Piles et Batteries usagées : nous sommes tous en sursis

Tous les jours nous vivons avec des déchets dont nous ignorons souvent les conséquences dramatiques sur notre santé. Le drame de Thiaroye causé par une mauvaise exploitation du plomb témoigne combien les populations sont exposées aux rejets de métaux lourds. Diène Bane, Ingénieur analyste-qualité des Etablissements de santé explique la haute toxicité des déchets techniquement appelés ‘’générateurs de nuisances’’ sur la santé des êtres humains. Ces déchets sont le plus souvent contenus dans les piles et batteries que nous manipulons tous les jours et que par ignorance, nous jetons par ci ou par là. Ces piles et batteries contiennent très souvent du plomb, du mercure, du lithium, du manganèse, du nickel, du cadmium qui sont tous des substances chimiques très toxiques pour l’environnement et la santé des hommes. Les piles et batteries, quand nous les jetons n’importe où, au bout d’un certain temps, s’oxyde et produisent par le processus de la lixiviation une substance toxique qui peut aller polluer la nappe phréatique. Et quand l’eau tirée de la nappe est consommée sans être traitée, elle est source de plusieurs maladies. A titre d’exemple, M. Bane déclare que le mercure contenu dans une pile peut empoisonner 400 litres d’eau ou contaminer un mètre (m3) de terre sur une durée de cinquante ans. Le mercure peut, toujours selon le spécialiste, entraîner des troubles neurologiques graves, l’argent une substance également nuisible peut causer des troubles de croissance.

Selon le spécialiste, le plomb qui a causé la mort des enfants à Thiaroye, est aussi présent dans les tubes cathodiques des postes téléviseurs, les travaux de bâtiment produisent également du plomb. Ces tubes cathodiques sont constitués à 32% de plomb. Le plomb peut ainsi se retrouver dans l’air et entrer dans l’organisme humain par les voies respiratoires, digestives ou se poser sur la peau et créer des dermatoses. L’Ingénieur analyste-qualité des établissements de santé exhorte la population à avoir une attitude beaucoup plus responsable et citoyenne dans la gestion des déchets qui sont des dangers pour l’environnement et la santé de l’homme.

La sécheresse qui a entraîné des mauvaises récoltes et une catastrophe alimentaire dans le monde rural peut aussi avoir son explication dans les mauvais comportements que nous avons dans la gestion de nos déchets. Les sachets plastiques qui se confondent au décor des villes et campagnes sont des dangers pour l’environnement et les hommes. La matière plastique n’étant pas bio-dégradable, empêche l’eau d’aller en profondeur et appauvrit les sols ce qui aboutit à la sècheresse. De sérieuses catastrophes sont à prévoir si les Africains en général continuent de se montrer aussi indifférents face à la lancinante question de la protection de l’environnement.

Déjà en novembre dernier, le Groupe Intergouvernemental d’Experts sur le Climat (GIEC) annonçait dans son 4e rapport que le réchauffement climatique va avoir des impacts très importants sur tous les continents et particulièrement sur l’Afrique. Selon le rapport, le continent noir sera l’une des régions les plus exposées aux sécheresses et aux inondations. « Entre 75 et 200 millions d’Africains pourraient être touchés d’ici à 2020 par la raréfaction de l’eau. Certains pays pourraient perdre, durant cette période, jusqu’à 50% de leur production agricole. Plus de 100 millions de personnes pourraient être contraintes à se déplacer du fait de ces changements ».