Police nationale : Malaise dans les rangs des services de renseignements

La manifestation des marchands ambulants, au-delà de son caractère violent, met à nu certains problèmes qui gangrènent la police nationale. En effet, selon des sources sûres, un véritable malaise s'est installé au niveau des services de renseignements. Il se pose un véritable problème de coordination, entre certains hauts responsables de la police et leurs subalternes…

Les services de renseignements sont les oreilles et les yeux de l'Etat. Mais ce démembrement de la police nationale, évoluant dans le cadre de la prévention, est dans tous ses états. Un véritable malaise s'est installé dans les rangs des services de renseignements. Selon une source proche du ministère de l'Intérieur, le patron des services de renseignements, en l'occurrence Salif Diallo, directeur de la Direction de la surveillance du territoire, entretient des relations «tendues» avec les chefs de services régionaux des renseignements généraux. Pour rappel, la Dst a sous sa tutelle les Bms. Notre source de nous révéler que depuis des années, il se pose un problème de coordination au niveau des services de renseignements. Leur patron, nous dit-on, est déconnecté des renseignements depuis plus d'une vingtaine d'années. Il servait au niveau des ambassades. « La réalité du terrain lui fait énormément défaut ». Autant de griefs que lui font ses subalternes. Mais surtout, ses relations «tendues» avec le patron de la Brigade nationale de la sûreté de l'Etat, qui gère Dakar. Selon une source proche des services de renseignements, Salif Diallo, patron de  la Dst , n'est pas en odeur de sainteté auprès du commissaire Matar Sow, qui est l'homme fort de la Brigade nationale de la sûreté de l'Etat (Bnse). Le clientélisme y est aussi fortement dénoncé. Des inspecteurs «chapeautent»des commissaires, parce que tout simplement, ils entretiennent des relations «privilégiées»  avec le boss. D'ailleurs, nous révèlent nos interlocuteurs, c'est ce climat délétère qui règne au niveau des services de renseignements, « qui est la l'origine du fait que les Autorités ont été tardivement alertées de la manifestation violente des marchands ambulants ». Au niveau de la hiérarchie policière, on accuse certains d'avoir fait de la rétention d'informations. Et nos sources de prédire le pire, si rien n'est fait. Au-delà de ces querelles de clochers, nos sources proches du ministère de l'Intérieur, dénoncent la prolifération des « services de renseignements » parallèles, qui empêchent les véritables policiers de faire correctement leur boulot. D'ailleurs, précisent nos sources, il faut s'attendre, dans les prochains jours, à un véritable coup de balai au niveau de la police nationale. En haut lieu, l'on cogite sur les voies et moyens pour sortir de cette « crise ».