux, je ne l’offrirais pas à moins de 100 000 francs ».
Juste à côté, c’est le même discours que tient Ali Bâ. « Les gens ont compris que les moutons peuvent tarder à venir ou même ne pas venir. Alors ils achètent malgré les assurances du gouvernement. J’avais 112 moutons, j’ai déjà vendu les 67 en 48 heures. Je viens de Dalla ».
Aux abords de la gare routière de Touba dite « garage de Dakar », quelques rares moutons sont traînés par leurs propriétaires ou convoyeurs. Au bas mot, il faudra débourser 80 000 francs pour se payer une tête. Le même mouton pouvait s’acheter à 60 000 francs, confie un vendeur.
Chez les vendeurs de «laadoum», les moutons sont offerts à coup de millions. « Mes moutons, je les vends. Mais pour en avoir, il faut penser mettre de côté un million de francs ». Toutefois, Ndiaga comme ses collègues éleveurs de «laadoum» n’ont encore vendu une seule unité. Pour les pères de familles aux maigres revenus, il est sans doute préférable d’attendre la veille de la fête pour voir ce que le marché offrira.
2 Commentaires
Atypico
En Septembre, 2014 (10:35 AM)Senegalsenegal
En Septembre, 2014 (11:07 AM)Participer à la Discussion