« Nous comptons déposer la plainte dès demain (ce vendredi, ndlr). On a déjà contacté notre avocat. Nous considérons que M. Mangane et M. Dasylva (le caméraman, ndlr) faisaient un travail, que ce travail est prévu aussi bien par la loi que par le choix que nous avons fait de la démocratie. Donc un journaliste qui est témoin d’un évènement et qui vient immortaliser cet évènement-là, pour donner l’information, on l’empêche de faire son travail, on pense que c’est vraiment trop. C’est pour cela qu’on a décidé de porter plainte », a déclaré Sidy Lamine Niasse, président du Groupe de presse Walfadjri.
A propos de l’état des deux journalistes, M. Niasse fait savoir que : « psychologiquement, c’était un peu dur pour eux », ajoutant n’avoir « pas constaté grand-chose » au plan physique.
Excuses
Le Parti démocratique sénégalais (Pds), par la voix de son porte-parole, a présenté des excuses. Babacar Gaye regrette toutefois la plainte et souhaite des rapports civilisés entre politiques et journalistes. « S’il y a agression de journalistes, c’est regrettable et, au nom du Parti démocratique sénégalais, je voudrais vraiment présenter une excuse de notre parti au corps des journalistes, simplement parce que ce serait inacceptable que des journalistes soient agressés dans le cadre de leur travail », a soutenu le porte-parole du Pds.
Concernant la plainte que le président du groupe Walfadjri compte déposer contre eux, M. Babacar Gaye se désole : « ce serait regrettable parce que, de mon point de vue, les relations entre la presse et ce que je pourrais appeler les organisations sociales comme les partis politiques, devraient être telles que les conflits sont les moins souhaités. De mon point de vue, une plainte à l’endroit de personnalités ou de personnes qui seraient identifiées, consécutivement à ce qui s’est passé, serait regrettable aussi de la part des organes de presse. Simplement, parce que le contraire aussi pose problème. A chaque fois qu’il y a une plainte contre un journaliste, c’est une atteinte à la liberté d’expression, à la liberté de pensée. Donc, j’estime que quand aussi des organisations politiques font l’objet de plainte de la part d’un journaliste ou de la part d’un organe de presse, c’est simplement aussi une entrave en tout cas du droit de toute personne à s’organiser en association ».
A en croire M. Gaye, « le Parti démocratique sénégalais n’est pas d’une part, dans une dynamique de conflit avec les médias, d’autre part, nous souhaitons que les rapports soient des rapports normés, civilisés, des rapports qui puissent permettre l’expression libre et démocratique des opinions ».
Pour sa part, le Comité pour la défense et la protection des journalistes dénonce ces nouvelles exactions et annonce des actions dont une conférence de presse ce vendredi, l’organisation d’une journée sans presse. Le Comité confirme également la marche de samedi, initiée après le passage à tabac de Kambel Dieng et Kara Thioune par des policiers.
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